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Rencontre avec les nouveaux astronautes ESA à la Cité de l’espace

Publié le 11 mars 2023

Lors d’un point presse à la Cité de l’espace le 10 mars, Sophie Adenot et Arnaud Prost ont exprimé leur plaisir de revenir à Toulouse où ils ont étudié tout en abordant les défis qui les attendent dans les années à venir.

Rencontre avec les nouveaux astronautes ESA à la Cité de l’espace

À l’occasion d’un déplacement les 9 et 10 mars, organisé conjointement par l’Agence Spatiale Européenne (ESA) et l’Armée de l’Air et de l’Espace, Sophie Adenot et Arnaud Prost ont eu l’occasion de retrouver l’école d’ingénieurs ISAE Supearo dont ils sont issus et de visiter des lieux emblématiques de l’astronautique au sein de la ville rose comme la clinique spatiale MEDES ou le centre du CNES.

Une nouvelle génération d’astronautes

Respectivement officiers de l’Armée de l’Air et de l’Espace et de la Direction générale de l’armement (DGA), Sophie Adenot et Arnaud Prost ont récemment été sélectionnés astronautes par l’ESA comme 17 autres (5 de carrière, 11 réservistes et 1 parastronaute).
Sophie Adenot, en qualité d’astronaute de carrière, commencera sa formation en avril à l’European Astronaut Centre de l’agence à Cologne en Allemagne. Avec son statut de réserviste, Arnaud Prost reste à la DGA, mais pourra être appelé par l’ESA si celle-ci a besoin d’augmenter son contingent d’astronautes de carrière.
Un point presse qui s’est tenu le 10 mars à la Cité de l’espace de Toulouse a réuni ces deux astronautes ainsi que Didier Schmitt, Chef de la Stratégie et de la Coordination des Vols habités de l’ESA et Lionel Suchet, Directeur général délégué du CNES.

Didier Schmitt a ainsi évoqué une «nouvelle génération d’astronautes», en raison bien sûr des futures missions lunaires en coopération avec la NASA et l’émergence à venir des stations spatiales privées, soulignant que «la situation va changer, dans les prochaines années, de façon significative».

Le point presse à la Cité de l’espace le 10 mars. De gauche à droite : Lionel Suchet (Directeur général délégué du CNES), Philippe Willekens et Bernhard von Weyhe (ESA), Sophie Adenot, Arnaud Prost et Didier Schmitt (Chef de la Stratégie et de la Coordination des Vols habités de l’ESA).
© Cité de l’espace/Florence Seroussi

Sophie Adenot et Arnaud Prost ont auparavant pu revenir vers l’ISAE Supaéro et y rencontrer des étudiants. «Transmettre aux jeunes, c’est important» a déclaré la Française. Exprimant un sentiment partagé avec elle, Arnaud Prost a parlé du «plaisir d’être revenu à Toulouse». Didier Schmitt qui a été plusieurs années médecin chercheur dans cette ville a rappelé la forte émulation qui y règne, notamment pour le spatial, et l’importance pour les deux nouvelles recrues de l’ESA de «prendre un bain dans cet environnement».

De gauche à droite : Claudie Haigneré, Arnaud Prost et Sophie Adenot sur le Terrain Martien de la Cité de l’espace. Première Française dans l’espace et marraine de la Cité de l’espace, Claudie Haigneré a accompagné les nouvelles recrues de l’ESA à Toulouse.

© Sébastien LAFARGUE / armée de l’Air et de l’Espace

Profils psychologiques assez particuliers

Au cours du point presse, les qualités nécessaires pour être sélectionné astronaute ont été soulevées. Sophie Adenot et Arnaud Prost ne se sont pas mis en avant dans leurs réponses. Sophie Adenot a ainsi expliqué de façon générale que le métier d’astronaute se caractérisait par le fait de mettre en œuvre des «machines complexes dans un milieu hostile» (presque un euphémisme !). L’occasion pour Didier Schmitt de rappeler que l’humilité est une qualité essentielle du métier. Prenant l’exemple d’une conférence de presse, le Chef de la Stratégie et de la Coordination des Vols habités de l’ESA a dit : «L’atout de Sophie est très simple, lorsqu’il manque un micro, elle descend et elle donne le sien».
Avec humour, Arnaud Prost précisa qu’il allait «travailler assez fermement» la patience. Une allusion évidente à son statut de réserviste.

La nouvelle sélection de l’ESA fut marquée par un pourcentage de femmes beaucoup plus élevé, à parité si on prend en compte les astronautes de carrière et réservistes. Sophie Adenot nota que, pour elle, «la question du genre n’est même pas une question […], on est là parce qu’on a les compétences ou parce qu’on apprend à faire le métier». Didier Schmitt insista d’ailleurs sur le fait que, pour cette sélection, «les dossiers des femmes étaient bien meilleurs que les dossiers des hommes», expliquant une parité alors qu’au départ plus d’hommes s’étaient présentés en proportion, concluant qu’«à partir de maintenant, la question ne devrait plus se poser effectivement».

Enfin, Lionel Suchet, Directeur général délégué du CNES (l’agence spatiale française) rappela qu’en matière de sélection d’astronautes, on recherche tout de même «des profils psychologiques assez particuliers». Il détailla qu’on peut trouver des personnes capables de prendre de bonnes décisions en toute autonomie. Il en est de même pour celles qui savent se fondre dans un groupe et suivre des procédures précises. Que ces deux qualités soient réunies en une seule et même personne, voilà ce qui caractérise ce profil psychologique particulier propre aux astronautes.

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