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- Système solaire
InSight est arrivé sur Mars
Publié le 27 novembre 2018
InSight s’est posé le 26 novembre peu avant midi, heure de Californie où le Jet Propulsion Laboratory de la NASA scrutait cette arrivée. L’atterrisseur transporte un sismomètre français qui révélera la structure interne de Mars.
Le 5 mai dernier, InSight s’envolait de la base de Vandenberg en Californie en direction de Mars. L’atterrisseur de la NASA ambitionne d’étudier comme cela n’a jamais été fait auparavant la structure interne de la planète. Dans cette optique, l’instrument principal est français ! Fourni par le CNES, c’est un sismomètre et il s’appelle SEIS pour Seismic Experiment for Interior Structure.
Mais pour mener à bien cette aventure scientifique, il faut tout d’abord arriver sur Mars avec succès ! Et tel fut le cas le 26 novembre quelques minutes avant midi, heure locale du Jet Propulsion Laboratory de la NASA à Pasadena en Californie d’où est gérée cette mission.
(Re)vivez l’atterrissage d’Insight sur Mars
Pour permettre au plus grand nombre de suivre cet événement, qui signa le huitième atterrissage martien réussi américain, la Cité de l’espace de Toulouse avait mis en œuvre un dispositif exceptionnel relayé en direct sur YouTube. Ci-dessous, le replay de ce direct (l’atterrissage est à 56:40 dans la vidéo).
Sur place au Jet Propulsion Laboratory (JPL) à Pasadena, notre envoyé spécial a pu interviewer plusieurs personnes impliquées dans cette mission.
Thomas Zurbuchen, administrateur adjoint de la NASA en charge de la science, a ainsi expliqué pourquoi la collaboration internationale est importante : «parce que nous sommes meilleurs en équipe». Dans son interview ci-dessous réalisée avant l’arrivée, Thomas Zurbuchen ne cache pas son inquiétude car «atterrir sur Mars est vraiment difficile».
«L’esprit du JPL, c’est un esprit de solidarité» a souligné Grégory Dubos, un Français qui travaille au JPL sur Mars2020, le prochain rover martien de la NASA. Il souhaitait ainsi bonne chance à ses collègues d’InSight.
Grégory Dubos @astroptere est un ancien de @ISAE_officiel qui travaille au @NASAJPL. Avec ses collègues de Mars2020, il souhaite bonne chance à @NASAInSight. "L'esprit JPL, c'est un esprit de solidarité". #InSightMission pic.twitter.com/MdiE88G8y8
— Cité de l'espace (@CiteEspace) November 26, 2018
InSight se posait en quelque sorte du «mauvais côté» de Mars, rendant impossible toute communication radio directe avec la Terre. Des sondes autour de la planète rouge ont été chargées d’enregistrer la télémétrie envoyée par l’atterrisseur, mais cela signifiait attendre plusieurs heures avant de savoir si le succès était au rendez-vous. Toutefois, 2 petits satellites baptisés MarCO A et B (pour Mars Cube One) ont été expédiés vers la planète rouge en même temps qu’InSight. C’est eux qui ont relayé le signal radio de l’atterrisseur vers notre planète pour un suivi en direct (ou presque car il y avait 8 minutes de délai, le temps que le signal se propage de Mars à la Terre) et la réception d’une première image du sol !
Dans l’espace la routine n’est qu’illusion et ce remarquable huitième succès martien de l’agence américaine ne doit pas cacher que se poser sur une autre planète, et notamment Mars, reste un extraordinaire défi. Mais il n’y a pas que les atterrissages qui s’avèrent être des défis technologiques. Il faut en effet désormais déployer les 2 principaux instruments d’InSight à la surface : la sonde allemande HP3 (mesure des flux thermiques en sous-sol) et bien sûr le sismomètre français SEIS fourni à la NASA par le CNES. Dans la vidéo ci-dessous, Charles Yana, responsable de l’exploitation de l’instrument SEIS au CNES, nous parle du travail qui attend ses équipes dès le 27 novembre.
InSight et ses instruments visent une durée de vie à la surface de Mars de 2 années terrestres. Le sismomètre SEIS agira tel un échographe en analysant les ondes sismiques de la planète rouge. Les scientifiques comptent ainsi mieux connaître la structure interne de ce monde fascinant, mais pas seulement. La Terre est aussi un enjeu : comprendre la structure de Mars, c’est contraindre l’histoire de sa formation et de son évolution, et par retour en savoir beaucoup plus sur la genèse de notre propre planète.