Les secrets du Terrain Martien

En ce moment, 4 rovers arpentent la surface de Mars. Par ordre d’arrivée, il s’agit de Curiosity, Perseverance accompagné de son drone hélicoptère Ingenuity et de Zhurong. Les 3 premiers sont américains et le quatrième est chinois. Notons que le terme anglais rover désignant un objet qui se déplace, Ingenuity est bien un rover.
L’exploration de la planète rouge avec ces engins mobiles, ainsi que les objectifs scientifiques, sont au cœur du Terrain Martien de la Cité de l’espace de Toulouse et de son animation Les Rovers Entrent en Scène.

La planète rouge s’invite à Toulouse

Soutenu par l’agence spatiale française CNES, ce Terrain Martien prend la forme d’un amphithéâtre capable d’accueillir 218 personnes au sein duquel une animation d’une trentaine de minutes explique les enjeux de l’exploration de la planète rouge avec en vedettes Perseverance et Zhurong, non seulement en tailles réelles, mais surtout mobiles !

Le Terrain Martien de la Cité de l’espace où le public peut voir comment les rovers explorent la planète rouge.
Crédit : Cité de l’espace / Olivier Sanguy

Pour plonger le public au cœur de l’environnement martien, un soin particulier a été apporté à la réalisation d’un cratère de 900 m2 doté de reconstitutions fidèles des roches de la quatrième planète. Et pour que l’aspect de celles-ci soit le plus proche possible des véritables paysages, la Cité de l’espace a fait appel à l’expertise de l’Institut de Recherche en Astrophysique et Planétologie (IRAP) de Toulouse qui participe d’ailleurs (entre autres) à la caméra-laser SuperCam du rover Perseverance de la NASA.

Couleurs et souci des détails

Pour découvrir un peu plus les «secrets» du Terrain Martien, nous nous sommes tournés vers Gwenaël Caravaca, géologue planétaire à l’IRAP. Il fait partie des scientifiques de cette institution qui ont participé à la conception du nouvel équipement de la Cité de l’espace.

Gwenaël Caravaca, géologue planétaire à l’IRAP, et aussi conseiller en création de rochers martiens sur Terre !
Crédit : Cité de l’espace / Olivier Sanguy

Gwenaël Caravaca nous explique qu’un soin particulier a été porté à la reproduction de la couleur du sol et des roches de Mars. Cette couleur dépend en partie de celle très particulière du ciel rouge clair de la planète. Or à Toulouse, on doit s’accommoder bien évidemment d’un ciel bleu très terrien… Le géologue planétaire précise que ce paramètre a été pris en compte afin de montrer au public la couleur du sol et des roches comme si on les voyait sur place. Il ajoute que, pour plus de fidélité, le décor du Terrain Martien s’inspire du Mont Mercou, un relief qui a été visité par le rover Curiosity, jumeau de Perseverance.

Le Mont Mercou sur Mars qui a servi de base pour la création des reliefs du Terrain Martien de la Cité de l’espace.
Crédit : NASA/JPL-Caltech/MSSS

Il y a aussi des clins d’œil au sein de cette Mars toulousaine. Gwenaël Caravaca nous a ainsi montré deux endroits où les rochers sont marqués de points noirs. Il s’agit là d’allusions aux impacts du laser de l’instrument SuperCam de Perseverance (ou de ChemCam sur Curiosity). Le laser chauffe en effet la roche visée qui émet alors une lumière que la caméra analyse. Ceci permet de connaître à distance la composition de la cible. Le géologue planétaire précise que dans la réalité, la taille des impacts est bien plus réduite, mais ici elle a été exagérée afin que l’on puisse les repérer plus facilement.

Allusion aux impacts du laser de SuperCam et ChemCam au sein du Terrain Martien.
Crédit : Cité de l’espace / Olivier Sanguy

Le souci du détail a fait que les équipes de la Cité de l’espace n’ont pas omis un hommage important que transporte Perseverance sur Mars. Avant son départ, la NASA a en effet installé une petite plaque commémorative à l’adresse des soignants du monde entier qui ont affronté la pandémie de Covid-19. La plaque est ornée d’un caducée surmonté de la Terre avec une trajectoire qui évoque le rover décollant vers Mars.

La réplique de Perseverance de la Cité de l’espace est non seulement fonctionnelle (ici on voit son bras robotique en action), mais elle reproduit aussi la plaque qui rend hommage aux soignants confrontés à la pandémie de Covid-19.
Crédit : Cité de l’espace / Olivier Sanguy