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3 astronautes ESA autour de la Lune
Publié le 06 novembre 2020
L’Agence Spatiale Européenne (ESA) participera à la station Gateway autour de la Lune. Le protocole d’accord signé avec la NASA pour cette contribution prévoit 3 missions pour des astronautes ESA.
Pendant le Congrès International d’Astronautique en octobre qui se déroula en ligne cette année pour respecter les précautions sanitaires, l’Agence Spatiale Européenne (ESA) a annoncé des contrats conclus avec des industriels pour sa participation avec la NASA au retour d’échantillons martiens et à la station lunaire Gateway. Un protocole signé le 27 octobre à propos de ce dernier point implique que 3 astronautes ESA pourront accomplir une mission autour de notre satellite naturel.
Des Européen(ne)s autour de la Lune
L’ESA a retenu l’industriel Thales Alenia Space pour construire les modules I-Hab et ESPRIT. Respectivement destinés à héberger des astronautes et à servir d’infrastructure technique, ces 2 modules constituent une participation majeure de l’Europe à la station Gateway autour de la Lune qui s’inscrit dans le programme Artemis de la NASA. Leur livraison est prévue pour 2025 à 2027.
Le 27 octobre, et à ce propos, le directeur général de l’ESA tweetait avoir signé un protocole d’accord avec le patron de la NASA Jim Bridenstine.
With @JimBridenstine I signed the #Artemis Gateway @esa–@nasa MoU: taking 20 years of @Space_Station collaboration #ForwardtotheMoon. This marks a critical point for Europe: we are going not only with equipment, but also with European astronauts! https://t.co/uNsAMEwx8p pic.twitter.com/JqQtttubEx
— Jan Wörner (@janwoerner) October 27, 2020
Cette participation ne s’arrête en effet pas à ces 2 modules. L’ESA fournit aussi le module de service (ESM pour European Service Module) de la capsule Orion de la NASA conçue pour amener les astronautes vers la Lune. La fabrication de cet ESM est confiée à l’industriel Airbus Defence and Space.
On rappelle que les agences spatiales du Japon et du Canada s’associent aussi à la Gateway.
L’accord entre la NASA et l’ESA prévoit bien évidemment pour cette dernière un accès à la station Gateway. Tout d’abord pour y mener des expériences scientifiques. Celles-ci seront différentes de celles conduites à bord de la Station Spatiale Internationale (ISS). Il faut en effet profiter de la situation unique de la Gateway autour de notre satellite naturel. Les expériences scientifiques se focaliseront par exemple sur les radiations (plus élevées que pour l’ISS) ou l’astronomie comme l’étude des vents solaires. De plus, le niveau de coopération fait que l’ESA pourra par 3 fois envoyer une ou un de ses astronautes pour une mission à bord de la Gateway. En raison de l’exposition plus élevée aux radiations, de telles missions seront plus courtes que pour l’ISS, probablement 1 mois au lieu de 6.
Enfin, l’ESA pourrait participer encore plus au retour sur la Lune Artemis. Elle a en projet un cargo automatique lunaire dit EL3 (European Large Logictics Lander) lancé par Ariane 6 et capable d’amener 1,5 tonne à la surface de notre satellite naturel (les États membres de l’ESA doivent se prononcer sur l’EL3 fin 2022). Le fret, le matériel et les expériences scientifiques ainsi transportés seraient utilisés par les équipages arrivant avec l’atterrisseur de la NASA. Cette contribution ESA supplémentaire ouvrirait la voie à un ou une Européenne sur la Lune avant la fin de la décennie 2020.
Ci-dessous, une vidéo Airbus sur l’EL3 qui peut aussi servir à mener une mission de retour d’échantillons.