- Décollage de la mission Shenzhou-9 depuis le Jiuquan Satellite Launch Center le samedi 16 juin.Crédit : CCTV/Enjoy Space
Il était 18h37, heure locale du Jiuquan Satellite Launch Center dans la province de Gansu (nord-ouest de la Chine), lorsque le lanceur CZ-2F s’est élancé vers l’espace. Le vaisseau Shenzhou-9 à son sommet est désormais sur orbite et la mission se déroule de façon nominale selon les officiels chinois.
L’équipage comprend le commandant Jim Haipeng qui avait participé à Shenzhou-7 en septembre 2008. Il devient le premier Chinois à accomplir un deuxième vol spatial. Il est accompagné de Liu Yang et de Liu Wang. Cette dernière, pilote de l’armée de l’air, est à 34 ans la première Chinoise sur orbite.
- L’équipage de Shenzhou-9, de gauche à droite : Liu Yang, Jing Haipeng et Liu Wang.Crédit : CNSA
Le programme de vols habités Shenzhou n’a depuis l’année 2003 accompli que 4 missions avec des taïkonautes (Shenzhou-9 compris). Mais à chaque fois, une étape majeure fut franchie. Tout d’abord, un premier vol court (14 orbites) avec un seul astronaute (Yang Liwei) en 2003, puis 5 jours dans l’espace avec 2 personnes en 2005 et un équipage de 3 avec une sortie en scaphandre en 2008.
- Liu Yang, première Chinoise à aller dans l’espace.Crédit : CNSA
Après avoir lancé avec succès leur station Tiangong-1 et testé en octobre 2011 une procédure d’amarrage automatique grâce à un vaisseau Shenzhou inhabité (Shenzhou-8), la Chine accomplit à nouveau un saut décisif puisqu’il s’agit cette fois-ci d’habiter la station. En effet, le 18 juin, il est prévu que Shenzhou-9 s’accole à Tiangong-1. La mission doit durer 13 jours. Dès lors, 2 taïkonautes devraient utiliser la station tandis qu’un troisième resterait par sécurité à bord du Shenzhou-9. De fait l’Empire du Milieu réalise ici une mission comparable à ce que les Soviétiques firent avec leur programme de station Saliout.
- La station Tiangong-1 (à droite) sur orbite avec un vaisseau Shenzhou à l’approche (image d’artiste).Crédit : CNSA
Après avoir exploité Tiangong-1, les officiels chinois n’ont pas caché leur volonté de passer à la logique d’une station plus ambitieuse bâtie sur orbite par la réunion de plusieurs modules, à l’image de Mir ou de l’ISS. On prête également au régime de Pékin la volonté d’effectuer une mission lunaire habitée d’ici 2020 ou 2030.
Publié le 16 juin 2012