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Sophie Adenot s’entraîne depuis un an

Publié le 23 novembre 2023

Sélectionnée le 23 novembre 2022, Sophie Adenot a, depuis, débuté une formation intense au Centre européen des astronautes. Elle enchaine, depuis le mois d'avril, les cours théoriques et pratiques, qui vont lui permettre de mener à bien ses missions spatiales.

Sophie Adenot s’entraîne depuis un an

C’était il y a un an, Sophie Adenot était désignée astronaute de l’ESA. Elle devient la seconde femme française astronaute après Claudie Haigneré. Mais avant d’aller dans l’espace pour rejoindre la Station spatiale internationale ou au-delà, il faut s’entraîner. Et le moins qu’on puisse dire c’est que Sophie Adenot n’a pas chômé ces derniers mois. Cours théoriques et entraînements pratiques. En piscine ou en milieu hostile. On revient sur cette formation intense.

22/12/2023: Ajout de l’entraînement à Houston

Marathon médiatique

Sophie Adenot a multiplié les interviews et les apparitions

C’est d’abord un marathon médiatique qu’a entamé l’ancienne pilote d’essai d’hélicoptères de l’Armée de l’air. Elle a multiplié les interviews et les apparitions. Elle est notamment passée à la Cité de l’espace, le 10 mars 2023 accompagnée d’Arnaud Prost, astronaute de réserve.
« C’était très dense » confiait-elle en mars dernier à quelques jours de débuter sa formation. « Je vais aller à l’école des astronautes européens à Cologne et ce sera à peu près un an d’entraînement de base avec beaucoup de théorie d’apprentissage sur les systèmes spatiaux, toutes les disciplines que j’aurai besoin de connaître pour pouvoir mener à bien mes missions spatiales. » La nouvelle recrue de l’ESA ne cachait pas son impatience de débuter sa formation à Cologne.
« J’ai tellement hâte de vivre l’ensemble de ces expériences de l’aventure spatiale que ce soit le travail avec les équipes au sol, les experts, les astronautes, l’entraînement, les simulateurs, les voyages à Houston, au Canada, au Japon pour découvrir les différents modules sur lesquels on va opérer. J’ai hâte à égale mesure de vivre toutes les expériences qui m’attendent« , s’enthousiasmait alors Sophie Adenot. Dans le cadre de ses missions de représentation elle a notamment défilé cet été, pour le 14 juillet, en pilotant un hélicoptère H160 d’Airbus.

Visite de Sophie Adenot à Toulouse

Claudie Haigneré, Arnaud Prost et Sophie Adenot sur le Terrain Martien de la Cité de l’espace. Première Française dans l’espace et marraine de la Cité de l’espace, Claudie Haigneré a accompagné les nouvelles recrues de l’ESA à Toulouse.

© Sébastien LAFARGUE / armée de l’Air et de l’Espace

En septembre dernier, pour sa vingtième semaine de formation, Sophie Adenot a étudié la tectonique des plaques, le champ magnétique, les volcansµ… 
@Compte X (ex-Twitter) de Sophie Adenot

Avril: enfin la rentrée

Le 3 avril, Sophie Adenot et ses nouveaux camarades de classe ont débuté leur formation au Centre européen des astronautes

La première semaine a débuté avec des cours de biologie, qui vont notamment permettre de mener à bien les expériences dans la Station spatiale internationale. Au-delà, Sophie Adenot et ses collègues ont multiplié les cours théoriques ces six derniers mois. Au programme tectonique des plaques, champ magnétique, aérodynamique de la rentrée atmosphérique ou science des matériaux. Mais aussi météorologie, astronomie au planétarium de Bochum en Allemagne pour apprendre à reconnaître les étoiles et les constellations depuis les deux hémisphères. Ils ont également suivi des cours sur l’état du Système solaire avec des experts de l’Institut royal de technologie en Suède et de l’Université de Thessalonique en Grèce. Ils ont aussi été formés à l’utilisation du matériel photographique à bord de l’ISS qui n’est pas utilisé que pour prendre la Terre en photo mais surtout pour donner des informations au sol sur le dysfonctionnement d’un équipement. « C’est un savoir-faire essentiel pour bien documenter la recherche scientifique et communiquer avec le sol« , précise la Française sur X (ex-Twitter).

