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À propos de l’astéroïde 2023 DW

Publié le 13 mars 2023

Découvert le 26 février, l’astéroïde 2023 DW a été présenté comme pouvant entrer en collision avec la Terre en 2046. Toutefois, la probabilité très faible d’impact (1/360) devrait être revue à la baisse avec de nouvelles observations.

À propos de l’astéroïde 2023 DW

Depuis maintenant plusieurs décennies, des observatoires répartis sur la planète scrutent le ciel afin de détecter des objets célestes présentant un risque d’impacter la Terre. C’est dans le cadre de cette surveillance que l’astéroïde 2023 DW a été repéré.

Découvert par Georges Attard et Alain Maury

C’est l’observatoire MAP situé à San Pedro de Atacama au Chili qui a repéré pour la première fois l’astéroïde 2023 DW. L’acronyme MAP vient des initiales des noms de famille des trois personnes (Alain Maury, Georges Attard et Daniel Parrot) à l’origine de cet équipement de pointe conçu pour détecter automatiquement des objets célestes. Leur installation a signalé 2023 DW fin février. Sur son blog, Alain Maury explique avec beaucoup de détails les circonstances de cette découverte et pourquoi l’impact supposé de 2046 parfois annoncé avec sensationnalisme n’aura pas lieu selon lui (nous le citons) : «un cas très classique est que la probabilité d’un impact, passe de très très faible, à très faible, puis faible, puis revienne à zéro et c’est certainement ce qui se passera avec 2023 DW».

L’observatoire MAP au Chili qui a permis la découverte de l’astéroïde 2023 DW par les astronomes Georges Attard et Alain Maury. Sur le web : San Pedro de Atacama Celestial Explorations (SPACE).
©San Pedro de Atacama Celestial Explorations

L’importance des fourchettes

Les données de la découverte de 2023 DW par Georges Attard et Alain Maury ont été transmises conformément à des procédures qui permettent à d’autres observatoires de scruter à leur tour l’objet afin d’affiner les paramètres de son orbite autour du Soleil. Pourquoi affiner ? Parce que de telles observations se font toujours avec une marge d’erreur liée aux limites techniques des instruments utilisés. Autrement dit, on n’obtient pas un chiffre ou une série de chiffres exacts concernant l’orbite de 2023 DW, mais une fourchette de valeurs. Cette imprécision explique pourquoi il a été calculé que l’astéroïde présentait une probabilité de 1/560 de percuter notre planète le 14 février 2046 après 62 observations, puis 1/340 avec une quinzaine observations en plus. Il n’est pas inhabituel que la probabilité d’impact augmente lorsque les paramètres orbitaux se précisent. Ils peuvent ensuite tomber à zéro. Mais dit autrement, et comme l’indique le site du Jet Propulsion Laboratory de la NASA, avec 1/340 de probabilité, ce caillou baladeur a surtout 99,71 % de chances de «rater» la Terre.
De quoi parlons-nous au passage ? La taille de 2023 DW a été estimée à une cinquantaine de mètres de large. En cas d’impact, il s’agirait d’une puissance équivalente à 1 000 fois la bombe d’Hiroshima, de quoi détruire une ville. À nouveau, soulignons que ce scénario n’est pas à l’ordre du jour, car avec des observations futures, la marge d’erreur diminuera et la probabilité d’impact pourra être écartée.
Mise à jour : de nouvelles observations ont d’ailleurs fait chuter le risque à 1/670.

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Orbites de l’astéroïde 2023 DW (en blanc) et de la Terre (en bleu) présentées par un schéma sur le site du JPL de la NASA.
©Cité de l’espace – JPL/NASA

Paradoxalement, une bonne nouvelle

Au final, la détection de 2023 DW est paradoxalement une bonne nouvelle. Elle montre qu’en dépit de budgets encore jugés trop faibles, la logique de surveillance du ciel réussit à obtenir des progrès notables. Autrefois, on se souciait surtout des astéroïdes capables de mettre fin à notre civilisation (objets de 1 km ou plus). Désormais, on parvient de plus en plus à repérer des objets plus petits qui pourraient représenter un risque certes dit régional ou local, mais avec la possibilité d’évacuer les populations ou même de mettre sur pied une mission de déviation de trajectoire (en cas de détection suffisamment longtemps à l’avance).

À ce titre, la mission DART de la NASA a montré qu’un engin spatial entrant en collision volontaire avec un objet céleste pouvait modifier de façon non-négligeable son orbite. Avec le temps, une petite déviation fera qu’un astéroïde menaçant passera au large de la Terre. Cette logique de protection planétaire est expliquée dans le film IMAX Chasseurs d’Astéroïdes 3D de la Cité de l’espace de Toulouse (bande-annonce en anglais ci-contre, le film est en français à la Cité de l’espace).

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