Astronomie

LHS 1140b : une exoplanète habitable ?

Publié le 15 juillet 2024

Les observations du télescope spatial James Webb sur l’exoplanète LHS 1140b, située à 48 années-lumière de la Terre, révèlent qu’elle pourrait abriter un océan d’eau liquide et une atmosphère composée d’azote. Des hypothèses qui restent à confirmer.

C’est peut-être l’exoplanète qui cumule les meilleures conditions pour être habitable. Les récentes observations du télescope spatial James Webb sur LHS 1140b suggèrent qu’elle pourrait contenir un océan d’eau liquide et comme sur Terre d’une atmosphère composée d’azote. Mais il reste encore beaucoup d’étapes avant de confirmer ces hypothèses avant d’affirmer que cette super-Terre est habitable et encore bien davantage avant d’affirmer qu’elle serait habitée.

Vue d’artiste de la planète LHS 1140b et de son étoile LHS 1140.

LHS 1140b: une super-Terre prometteuse

Depuis sa découverte LHS 1140b est une cible privilégiée des scientifiques en quête de vie en dehors de notre Système solaire

Découverte en 2017, l’exo-planète LHS 1140 b est située à 48 années-lumière de la Terre. Large comme 1,7 fois la Terre, elle orbite autour de son étoile LHS 1140, une naine rouge d’environ cinq fois la taille de notre Soleil référencée dans le catalogue Luyten en 1979 et située dans la constellation de la Baleine (en ce moment, cette constellation n’est observable qu’en toute fin de nuit, les meilleurs moments pour découvrir la constellation de la Baleine sont entre novembre et décembre). Comme cette exoplanète porte le suffixe “b”, il s’agit de la seconde planète de ce système. Plus intéressant encore, elle se situe dans la zone habitable du système. On surnomme parfois cette région la “zone Boucle d’or”, qui comme pour la soupe de l’un des trois ours du conte, n’est ni trop froide ni trop chaude et pourrait abriter la vie telle que nous la connaissons sur Terre.

Elle montre toujours la même face à son étoile

Comme notre Lune, elle subit un “verrouillage gravitationnel”. Cela signifie que LHS 1140b montre toujours la même face à son étoile. Très dense, LHS 1140b aurait une masse correspondant à 5,6 fois celle de la Terre et la gravité à sa surface serait de plus de 3 g. À sa surface, notre corps pèserait trois fois plus lourd. Ça fait longtemps, que cette exoplanète est surveillée par les astronomes. Des observations avec les télescopes Spitzer et Hubble et le satellite TESS avaient déjà avancé cette hypothèse d’un monde d’eau liquide. Mais, il était difficile de trancher. était-elle une super-Terre potentiellement habitable, ou une mini-Neptune faite de gaz ?

Que vient de découvrir le JWST sur l’exo-planète LHS 1140b ?

Une boule de glace protégée par une atmosphère d’azote et un océan de 4000 km de diamètre ?

C’est grâce à l’instrument NiRiss (Near-Infrared Imager and Slitless Spectrograph) observant dans l’infrarouge proche embarqué dans le télescope spatial qu’une équipe dirigée par l’Université de Montréal a pu en savoir davantage. Tout d’abord, ces observations confirment que LHS 1140b n’est pas une mini-Neptune, mais un monde composé en grande partie de glace. Ensuite, l’atmosphère de cette planète pourrait être composée d’azote, tout comme sur Terre. Cette hypothèse reste à confirmer, mais l’équipe qui a participé à cette étude ne cache pas son optimisme. « C’est la première fois que nous observons un indice d’atmosphère sur une exoplanète habitable, rocheuse ou riche en glace », explique Ryan MacDonald de l’université du Michigan, qui a contribué à l’analyse de l’atmosphère de LHS 1140 b dans un communiqué. Cette planète, principalement glacée, pourrait donc être protégée par une épaisse atmosphère. L’effet de serre généré par cette atmosphère autoriserait l’existence d’un océan d’eau liquide, grand comme la moitié de l’Atlantique du côté de cette planète faisant face à son étoile. Ces premières hypothèses restent à confirmer. « De toutes les exoplanètes tempérées actuellement connues, LHS 1140 b pourrait bien être notre meilleure chance de confirmer indirectement un jour la présence d’eau liquide à la surface d’un monde extraterrestre au-delà de notre système solaire », assure Charles Cadieux de l’Université de Montreal et auteur principal d’un article sur cette découverte dans un communiqué. « Ce serait une étape majeure dans la recherche d’exoplanètes potentiellement habitables. »

Les récentes observations du télescope spatial James Webb sont compatibles avec l’existence d’un océan d’eau liquide de 4000 km de large à la surface de LHS 1140b faisant face à son étoile.