Un esprit sain mais aussi un corps sain

Médecine, sport et nutrition

Dans l’ISS, pas de médecin. Alors il faut savoir prodiguer les premiers secours mais pas seulement. Ils doivent pouvoir opérer pour sauver un astronautes blessé ou en détresse. Aidés par des casques de réalité virtuelle, lors de sa huitième semaine de formation, fin mai, Sophie Adenot a été initiée à la médecine spatiale.

2h30 de sport par jour dans l’ISS

Elle en a aussi appris davantage sur les effets de la micropesanteur sur le corps humain et la nécessité de faire du sport.
Le sport fait d’ailleurs partie intégrante de la formation des astronautes, justement, parce qu’ils seront contraints d’effectuer au moins 2h30 de sport par jour, pour maintenir leur corps en bonne santé dans la Station spatiale internationale. Sophie Adenot a également suivi des cours de physiologie et de nutrition pour mieux comprendre comment prendre soin de son corps lors des missions dans l’espace.

Le sport fait partie intégrante de la formation des astronautes. Dans l’ISS, ils devront pratiquer 2h30 de sport par jour pour éviter la fonte de leurs muscles. @Compte X (ex-Twitter) de Sophie Adenot

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Plongée dans la NBF, la piscine géante de l’ESA. Sophie Adenot est reliée par un « ombilical » pour les câbles audio et pour l’air.
@Compte X (ex-Twitter) de Sophie Adenot

Beaucoup de pratique

Aller dans l’espace ce sont aussi des systèmes et des procédures complexes qu’il faut apprendre à maîtriser.

Sophie Adenot a notamment dû se former pour ce qui reste le graal pour tout astronaute : la sortie extra véhiculaire. Pour cela, les astronautes de l’ESA peuvent s’entraîner en piscine. Avec les plongeurs de la société marseillaise Comex spécialisée dans l’ingénierie, le monde sous-marin et les environnements pressurisés, ils ont effectué leurs premières plongées au mois de juin dans la NBF (Neutral Buoyancy Facility),la piscine géante de l’ESA. Fin juin, elle a également effectué sa première plongée SSDS (Surface Supplied Diving System), reliée à la surface par un “ombilical” pour les câbles audio et pour l’air. « Il faut utiliser uniquement les bras et non pas les jambes« , précise Sophie Adenot sur le réseau social X (ex-Twitter). « Des translations dans toutes les directions (x, y, z) et des rotations selon tous les axes (roulis, tangage, lacet) y compris la tête en bas !!!« 

Sophie Adenot a effectué sa première plongée dans la NBF de l’ESA, début juin en compagnie de l’astronaute belge Raphaël Liégeois et de l’Anglaise Rosemary Coogan. 
@Compte X (ex-Twitter) de Sophie Adenot

Dans les pas de celles qui l’ont précédée

En visite aux Pays-Bas elle a rendu hommage à Claudie Haigneré et Samantha Cristoforetti

En visite à l’ESTEC (le Centre européen de technologie spatiale) à Noordwijk aux Pays Bas, Sophie Adenot a notamment glissé sa main dans les empreintes laissées sur le Hall of fame par Claudie Haigneré, première européenne dans l’espace et marraine de la Cité de l’espace et Samantha Cristoforetti, astronaute italienne de l’Esa. Ces deux astronautes d’exception qui ont inspiré Sophie Adenot ont passé respectivement 26 jours et 200 jours dans l’espace. Elles accompagnent toutes les deux les visiteurs de la Cité de l’espace lors de l’expérience LuneXplorer.

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Début juillet, les astronautes de la promotion 2022 ont effectué un stage de survie en mer Baltique.

