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DART percute la lune d’un astéroïde

Publié le 28 septembre 2022

La sonde DART de la NASA a percuté Dimorphos, la petite lune d’un astéroïde, le 26 septembre. La modification ainsi apportée à l’orbite de ce petit corps aidera à mettre au point des missions de protection de notre planète si nécessaire.

DART percute la lune d’un astéroïde

Lancée le 24 novembre 2021, la mission Double Asteroid Redirection Test (ou DART pour fléchette en anglais) de la NASA a atteint son objectif le 26 septembre à 23h14 en Temps Universel (2 heures de plus en France métropolitaine). La sonde de la NASA s’est écrasée comme prévu sur la petite lune d’un astéroïde.

Dimorphos, cible d’un test

Cette petite lune a été baptisée Dimorphos. Large de 160 m, elle tourne autour de Didymos, un astéroïde de 780 m découvert en 1996. Ce système double ne présente aucun danger pour la Terre, mais s’avère idéal pour y tester nos capacités à altérer l’orbite d’un objet qui menacerait la Terre.
Pour y parvenir, la sonde DART d’environ 500 kg a percuté Dimorphos à la vitesse de 23 760 km/h. L’événement s’est déroulé à 11 millions de kilomètres de la Terre. La vidéo ci-dessous reprend le direct NASA du 26 septembre (séquence finale de l’impact vers 1:08:50).

La caméra DRACO embarquée de DART a fourni des images jusqu’au dernier moment tout en permettant au système de navigation automatique de viser la cible et d’accomplir les corrections de trajectoire.

Gauche : la caméra DRACO de DART saisit Dydimos (en bas à droite) et sa lune Dimorphos, 2,5 minutes avant l’impact. Droite : dernière image montrant Dimorphos en intégralité, 11 secondes avant la collision et à 68 km de distance. Crédit : Cité de l’espace d’après NASA/Johns Hopkins APL

Gauche : la caméra DRACO de DART saisit Dydimos (en bas à droite) et sa lune Dimorphos, 2,5 minutes avant l’impact.
Droite : dernière image montrant Dimorphos en intégralité, 11 secondes avant la collision et à 68 km de distance.
Crédit : Cité de l’espace d’après NASA/Johns Hopkins APL

 

Gauche : avant-dernier cliché de DRACO à environ 12 km de la surface de Dimorphos et 2 secondes avant l’impact. L’image couvre une zone de 31 m de large. Droite : ultime transmission de données, incomplète, à 6 km et 1 seconde avant la fin de la mission de DART. Crédit : Cité de l’espace d’après NASA/Johns Hopkins APL

Gauche : avant-dernier cliché de DRACO à environ 12 km de la surface de Dimorphos et 2 secondes avant l’impact. L’image couvre une zone de 31 m de large.
Droite : ultime transmission de données, incomplète, à 6 km et 1 seconde avant la fin de la mission de DART.
Crédit : Cité de l’espace d’après NASA/Johns Hopkins APL

La protection de la Terre

Selon les calculs accomplis avant la mission, l’impact de DART devrait raccourcir de 10 minutes l’orbite de 11,92 heures de Dimorphos autour de Didymos. Tout l’intérêt est de passer de la théorie à la pratique. Plusieurs observatoires terrestres ont du coup scruté le moment de la collision et de futures mesures préciseront l’altération ainsi faite à la ronde de la petite lune autour de son astéroïde. La logique est que si un objet menace un jour notre planète, on cherchera à le dévier de sa trajectoire avec un engin impacteur. Même une faible modification pourrait devenir au fil des années un écart suffisant. Une telle mission de protection de la Terre s’appuiera sur les résultats de DART, mais pas seulement.
Ainsi, le 11 septembre, la sonde de la NASA a largué un petit satellite de l’Agence Spatiale Italienne appelé LICIACube. Ses deux caméras nommées LUKE et LEIA (clin d’œil évident à Star Wars) ont photographié le moment de l’impact.

Gauche : l’impact sur Dimorphos a généré cet étonnant panache de poussière (image de la caméra LEIA de LICIACube à 79,8 km de la petite lune). Droite : autre image, de LUKE cette fois-ci, à 56,7 km de distance de Dimorphos. Crédit : Cité de l’espace d’après ASI/NASA

Gauche : l’impact sur Dimorphos a généré cet étonnant panache de poussière (image de la caméra LEIA de LICIACube à 79,8 km de la petite lune).
Droite : autre image, de LUKE cette fois-ci, à 56,7 km de distance de Dimorphos.
Crédit : Cité de l’espace d’après ASI/NASA

La récolte d’information ne s’arrête toutefois pas là. En octobre 2024, l’Agence Spatiale Européenne (ESA) enverra vers le système double Didymos-Dimorphos la sonde Hera (arrivée prévue en septembre 2026) qui examinera en détail les conséquences de la collision de DART.
On notera au passage que cet effort coordonné est présenté par la NASA comme sa première mission de défense planétaire, menée par son Planetary Defense Coordination Office. Un organisme auquel le film Don’t Look Up a fait allusion.

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