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L’ESA veut envoyer RAMSES vers l’astéroïde Apophis

Publié le 23 juillet 2024

L’Agence Spatiale Européenne étudie la possibilité de mener la mission RAMSES (Rapid Apophis Mission for Space Safety) afin d’envoyer une sonde qui étudiera l’astéroïde Apophis lorsqu’il passera à seulement 32 000 km de la Terre le 13 avril 2029.

L’ESA veut envoyer RAMSES vers l’astéroïde Apophis

Découvert en 2004, Apophis est un astéroïde de 370 m de large de la famille des géocroiseurs, ce qui signifie que son orbite s’approche par moment de celle de la Terre. Et le 13 avril 2029 (oui, c’est un vendredi…), il passera à seulement 32 000 km de notre planète.

Une opportunité scientifique unique

Des observations répétées d’Apophis ont permis depuis quelques années déjà d’affiner son orbite et d’écarter définitivement tout risque de collision pour 2029 (avec 370 m de large, il aurait pu raser une grande ville ou provoquer un tsunami dévastateur).
En revanche, le passage aussi proche d’un géocroiseur de cette taille représente une opportunité scientifique unique. L’astrophysicien français Patrick Michel, spécialiste des astéroïdes, explique sur le site de l’Agence Spatiale Européenne (ESA) qu’«il nous reste encore beaucoup à apprendre sur les astéroïdes, mais, jusqu’à présent, nous avons dû voyager profondément dans le Système solaire pour les étudier». Le scientifique décrit ainsi l’opportunité du 13 avril 2029 : «Pour la première fois, la nature nous en apporte un et mène elle-même l’expérience. Tout ce que nous avons à faire est de regarder Apophis être étiré et comprimé par de fortes forces de marée qui peuvent déclencher des glissements de terrain et d’autres perturbations et révéler de nouveaux matériaux sous la surface

Schéma du passage d’Apophis à 31600 km de la Terre le 13 avril 2029.
© Cité de l’espace

Image d’artiste de la sonde envisagée pour la mission RAMSES. Elle larguera deux petits satellites de type CubeSat afin de récolter plus de données.
© ESA-Science Office

Décollage en avril 2028

En clair, si une sonde pouvait être proche d’Apophis lors de son rendez-vous avec la Terre (sans danger, rappelons-le), ses instruments scientifiques récolteraient de précieuses données qui serviront à la logique de protection planétaire qui associe plusieurs agences spatiales. En cas de menace, il est ainsi envisagé de dévier la trajectoire d’un astéroïde, une opération qui demande d’en savoir plus sur ces objets vagabonds.

C’est ici qu’intervient l’idée de RAMSES, Rapid Apophis Mission for Space Safety soit mission rapide vers Apophis pour la sécurité spatiale. En se basant sur la sonde Hera déjà construite et qui doit partir en octobre prochain vers Dimorphos (petite lune de l’astéroïde Didymos), Patrick Michel et plusieurs scientifiques ont expliqué qu’une autre pouvait être prête pour décoller en avril 2028, la date limite afin de réussir le rendez-vous avec Apophis en 2029. Cette idée avait fait l’objet d’un article précédent de la Cité de l’espace en février avec la participation de David Mimoun et Naomi Murdoch de l’ISAE-SUPAERO de Toulouse. En juillet, l’ESA a annoncé officiellement que son Space Safety programme «a reçu l’autorisation de commencer les travaux préparatoires de sa prochaine mission de défense planétaire – Rapid Apophis Mission for Space Safety (Ramses)». La décision pour continuer cette initiative et en faire une réalité sera prise en novembre 2025 lors du conseil ministériel de l’ESA.

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