@Compte X (ex-Twitter) de Sophie Adenot

Entraînement en milieu hostile

Stage de survie, caisson hyperbare et centrifugeuse

Début juillet, Sophie Adenot a effectué son premier entraînement de survie maritime, dans la mer Baltique. « Nous avons survécu !« , résume l’astronaute sur X (ex-Twitter). « Une belle aventure, et une chouette expérience pour l’esprit d’équipe. »
Après quelques jours de vacances, cet été, l’entraînement a également repris sur les chapeaux de roues avec un entraînement à l’hypoxie dans un caisson hyperbare. Le caisson a simulé une montée en altitude jusqu’à 7620m tout en sollicitant ses occupant à des tâches cognitives. Ce qui n’a pas eu l’air de perturber l’astronaute française.
Ce mois-ci elle a aussi réalisé ses premiers entraînements en centrifugeuse au Centrum voor Mens en Luchtvaart de Soesterberg, aux Pays-Bas. Initiée aux conditions extrêmes d’un décollage, elle a subi une accélération de 6g, soit six fois le poids de son propre corps… tout en gardant le sourire. « Tout s’est très bien passé, et au final, c’était un peu comme un grand 8, à plus forte puissance !« , décrit Sophie Adenot sur Instagram. « Expérience très positive que j’ai adoré !« 

Prête pour la Lune ?

La Française devra d’abord s’entraîner pour des missions spécifiques vers l’ISS

Son entrainement doit se poursuivre encore pendant quelques mois. Ensuite, lorsqu’elle sera affectée à une mission particulière, elle suivra un nouvel entraînement spécifique pour être prête pour les expériences et les missions qu’elle aura à effectuer. Et pourquoi pas au-delà ? « Il faut vraiment qu’ils apprennent les bases pour comprendre comment fonctionnent les systèmes spatiaux et évidemment l’ISS« , précisait Didier Schmitt coordinateur du programme d’exploration humaine et robotique pour le conseil de l’ESA, en mars dernier, quelques jours avant le début de la formation de la nouvelle promotion d’astronautes européens. « Après, si jamais il s’avère dans quelques années, après un premier, voire un deuxième vol, qu’elle est affectée à un vol sur la lune, le degré d’entrainement aux conditions vraiment extrêmes des conditions extravéhiculaires lunaires sera très différent. »

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Accompagnés par Alexander Gerst, les astronautes de l’ESA de la promotion 2022 ont pu effectuer une plongée dans le NBL qui accueille une réplique de l’ISS.

@ESA

 

Premier entraînement à Houston

Mi-décembre, Sophie Adenot et plusieurs collègues de la promotion 2022 sont partis s’entraîner au Johnson Space Center

Séjour texan pour l’astronaute française qui s’est envolée pour le Johnson Space Center de Houston mi-décembre. Avec Rosemary Coogan, Pablo Álvarez Fernández, Raphaël Liégeois, John McFall et Marco Sieber, membre de la réserve de l’ESA, Sophie Adenot a découvert les installations du JSC. Ils ont pu visiter le Capcom, le centre de contrôle de l’ISS. Ils ont également pu explorer le laboratoire de flottabilité neutre (NBL), situé à 12 mètres de profondeur et qui héberge une réplique de l’intégralité de la Station spatiale. C’est là que les astronautes s’entraînent aux sorties extravéhiculaires (EVA). 

Dans le grand bain

Ils ont effectué une plongée et ont pu observer une plongée en combinaison spatiale complète en EMU, la combinaison spatiale américaine. «J’ai été très impressionné de voir tous les modules de la réplique de la Station spatiale sous l’eau et les chemins à suivre lors d’une sortie dans l’espace», a réagit la Française.  «J’ai vraiment hâte de revenir à la NBL pour le flux complet de la formation EVA ! »

ça se passe à la Cité de l’espace

ANIMATION : COMMENT L’ESA RECRUTE SES ASTRONAUTES ?

Tests de mémoire, psychologiques, examens médicaux, comme Sophie Adenot, les astronautes de l’Esa doivent passer toute une série d’évaluations avant d’être sélectionnés. A la Cité de l’Espace, l’atelier participatif « Comment l’ESA recrute ses astronautes ?« , conçue en collaboration avec l’Agence spatiale européenne, permet de découvrir comment se passe ce recrutement.

Animation "Comment l'ESA recrute ses astronautes ?"

Conçu en partenariat avec l’Agence Spatiale Européenne (ESA), cet atelier participatif permet de comprendre comment se déroule le recrutement des astronautes européens.
@Cité de l’espace

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