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La NASA va se pencher sur les UAP

Publié le 15 septembre 2023

Suivant les recommandations d’une commission indépendante, l’agence américaine va appliquer son expertise à l’étude des UAP (Unidentified Anomalous Phenomena) ou phénomènes anormaux non-identifiés plus couramment appelés ovnis.

La NASA va se pencher sur les UAP

En juin 2022, la NASA avait annoncé la mise sur pied d’une commission indépendante chargée d’examiner comment aborder les phénomènes anormaux non-identifiés (ou UAP en anglais, voir plus bas) de façon scientifique. Les 16 personnes retenues réunissent des scientifiques ou experts reconnus dans diverses disciplines. On y remarque la présence de l’ancien astronaute Scott Kelly (520 jours cumulés dans l’espace en 4 missions).
Le 14 septembre, la commission a rendu un rapport qui préconise une étude scientifique rigoureuse de ces événements dont certains restent encore incompris.
Ci-contre, le direct NASA TV au cours duquel le rapport a été discuté avec des représentants des médias.

UAP, UFO, OVNI ou PAN ?

Pour le grand public, il s’agit sans surprise des ovnis, mot issu de l’acronyme OVNI pour Objet Volant Non-Identifié. En anglais, le terme équivalent est UFO (Unidentfied Flying Object). Toutefois la NASA n’utilise pas UFO et emploie UAP. A l’origine, UAP signifie Unidentified Aerial Phenomena (phénomène aérien non-identifié). Cette précaution de vocabulaire vise tout d’abord, à éviter le biais induit par le terme Object (objet) de UFO qui implique qu’un engin est à la source de ce qui est observé alors qu’il pourrait s’agir d’un phénomène météo par exemple. Notons que le GEIPAN de l’agence spatiale française CNES opère la même distinction avec le terme PAN (Phénomène Aérospatial Non-identifié). La NASA a ensuite choisi une version de l’acronyme UAP où Aerial cède la place à Anomalous afin de ne pas restreindre le champ des investigations à venir aux seuls phénomènes aériens, mais inclure également les phénomènes maritimes ou spatiaux.

Conférence de presse de la NASA du 14 septembre au siège social de l’agence à Washington, DC.
© NASA/Aubrey Gemignani

Le rapport de la commission indépendante de 16 experts chargée d’examiner comment aborder les phénomènes anormaux non-identifiés (ou UAP en anglais) est disponible sur le site web de la NASA (document PDF).
© NASA/Cité de l’espace

Une future direction pour les UAP

L’autre avantage de l’usage de l’acronyme UAP est d’éviter les clichés de soucoupes volantes et de visiteurs extraterrestres attachés à UFO (idem pour OVNI en français). La NASA espère que cette distinction permettra d’écarter la stigmatisation des témoins ainsi que celle qui peut toucher les chercheurs qui souhaitent se pencher scientifiquement sur le sujet.
Au final, le rapport constate la faible qualité des observations liées à ces phénomènes. Quand il y a des mesures objectives, à l’aide de caméras par exemple, les capteurs sont souvent non-calibrés, ce qui rend difficile une analyse poussée et certifiée de leurs données. Les experts estiment cependant qu’une approche scientifiquement rigoureuse est faisable en collectant de façon ouverte et transparente le plus de données possibles sur ces phénomènes afin de les recouper (témoignages ou relevés du trafic aérien et en allant jusqu’à l’intégration de mesures acquises par des satellites commerciaux). Du fait de ses multiples missions scientifiques, la NASA connait le métier du regroupement des données et de leur analyse. Les 16 experts établissent du coup que l’agence doit jouer un rôle déterminant sur ce dossier.
Lors de la conférence de presse du 14 septembre, l’administrateur de la NASA Bill Nelson a en toute logique déclaré que sera prochainement nommé un directeur (ou directrice) en charge de la recherche sur les UAP «qui développera et supervisera la mise en œuvre de la vision scientifique de la NASA pour la recherche sur les UAP […]. La NASA effectuera ce travail de manière transparente pour le bénéfice de l’humanité

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