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Aidez l’ESA à concevoir un scaphandre européen

Publié le 08 février 2023

L’Agence Spatiale Européenne (ESA) propose un concours afin de recueillir des idées sur le design d’un scaphandre spatial. La compétition n’est pas technique, car il s’agit d’identifier ce qui donnerait une identité européenne à ce type d’équipement.

Aidez l’ESA à concevoir un scaphandre européen

Le scaphandre fait partie de ses équipements aisément identifiables par le grand public dès qu’il s’agit des vols spatiaux. Il y a ceux, dits intravéhiculaires, qui protègent les passagers à l’intérieur d’un engin spatial en cas de décompression. Les plus connus sont cependant les scaphandres extravéhiculaires, sorte de mini-vaisseaux spatiaux portés pour travailler à l’extérieur (d’une station par exemple) ou marcher à la surface d’un autre monde (pour le moment, le seul exemple a été la Lune lors des missions Apollo).

De l’escalade dans une armure !

De tels scaphandres sont de véritables prouesses technologiques. Ils doivent permettre la mobilité de la personne qui le porte tout en assurant à l’intérieur une pression de l’air et une température compatibles avec le corps humain. Il faut également une bonne résistance aux éléments agressifs susceptibles de déchirer cet équipement. Bref une protection efficace contre le vide spatial auquel aucun être humain ne peut survivre !
L’expérience d’une sortie extravéhiculaire est extraordinaire au point où elle est considérée par celles et ceux qui ont eu l’opportunité d’en faire comme une «mission dans la mission». Elle demande aussi une longue préparation (procédures, entraînements, exercices de situations d’urgence) au sol et s’avère très physique. L’astronaute ESA Thomas Pesquet rapproche d’ailleurs la sortie en scaphandre au fait de pratiquer l’escalade avec une armure ! D’autres Européens ont également connu cette expérience unique. Leur point commun, y compris Thomas Pesquet ? Les scaphandres utilisés étaient soit russes, soit américains. À l’avenir, les astronautes de l’ESA accompliront d’autres sorties, peut-être autour de la Lune depuis la station Gateway ou même pour marcher à la surface de notre satellite naturel. La participation de l’ESA au programme Artemis de la NASA le laisse pleinement envisager.

Thomas Pesquet en sortie extravéhiculaire lors de sa deuxième mission à bord de l’ISS en 2021. Un astronaute européen dans un scaphandre américain.
© NASA/Shane Kimbrough

Quels éléments de design feraient qu’un scaphandre pourrait être identifié comme européen ? L’ESA lance un concours autour de cette interrogation. Ici, une illustration d’un astronaute européen sur Mars.
©ESA

À quoi doit ressembler un scaphandre européen ?

C’est pourquoi l’Agence Spatiale Européenne (ESA) a décidé de lancer un concours sur le design d’un scaphandre européen. Il est bien précisé que ce n’est pas une étude d’ingénierie. Certes, la page du concours décrit quelques éléments techniques, mais uniquement afin d’expliquer les contraintes de base d’un tel équipement. En fait, pour l’agence, la réflexion principale s’appuie sur le fait qu’un scaphandre est (nous citons) «l’une des caractéristiques les plus emblématiques de l’exploration spatiale humaine». L’ESA pose alors cette question à celles et ceux qui souhaite concourir : «Mais qu’en est-il de l’apparence ? Comment pouvons-nous faire en sorte qu’une combinaison EVA soit immédiatement reconnaissable comme une combinaison européenne pour nos astronautes de l’ESA ? Nous voulons vos idées !» (combinaison EVA pour Extra Vehicular Activity)

On pourrait opposer que des scaphandres européens seront reconnus lorsqu’il y aura des missions accomplies avec. C’est ainsi que les scaphandres américains portés sur la Lune sont devenus si emblématiques.
Toutefois, cet appel de l’ESA s’inscrit visiblement dans une démarche qui cherche à favoriser l’émergence d’une identité européenne du spatial.
Le concours est ouvert à toute personne de 18 ans et plus citoyenne des pays-membres de l’ESA. Un visuel au format A3 montrant l’avant, l’arrière et le côté du scaphandre européen est attendu, accompagné d’un texte (en anglais) de 400 mots au maximum. Les propositions seront évaluées par un jury composé d’experts en design et en sortie extravéhiculaire. Celles et ceux qui auront soumis les 5 meilleures idées seront invités à visiter un centre de l’ESA. La date limite de participation est le 28 février 2023.

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