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MELiSSA: l’ISS, l’Antarctique et la Terre

Les petites histoires de l'espace : À bord de la Station spatiale internationale (ISS), les astronautes boivent leur transpiration et leur urine… recyclées et purifiées bien sûr ! Le procédé limite ainsi la quantité d’eau que les vaisseaux cargo doivent apporter au complexe orbital.

À bord de la Station spatiale internationale (ISS), les astronautes boivent leur transpiration et leur urine… recyclées et purifiées bien sûr ! Le procédé limite ainsi la quantité d’eau que les vaisseaux cargo doivent apporter au complexe orbital. Il ne s’agit toutefois pas seulement de faire des économies (le moindre kilo envoyé en orbite coûte encore cher), mais bien de préparer l’exploration spatiale de demain. Il a été en effet calculé qu’une mission habitée sur Mars nécessiterait 30  tonnes d’approvisionnement, une masse non négligeable qui pourrait être fortement réduite si on parvenait à recycler les déchets organiques et le dioxyde de carbone pour en faire de la nourriture.

De la Lune, jusqu’à Mars 

De l’eau, des algues et des bactéries pour voyager loin

Pour les futures missions lunaires, on se penche ainsi beaucoup sur cette question. Le cycle de l’eau à bord de l’ISS est une première étape. Pour aller bien plus loin, l’Agence spatiale européenne (ESA) a initié dès 1989 MELiSSA (Micro-Ecological Life Support System Alternative) qui étudie comment mettre au point un écosystème clos au service d’un vaisseau spatial habité, en s’appuyant sur des bactéries, des algues, des plantes, des éléments chimiques et des procédés naturels. 

Et sur Terre

La station Concordia située en Antarctique expérimente un système de recyclage de l’eau

Surtout, la démarche ne vise finalement pas que la Lune ou la planète rouge, mais aussi la bleue, la nôtre. Les exigences du spatial, avec la nécessité d’optimiser masse, volume et consommation d’énergie, favorisent l’émergence de solutions particulièrement efficaces sur Terre qui présentent des avantages certains en matière environnementale du fait de la réduction des déchets, voire l’élimination de certains. En Antarctique, la station franco-italienne Concordia bénéficie ainsi d’un système novateur de recyclage de 80 % des eaux grises développé avec la coopération de l’ESA. Le cadre offert par MELiSSA a aussi permis dans le passé d’étudier comment se débarrasser de la vase issue des eaux des égouts lors de l’épuration des eaux usées. Ou comment en cherchant à aller vers d’autres mondes, on trouve des moyens de mieux protéger le nôtre. 

Firmus-ESA

Système de recyclage des eaux de Concordia, la station franco-italienne de l’Antarctique.

© FIRMUS – ESA

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