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Hubble mesure la comète Bernardinelli-Bernstein

Publié le 19 août 2022

La comète Bernardinelli-Bernstein, du nom des astronomes l’ayant trouvée, a été observée par le télescope spatial Hubble, ce qui a permis d’estimer la taille de son noyau à 119 km. Cet astre chevelu passera très loin de notre planète.

Hubble mesure la comète Bernardinelli-Bernstein

Cataloguée C/2014 UN271, cette comète a été trouvée par les astronomes Pedro Bernardinelli et Gary Bernstein. Ne les imaginez pas toutefois en train de scruter le ciel avec un télescope à la recherche de l’astre chevelu. Ils ont utilisé un algorithme informatique afin de fouiller des archives d’observations, en l’occurrence le catalogue Dark Energy Survey du Cerro Tololo Inter-American Observatory situé au Chili.

Une comète record

Si la découverte a été officialisée en juin 2021, le matricule de la comète (C/2014 UN217) indique l’année 2014, car elle apparaît sur des images du Dark Energy Survey remontant à octobre 2014 ! On comprend dès lors l’intérêt des travaux qui se basent sur l’analyse de ce type d’archives astronomiques.
Pour caractériser C/2014 UN217, ou comète Bernardinelli-Bernstein, il a été fait appel au radiotélescope ALMA au Chili. Les données obtenues indiquaient un noyau de 137 km de large à +/- 17 km. Le télescope spatial Hubble qui associe la NASA et l’Agence Spatiale Européenne (ESA) a ensuite été mis à contribution le 8 janvier 2022.

L’image à gauche est le cliché de la comète Bernardinelli-Bernstein par Hubble. Au centre, un modèle théorique de sa chevelure (ou coma) à partir duquel les astronomes ont déduit la taille du noyau (à droite) estimée à 119 km. Crédit : Science: NASA, ESA, Man-To Hui (Macau University of Science and Technology), David Jewitt (UCLA) / Travail d’imagerie: Alyssa Pagan (STScI)

L’image à gauche est le cliché de la comète Bernardinelli-Bernstein par Hubble. Au centre, un modèle théorique de sa chevelure (ou coma) à partir duquel les astronomes ont déduit la taille du noyau (à droite) estimée à 119 km.
Crédit : Science: NASA, ESA, Man-To Hui (Macau University of Science and Technology), David Jewitt (UCLA) / Travail d’imagerie: Alyssa Pagan (STScI)

En confrontant le cliché du télescope spatial à un modèle théorique de la comète, les scientifiques ont calculé une taille de 119 km pour le noyau à +/- 5 km. Selon la NASA, ceci en fait «le plus gros noyau de comète jamais vu».

Comparaison des plus gros noyaux de comète connus et observés. Les images sont des représentations d’artiste. Crédit : Cité de l’espace d’après NASA, ESA, Zena Levy (STScI)

Comparaison des plus gros noyaux de comète connus et observés. Les images sont des représentations d’artiste.
Crédit : Cité de l’espace d’après NASA, ESA, Zena Levy (STScI)

En fait, une «comète» pourrait «voler» ce record à Bernardinelli-Bernstein. Il s’agit de Chiron qui orbite entre Saturne et Uranus avec une taille de 166 km. Catalogué comme un astéroïde de type Centaure, Chiron a pourtant montré une chevelure et une queue lors d’observations en 1989 ce qu’il fait qu’il est considéré comme un astéroïde cométaire. Sa classification reste toutefois celle d’un astéroïde.

Elle passera très loin de la Terre

Du fait de sa trajectoire, la comète Bernardinelli-Bernstein vient très probablement du nuage de Oort. Théorisé par l’astronome néerlandais Jan Oort (1900-1992), il s’agit d’un vaste ensemble de petits corps qui entourent le Système solaire à plus de 30.000 Unités Astronomiques du Soleil, soit 30.000 fois la distance Terre-Soleil ou pratiquement la moitié d’une année-lumière ! Ce nuage, qui pourrait s’étendre jusqu’à 100.000 Unités Astronomiques, serait une sorte de «réservoir» de comètes, des objets «laissés pour compte» lors de la formation des planètes voici plus de 4 milliards d’années. À l’image d’autres comètes, Bernardinelli-Bernstein témoigne ainsi des conditions qui régnaient lors de la naissance de notre Système solaire. Cependant, elle ne s’approchera pas beaucoup de nous puisqu’au plus près en 2031 elle passera à 1,6 milliard de kilomètres de notre étoile, un peu plus loin que Saturne et donc bien loin de la Terre.

Ci-dessous, une vidéo NASA sur l’observation menée par Hubble.

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