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DART a modifié l’orbite de Dimorphos

Publié le 12 octobre 2022

Les premières observations confirment le succès de l’impact de la sonde DART sur Dimorphos. L’orbite de la petite lune de l’astéroïde Didymos dure en effet désormais 32 minutes de moins qu’avant l’impact.

Le 26 septembre à 23h14 en Temps Universel (2 heures de plus en France métropolitaine), la sonde DART d’environ 500 kg a percuté Dimorphos à la vitesse de 23 760 km/h. L’objectif affiché de cette mission de la NASA était de modifier l’orbite de cette petite lune.

Une orbite significativement plus courte

Large de 160 m, Dimorphos tourne autour de Didymos, un astéroïde de 780 m découvert en 1996. Le duo suit une ronde autour du Soleil et ne menace pas notre planète. L’impact du 26 septembre s’est déroulé à 11 millions de kilomètres de la Terre.

La collision de DART sur Dimorphos le 26 septembre a provoqué un panache de poussière saisi par le petit satellite italien LICIACube largué par la sonde de la NASA quelques jours avant. Au milieu de l’image, l’astéroïde Didymos et dessous Dimorphos. Crédit : ASI/NASA

La collision de DART sur Dimorphos le 26 septembre a provoqué un panache de poussière saisi par le petit satellite italien LICIACube largué par la sonde de la NASA quelques jours avant. Au milieu de l’image, l’astéroïde Didymos et dessous Dimorphos.
Crédit : ASI/NASA

En travaillant les clichés de LICIACube, les scientifiques ont pu extraire des données qui détaillent les impressionnants éjectas générés par l’impact de DART (photo ci-dessous).

Les rectangles s’expliquent par des réglages de contraste différents afin de mieux montrer les panaches issus de Dimorphos après le crash de DART sur cette petite lune. Crédit : ASI/NASA

Les rectangles s’expliquent par des réglages de contraste différents afin de mieux montrer les panaches issus de Dimorphos après le crash de DART sur cette petite lune.
Crédit : ASI/NASA

Dans les jours qui ont suivi, plusieurs observatoires ont scruté les conséquences de cette collision, notamment afin de déterminer avec précision l’orbite de Dimorphos autour de Didymos.

Ce relevé radar du duo Didymos et Dimorphos a été obtenu en combinant les observations des radiotélescopes de Goldstone en Californie et de Green Bank en Virginie occidentale. Le cercle bleu clair montre la position attendue pour Dimorphos si son orbite n’avait pas été altérée. Le cercle vert indique la position constatée de la lune. DART a donc bien modifié l’orbite de Dimorphos. Crédit : NASA/Johns Hopkins APL/JPL/NASA JPL Goldstone Planetary Radar/National Science Foundation’s Green Bank Observatory

Ce relevé radar du duo Didymos et Dimorphos a été obtenu en combinant les observations des radiotélescopes de Goldstone en Californie et de Green Bank en Virginie occidentale. Le cercle bleu clair montre la position attendue pour Dimorphos si son orbite n’avait pas été altérée. Le cercle vert indique la position constatée de la lune. DART a donc bien modifié l’orbite de Dimorphos.
Crédit : NASA/Johns Hopkins APL/JPL/NASA JPL Goldstone Planetary Radar/National Science Foundation’s Green Bank Observatory

L’observation radar montrée ci-dessus n’est pas la seule sur laquelle se sont appuyés les responsables de la mission DART. Toutefois, les conclusions sont les mêmes : l’orbite de 11 heures et 55 minutes de Dimorphos autour de Didymos est désormais de 11 heures et 23 minutes, soit une réduction de 32 minutes !

Dévier un objet menaçant

En présentant la mission, la NASA évoquait le plus souvent 10 minutes quant à la réduction du temps d’orbite de Dimorphos. Le chiffre de 10 minutes était en fait une valeur au sein d’une fourchette issue de calculs complexes. Le résultat de 32 minutes est d’ailleurs inclus dans celle-ci. Cependant, il s’agit là d’une modification d’orbite qui se situe dans le haut des possibilités, le minimum étant de 72 secondes. La NASA estime du coup que DART a dépassé de 25 fois le résultat le plus bas espéré (ci-dessous, enregistrement vidéo de la conférence de presse du 11 octobre annonçant ces chiffres).

DART valide ainsi une méthode de déviation qui pourrait être mise en œuvre si un objet menace un jour notre planète. Si la modification obtenue avec DART sur Dimorphos semble modeste, il faut comprendre que le principe est de l’appliquer sur un astéroïde qui serait découvert des décennies voire des siècles avant l’impact. Au fil du temps, l’infime altération de trajectoire aboutirait aux quelques milliers de kilomètres nécessaires pour que la Terre soit épargnée.

Cette logique est expliquée dans le film IMAX Chasseurs d’astéroïdes 3D présenté à la Cité de l’espace de Toulouse. Ci-dessous, la bande-annonce en anglais (le film est en français à la Cité de l’espace).

En octobre 2024, l’Agence Spatiale Européenne (ESA) enverra vers le système double Didymos-Dimorphos la sonde Hera (arrivée prévue en septembre 2026) qui examinera en détail les conséquences de l’impact de DART, apportant des données additionnelles à cette logique de protection de la Terre.

Cette image réalisée avec le télescope spatial Hubble le 8 octobre montre la queue de débris causée par la collision de DART sur Dimorphos. D’autres observations seront menées afin de scruter le comportement de ce nuage de débris (qui ne présente aucun danger pour la Terre). Crédit : NASA/ESA/STScI/Hubble

Cette image réalisée avec le télescope spatial Hubble le 8 octobre montre la queue de débris causée par la collision de DART sur Dimorphos. D’autres observations seront menées afin de scruter le comportement de ce nuage de débris (qui ne présente aucun danger pour la Terre).
Crédit : NASA/ESA/STScI/Hubble

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