Un phénomène sous surveillance
Les responsables scientifiques de l’étude SABRE de la NOAA ne s’arrêtent toutefois pas qu’aux effets sur la couche d’ozone. Leurs mesures montrent qu’en se consumant dans l’atmosphère, les satellites et autres objets spatiaux (étages de fusées par exemple) apportent des métaux qui autrefois n’étaient pas présents. Le docteur en physique Daniel Murphy du NOAA prévient que «de nombreux travaux seront nécessaires pour comprendre les implications de ces nouveaux métaux dans la stratosphère». Si les scientifiques de SABRE reconnaissent que la fraction de particules métalliques «n’est pas grande», ils avertissent en revanche que la multiplication prévue du nombre de satellites sur orbite terrestre (dont une partie se consumera inévitablement) exige de surveiller le phénomène.
Ainsi, une publication récente de juin 2024 des Geophysical Research Letters détaille qu’un satellite même modeste de 250 kg peut générer 30 kg de nanoparticules d’oxyde d’aluminium qui peuvent persister des décennies dans l’atmosphère. Il a été estimé que les rentrées de satellites pour 2022 induisaient 17 tonnes d’oxyde d’aluminium. Mais les mégaconstellations de milliers de satellites projetés pour les années à venir pourraient faire monter ce chiffre annuel à 360 tonnes.