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DRACO : un prototype de propulseur nucléaire

Publié le 28 juillet 2023

La NASA et la DARPA (agence de recherche de la défense) ont sélectionné Lockheed Martin pour la construction de DRACO, un prototype de propulseur nucléaire qui sera testé dans l’espace en 2027.

DRACO : un prototype de propulseur nucléaire

Le recours à l’énergie nucléaire pour propulser un vaisseau spatial n’est pas une idée si récente ! Ainsi, dans les années 1960, la NASA avait étudié le moteur NERVA (Nuclear Engine for Rocket Vehicle Application) et plusieurs prototypes avaient même fonctionné au sol. Aujourd’hui, un concept similaire (dit nucléothermique) refait surface avec DRACO, un acronyme qui signifie Demonstration for Rocket to Agile Cislunar Operations.

Un essai loin de la Terre

Le principe du DRACO reprend la «recette» du propulseur nucléothermique. Un réacteur à fission chauffe à très haute température de l’hydrogène liquide afin de l’expulser à grande vitesse et générer une poussée. Ce type de moteur intéresse la NASA et l’agence de recherche du département de la Défense DARPA (Defense Advanced Research Projects Agency). Ces deux organismes ont retenu l’industriel Lockheed Martin pour la réalisation du DRACO. Pour des raisons de sécurité, cet étage de fusée ne sera pas allumé pour décoller. Il sera en envoyé dans l’espace grâce à un lanceur conventionnel, sur une orbite l’éloignant jusqu’à 2000 km de la Terre. Là, à bonne distance, il sera mis en route et ses performances évaluées.
La NASA et la DARPA annoncent que cet essai devrait se dérouler en 2027.

Image d’artiste du prototype DRACO de propulseur nucléothermique. Retenu par la NASA et la DARPA, l’industriel Lockheed Martin a pour partenaire la société BWXT Advanced Tehnologies spécialisée dans les technologies nucléaires.
© Lockheed Martin

Pour la Lune et Mars

Dans son principe, la propulsion nucléothermique garde l’aspect action-réaction des autres moteurs chimiques. En revanche, le recours à un réacteur nucléaire pour chauffer l’hydrogène qui est éjecté à grande vitesse peut se révéler «2 à 5 fois» plus efficace qu’un propulseur classique selon Lockheed Martin. La NASA évoque 3 fois plus au minimum. La technologie qui sera testée avec DRACO laisse entrevoir à la fois moins de masse pour la section propulsion d’un vaisseau tout en permettant une vitesse accrue. Comme le résume la vidéo de Lockheed Martin ci-contre, cette solution «révolutionnera le transport vers et depuis la Lune» et «amènera des humains vers Mars». Le nucléothermique autorise en effet sur le papier des temps de trajet plus courts vers la planète rouge, ce qui réduit l’exposition des astronautes aux radiations (issues notamment du Soleil) pendant le voyage, un facteur crucial.

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