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L’heure la plus longue d’Apollo 13

Les heures comptent-elles doublent dans l’espace ? Presque, à en croire le récit de Sy Liebergot sur la mission Apollo 13 et son retour aussi périlleux que miraculeux sur Terre. Une heure sous très haute tension

Nous sommes le 11 avril 1970. Derrière sa console de la NASA à Houston, le contrôleur de vol EECOM (responsable des systèmes électriques et environnementaux à bord du CSM, le module de service et de commande) Seymour Abraham Liebergot, dit « Sy », assiste au décollage de la fusée Saturn V qui emporte la mission Apollo 13 vers la Lune. À son bord, Jim Lovell, Fred Haise et Jack Swigert. Objectif: un alunissage sur le cratère de Fra Mauro.

Sy Liebergot, membre du Flight Operations Group en support à la NASA. Il a occupé le poste de EECOM sur les Missions Apollo 8 à 15, avec un rôle essentiel sur Apollo 13. Il était en visite à la Cité de l’espace en 2019.

@Cité de l’espace – Laurent Garcia

« On s’ennuie à mourir… »

Le début du vol est conforme au déroulement prévisionnel

« Le vaisseau spatial est vraiment en bon état en ce qui nous concerne. Nous nous ennuyons à mourir ici » annonce-t-on en souriant à l’équipage dans les sept premières heures. Alors qu’il va passer le relais à l’issue de son premier quart de huit heures et convaincu que « Tout est sous contrôle », Sy ignore qu’il s’apprête à vivre l’heure la plus longue de cette mission. Après 55 heures de vol le 13 juillet, la voix de Swigert grésille dans les haut-parleurs : « Okay Houston, nous avons eu un problème ici ». Et non des moindres. Un des réservoirs d’oxygène du CSM vient d’exploser, le rendant inhabitable en le privant d’eau, d’électricité et d’oxygène.

Une notion du risque très relative

Pour Sy démarre un moment de tension incroyable : ramener l’équipage sain et sauf sur Terre. « Je pensais que j’étais préparé à tout, j’avais tort ». Une course s’engage alors pour activer le LM (Lunar Module ou module lunaire), devenu le « bateau de secours » de l’équipage avant que le CSM ne meure. Grâce au sang-froid cultivé par la discipline parentale, Sy tient le cap jusqu’à la relève. « À aucun moment je n’ai envisagé la perte de l’équipage comme une option » écrira-t-il. En 1995, il devient un des héros central du film de Ron Howard « Apollo 13 », qui honore le retour sur Terre de cette mission rocambolesque.

Gerry Griffin et Apollo 12: une minute interminable

Lors de la seconde mission vers le sol lunaire, le directeur de vol a bien cru qu’un orage allait faire échouer le vol

« Sur Apollo 12, j’étais le directeur de vol et de quart au moment du lancement. 30 ou 40 secondes après le lancement un orage énorme a éclaté et un éclair a frappé la paroi. J’ai alors cru qu’on allait devoir abandonner la mission et que j’allais devoir prendre cette décision. Au moment de l’impact de l’éclair toute l’alimentation électrique du module de commande s’est arrêtée. Il restait quelques petites batteries qui maintenaient un peu de lumière dans le cockpit mais toute la transmission de données était interrompue. Heureusement, ils étaient sur la bonne trajectoire. Un jeune ingénieur de 26 ans, John Aaron, m’a alors suggéré de faire remettre l’interrupteur sur la position 0 et tout est redevenu normal à bord. »

Manfred von Ehrenfried controleur de vol testeur de combinaison pour Apollo ou encore ingenieur sur les missions Apollo 7 et Apollo 8.  Gerry Griffin directeur de vol sur toutes les missions Apollo. Il a notamment dirige une equipe lors d?Apollo 13.  Sy Liebergot membre du Flight Operations Group en support a la NASA. Il a occupe le poste de EECOM sur les Missions Apollo 8 a 15 avec un role essentiel sur Apollo 13.  Bill Moon EECOM a la NASA. D?abord membre suppleant il travaille a la console EECOM pour les missions Apollo 15-17.

Gerry Griffin, directeur de vol sur toutes les missions Apollo. Il a notamment dirigé une équipe lors d’Apollo 13. Il était en visite à la Cité de l’espace en 2019.

@Cité de l’espace – Laurent Garcia

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