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Episode 3 – Être astronaute, vers et sur la Lune ?

Dans “L’étape lunaire”, la deuxième saison du podcast original “Mars, la nouvelle odyssée”, Olivier Emond et ses invités proposent un voyage vers la Lune, vue comme un centre d’entraînement à l’épopée martienne. Dans cet épisode 3 : La sélection des astronautes, avec Frank De Winne, chef du centre européen des astronautes de l’Agence Spatiale Européenne, l’ESA, à Cologne.

Qui seront les astronautes qui vont se rendre sur la Lune ? Dans le cadre du programme Artemis qui a pour objectif de ,ramener des femmes et des hommes sur la Lune avant 2030, les critères de sélection seront-ils les mêmes que pour aller dans la Station spatiale internationale ? Ils seront à séjourner sur et autour de la Lune. Quels seront leurs équipements pour ces missions ? Dans ce troisième épisode de Mars la nouvelle Odyssée – l’étape lunaire, Olivier Emond reçoit Frank De Winne, ancien astronaute belge et chef du centre européen des astronautes de l’ESA à Cologne

Avant d’être chef du centre européen des astronautes de l’ESA, Frank De Winne, a été astronautes. On le voit ici en 2009 à bord du module Zarya de la Station spatiale internationale. Il était ingénieur de vol de l’Expédition 20.
@NASA

Quel profil pour aller sur la Lune ?

Les critères de sélections seront les mêmes 

Des techniciens et des scientifiques capables de travailler en équipe

Si on retourne sur la Lune, c’est principalement pour en faire un laboratoire. L’objectif est de tester des technologies et évaluer le comportement humain au-delà de l’orbite basse, où est située la Station spatiale internationale. « On va utiliser le Gateway – la station spatiale qui sera mise en orbite autour de la Lune – et les sorties vers la Lune, pour préparer ces voyages vers Mars« , indique Frank De Winne. « On va faire très attention à la composition de l’équipage qu’on va envoyer sur ces missions. » Toutefois, il assure qu’on ne va pas chercher des profils différents de ceux qu’on recherche en ce moment, pour aller dans la Station spatiale internationale. « Les critères de sélection des astronautes restent les mêmes« , précise Frank De Winne. « On cherche des personnes qui ont un background technique scientifique opérationnel qui sont très flexibles et qui peuvent bien travailler en équipe.« 

Des techniciens qui savent s’adapter

Ces missions seront plus risquées que vers l’ISS. « On recherche des gens qui comprennent les risques, qui peuvent rester calme dans toutes les circonstances même dans les circonstances difficiles« , détaille l’astronaute belge. Par ailleurs, les astronautes qui sont à bord de l’ISS travaillent pour des scientifiques, la réparent, la maintiennent en bon état. « Thomas Pesquet et Samantha Cristoforetti sont des pilotes mais à bord ils sont surtout des techniciens« , rappelle le chef du centre européen des astronautes. Le contrôle et le pilotage de la Station se fait depuis le sol et ce sera là même chose dans le Gateway.

Qui seront les premiers européens à voyager vers la Lune ?

La génération 2009 sera prioritaire

Les premiers à partir devront avoir expérimenté plusieurs vols dans l’ISS

Pour les premières missions lunaires, on va sélectionner des astronautes qui ont déjà volé vers l’ISS,” assure Frank De Winne. Ces astronautes ont l’expérience des missions spatiales, de comment leur corps se comporte en impesanteur. Ils savent comment travailler avec les équipes au sol. “C’est un grand atout pour les astronautes,” assure-t-il. “J’ai été deux fois dans l’espace. Dans votre deuxième vol vous êtes beaucoup plus à l’aise sur tous ces aspects là et vous pouvez vous concentrer encore plus sur les défis techniques et scientifiques qui font partie de la mission”.

La génération 2022 prendre ensuite la relève

Selon lui la sélection de 2009 de Samantha Cristoforetti ou Thomas Pesquet, peut espérer participer à cette aventure. La nouvelle génération 2022, de Sophie Adenot, notamment, va commencer par la Station spatiale internationale jusqu’en 2030 puis ce sera à leur tour d’aller sur la Lune.

Andreas Mogensen, Samantha Cristoferetti et Thomas Pesquet ont, tous les trois été commandants de l’ISS. Ils peuvent espérer voyager vers et, peut-être, sur la Lune. Le britannique Tim Peake, (en-haut à droite) a lui pris sa retraite d’astronaute pour devenir un ambassadeur de l’ESA pour promouvoir le vol spatial habité.

@ESA

Le Luna Facility, sur le Site de l’ESA, à  Cologne, va reproduire l’environnement lunaire pour permettre aux astronautes européens de s’entraîner et tester des technologies sur le régolithe.

@ESA

Comment on s’entraîne pour aller sur la Lune ?

Les astronautes européens vont bénéficier d’un entraînement adapté à ces nouvelles missions

Reproduire l’environnement lunaire

Afin de préparer leurs futures missions vers et sur la Lune, les astronautes européens vont s’entraîner grâce au Luna Facility. Cet équipement doit voir le jour sur le site du Centre européen des astronautes à Cologne. Ce grand hall de 1000 m² sera rempli de régolithe, ce basalte au grain très fin qui recouvre la Lune. Plongé dans le noir il va permettre de simuler le jour et la nuit lunaire. “On va essayer de tester, dans cet environnement contrôlé, les nouvelles technologies dont on aura besoin pour l’exploration lunaire, mais aussi pour l’entraînement des astronautes”, indique Frank De Winne. Le régolithe est très fin, très abrasif et très dangereux pour les êtres humains. Si les scaphandres sont développés par la NASA, dans le cadre du programme Artemis, l’Europe va développer des modules logistiques. “La logistique veut dire qu’il y aura des mécanismes pour charger et décharger. On espère tester ça dans notre Luna Faciity”.

S’entraîner en pleine nature

L’entraînement PANGEAE de s’entraîner dans des environnements similaires

Travailler comme sur la Lune

Depuis 2016, l’entraînement des astronautes européens comprend l’expédition Pangaea. Elle permet de se familiariser avec l’environnement lunaire, de faire de la science, de tester de nouvelles technologies. “On le fait dans des environnements analogues: à Lanzarote ou en Norvège où il y a des terrains basaltiques similaires à ce qu’on va voir sur le la surface lunaire”.

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L’astronaute de l’ESA Matthias Maurer lors de l’entraînement PANGEAE à Lofoten, en Norvège.

@ESA

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