Vols habités

Des étudiants ISAE-SUPAERO en simulation martienne

Publié le 17 février 2023

Dans le désert de l’Utah, la Mars Desert Research Station (MDRS) permet de simuler des missions sur la planète rouge. Composés d’étudiants d’ISAE-SUPAERO, l’équipage 275 y a commencé son séjour d’un mois le 13 février.

Même si le programme Artemis de la NASA, en coopération avec les agences spatiales européenne (ESA), japonaise (JAXA) et canadienne (ASC), vise un retour sur la Lune, la planète rouge n’est pas oubliée. D’ailleurs, et très officiellement, les futures missions lunaires doivent permettre de développer les technologies qui seront utilisées pour les vols habités à destination de Mars.

Simuler pour se préparer

D’autres initiatives participent à un effort de préparation de la grande aventure martienne et il s’agit des simulations. Il existe ainsi sur Terre plusieurs équipements conçus pour recréer autant que possible les conditions de vie que rencontreront les astronautes lors d’un séjour sur la quatrième planète.
C’est dans cette logique que s’inscrit l’équipage 275 de la Mars Desert Research Station (MDRS) située dans l’Utah. Ces «simulonautes» sont des étudiants de l’ISAE-SUPAERO, école d’ingénieurs de Toulouse qui a par exemple eu pour élève un certain Thomas Pesquet… L’épopée de Crew 275 a démarré le 13 février pour un mois et nous vous conseillons de consulter son site web, Twitter et Instagram.

L’équipage de Crew 275 d’ISAE-SUPAERO de gauche à droite : Adrien Tison, Marie Delaroche, Corentin Senaux, Alice Chapiron, Jeremy Rabineau, Quentin Royer et Alexandre Vinas. Une photo réalisée sur le Terrain Martien de la Cité de l’espace à Toulouse.
© Crew 275 / ISAE-SUPAERO

Crew 275 devant son habitat martien du désert de l’Utah pour un mois. Ce n’est pas la première fois qu’une équipe ISAE-SUPAERO participe à une simulation MDRS. Les précédentes missions sont archivées sur le site web dédié.
© Crew 275 / ISAE-SUPAERO

Bien évidemment, on ne peut pas obtenir la pesanteur martienne 3 fois moindre, l’atmosphère plus de 100 fois moins dense ou encore des radiations bien plus élevées que chez nous. Malgré ces limites, faire vivre des équipages dans des reconstitutions d’habitats martiens présente de nombreux avantages. En les soumettant aux mêmes rigueurs de planning et de suivi de procédures que des astronautes envoyés là-bas, on étudie la dynamique de groupe en fonction de plusieurs facteurs (différence d’âge, ratio homme/femme, etc.). Certaines solutions techniques (drones de reconnaissance, appareils de prélèvement d’échantillons, équipements de surveillance médicale, etc.) peuvent être évaluées.

Bienvenue sur Mars…
dans l’Utah !

MDRS a été créé par la Mars Society, organisme américain à but non-lucratif centré sur les missions martiennes. L’habitat, composé de plusieurs éléments, dont une serre et un bâtiment principal de vie, a été comme dit plus haut positionné dans le désert de l’Utah. Du coup, les séjours s’y approchent par plusieurs aspects d’une mission à la surface de la planète rouge, notamment par le paysage assez évocateur. Il est de plus hors de question, une fois la simulation commencée, de sortir du module d’habitation sans revêtir un scaphandre et suivre les étapes d’utilisation du sas. Le fait que le scaphandre et le sas ne soient pas réellement fonctionnels n’a pas d’importance. En revanche, l’obligation de respecter la procédure (une contrainte réelle) a déjà un impact sur le vécu concret.

Les scaphandres et le sas sont faux, mais la rigueur des procédures à suivre réelle. Un aspect important des simulations MDRS.
© Crew 275 / ISAE-SUPAERO

De telles simulations sont riches d’enseignements sur la psychologie des équipages et les leçons ainsi apprises seront certainement intégrées aux véritables missions.
Jeremy Rabineau (commandant), Alice Chapiron, Marie Delaroche, Corentin Senaux, Quentin Royer, Adrien Tison et Alexandre Vinas vivent donc en ce moment «comme sur Mars», pour qu’un jour une telle mission devienne réalité.