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Les satellites mesurent la fonte des glaces du Groenland et de l’Antarctique

Publié le 24 avril 2023

Les mesures combinées de 17 satellites montrent que, de 1992 à 2020, le Groenland et l’Antarctique ont perdu 7560 milliards de tonnes de glace, l’équivalent d’un cube de 20 kilomètres de côté. Un des indicateurs forts du changement climatique.

Les satellites mesurent la fonte des glaces du Groenland et de l’Antarctique

La Terre est entourée de milliers de satellites, certains pour les télécommunications, la science et d’autres conçus pour l’observer. Pour cette dernière catégorie, ceux consacrés à l’environnement et au suivi du changement climatique n’ont cessé d’augmenter en nombre et en performance, fournissant par leurs mesures un état des lieux précis de notre planète.

Le Groenland et l’Antarctique comme indicateurs du changement climatique

Le changement climatique doit être mesuré avec précision afin d’en évaluer les conséquences. Les satellites constituent à cet effet un outil incomparable. Et ce, d’autant plus que certains paramètres ne peuvent être suivis efficacement que depuis l’espace.

L’Agence Spatiale Européenne (ESA) note ainsi que la surveillance des glaces avec des satellites a plus particulièrement commencé en 1992. Pour les climatologues, l’épaisseur des glaces continentales du Groenland et de l’Antarctique représente un indicateur direct des changements en cours et qui s’accélèrent.
Avec la NASA, l’ESA a financé l’étude IMBIE (Ice Sheet Mass Balance Intercomparison Exercise) qui réunit 68 scientifiques de 41 organisations internationales qui ont compilé les données de 17 satellites.
On apprend ainsi que les glaces continentales du Groenland et de l’Antarctique ont diminué de 7560 milliards de tonnes entre 1992 et 2020. La vidéo ESA ci-dessous montre la situation au Groenland et en Antarctique où le rouge signale les zones atteintes par une diminution de l’épaisseur de la calotte glaciaire.

Les résultats de l’étude IMBIE en vidéo (ESA).

Des changements brusques

Les 7560 milliards de tonnes de glace ainsi perdues représentent un cube de 20 kilomètres de côté. L’année 2019 marqua un triste record avec le Groenland et l’Antarctique perdant alors 612 milliards de tonnes de glace. Les données satellites montrent que, depuis 1992, le niveau global des océans est monté de 2,1 cm en raison de la fonte des glaces polaires continentales. Un chiffre qui peut paraître insignifiant, mais qui cache en fait des conséquences concrètes pour les zones côtières les plus exposées. Surtout, en se basant sur l’étude IMBIE, l’International Panel on Climate Change (IPCC) estime que le niveau de la mer progressera de 14,8 à 27,2 cm d’ici la fin du siècle. Et il ne s’agit là que de la contribution due à la fonte se déroulant au Groenland et en Antarctique. En prenant en compte les autres facteurs, la hausse s’évalue en mètres (une étude américaine table sur 2,2 m pour les côtes des États-Unis). Les conséquences vont au-delà du niveau qui monte (ce qui est déjà un paramètre crucial), avec par exemple des effets concrets sur une érosion plus forte du littoral qui impliquera un déplacement des populations menacées.
Commentant les résultats de l’étude IMBIE, Diego Fernàndez de l’ESA note que cela permettra de suivre certaines régions «nous avons atteint un point où des changements brusques ne peuvent plus être exclus».

Prévu pour être lancé en 2027, CRISTAL (Copernicus polaR Ice and Snow Topography ALtimeter) du programme européen Copernicus d’observation de la Terre s’ajoutera aux satellites surveillant notre planète et en l’espèce plus particulièrement les glaces continentales et la topographie des océans.
© Airbus

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