• Lancement

Un vol inaugural incomplet

Publié le 09 août 2022

Le petit lanceur SSLV de l’agence spatiale indienne ISRO a accompli son premier vol le 7 août. En raison d’un dysfonctionnement du quatrième et dernier étage, les deux satellites ainsi envoyés sont perdus.

Un vol inaugural incomplet

Le SSLV est un nouveau lanceur indien mis au point par l’agence spatiale de ce pays, l’ISRO (Indian Space Research Organisation). Haut de 34 m pour 120 tonnes au décollage, capable de placer 500 kg sur orbite basse autour de la Terre, il vise le marché des petits lancements comme l’indique d’ailleurs son nom, SSLV signifiant Small Satellite Launch Vehicle (véhicule de lancement de petit satellite). En développement depuis 2016, le SSLV a connu son vol inaugural en août 2022.

Le quatrième étage en cause

Pour sa première mission dite SSLV-D1, le SSLV emportait sous sa coiffe un satellite d’observation de la Terre EOS-2 (135 kg) de l’ISRO et le CubeSat AzaadiSAT (8 kg) doté de micro-expériences conçues par des écolières indiennes.
Le décollage a eu lieu depuis le Satish Dhawan Space Centre à Sriharikota le 7 août à 09h18 heure locale. Les dix premières minutes du vol se sont déroulées comme attendu.

Décollage du SSLV le 7 août 2022 depuis le Satish Dhawan Space Centre de l’ISRO. Crédit : ISRO

Décollage du SSLV le 7 août 2022 depuis le Satish Dhawan Space Centre de l’ISRO.
Crédit : ISRO

De fait, les 3 premiers étages à poudre du lanceur qui font appel à un ergol solide (du polybutadiène hydroxytéléchélique) ont rempli leur office. Mais peu après 10 minutes de vol, alors que le quatrième étage VTM (Velocity Trimming Module) devait prendre le relais, la télémétrie indiqua que la mise à feu ne dura qu’un dixième de seconde (sans assurance que cette information soit fiable) au lieu des 20 secondes prévues. Le VTM est chargé d’accomplir la mise sur orbite du ou des satellites passagers d’un SSLV avec ses 16 moteurs à l’hydrazine. En raison de son dysfonctionnement pour ce vol inaugural, EOS-2 et AzaadiSAT se sont retrouvés sur une orbite trop basse (seulement 76 km pour le périgée, point le plus bas), les rendant inutilisables. Ils vont probablement se désintégrer en rentrant dans l’atmosphère.

Photo du quatrième étage VTM et des deux satellites EOS-2 et AzaadiSAT lors des préparatifs au sol. Crédit : ISRO

Photo du quatrième étage VTM et des deux satellites EOS-2 et AzaadiSAT lors des préparatifs au sol.
Crédit : ISRO

En dépit de cet échec, l’agence spatiale indienne qualifie de «très bonne» la performance du lanceur étant donné que seul le VTM n’a pas fonctionné correctement et que la cause de sa panne «a été raisonnablement identifiée».