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Effet de serre : Les satellites Sentinel cartographient les gros émetteurs de méthane

Publié le 26 septembre 2023

Le méthane contribue fortement au réchauffement climatique. Les satellites Sentinel permettent de repérer les fuites en détectant les panaches de méthane depuis l’espace puis d’identifier les “super-émetteurs”.

Effet de serre : Les satellites Sentinel cartographient les gros émetteurs de méthane

C’est l’un des principaux gaz à effet de serre. S’il est moins présent dans l’atmosphère que le CO2, son impact est conséquent. Sur le long terme, une tonne de méthane peut, en effet, retenir 30 fois plus de chaleur qu’une tonne de dioxyde de carbone. Mais comme sa durée de vie est beaucoup plus courte – une dizaine d’années environ – nos réductions d’émissions de méthane peuvent rapidement avoir avoir des conséquences positives sur le climat. Pour cela, il faut identifier les “super-émetteurs” de méthane.

Comment trouver les « super-émetteurs » ?

Il faut savoir que le méthane est produit naturellement lors de la décomposition de matière organique. Cela signifie qu’aussi bien des zones humides, que des exploitations agricoles émettent du méthane. Mais ce qu’on appelle les “super-émetteurs” ce sont des sites qui en rejettent de manière disproportionnée. Il s’agit généralement d’installations industrielles ou de sites pétroliers ou gaziers, de mines de charbon, ou de décharges… Leurs émissions de méthane proviennent le plus souvent de fuites ou de problèmes d’infrastructures.

Il faut donc identifier ces super-émetteurs pour colmater les fuites et espérer des résultats sur le climat. Et c’est là qu’interviennent les satellites Sentinel. 

Les « super-emetteurs » de méthane identifiés par les statellites Sentinel en 2021.
@Copernicus

Janvier 2020 :  Sentinel P détecte un panache de méthane  qui s’étend sur 200km au nord-ouest. L’équipe a utilisé une image Sentinel-2 pour zoomer sur les origines des panaches et identifier l’emplacement exact de la fuite comme étant un puits de pétrole/gaz, à Hassi Messaoud en Algérie. Sentinel-3 a montré que la fuite s’était poursuivie pendant six jours.
@Copernicus

Une détection en trois étapes. 

Premier échelon: Sentinel P. Equipé de l’outil Tropomi, le satellite est capable de produire quotidiennement une carte mondiale des concentrations de méthane. Grâce à l’intelligence artificielle, les panaches de méthane sont repérés. L’algorithme calcule ensuite les émissions en fonction des concentrations mesurées et de la vitesse du vent. Mais la résolution de Sentinel P est un peu grossière. Chaque pixel représente une surface de 7km sur 5,5 km. Difficile d’identifier précisément les émetteurs dans ces conditions. On passe alors au deuxième voire au troisième échelon en s’appuyant sur la précision des satellites Sentinel 3 qui offrent une résolution de 500 m puis des Sentinel 2 qui ont une résolution extrêmement précise de 20 m seulement. 

Une précision qui permet de fournir à l’Observatoire international des émissions de méthane des Nations Unies (UNEP) une carte quotidienne des “super-emetteurs” pour tenter de trouver des solutions en collaboration avec les entreprises ou les autorités responsables. 

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