• Lancement

Virgin Orbit trébuche en Cornouailles

Publié le 10 janvier 2023

Virgin Orbit a mené le 9 janvier son premier lancement depuis le comté de Cornouailles au Royaume-Uni. Le petit lanceur a bien été largué en altitude depuis son 747 porteur, mais la mission s’est finalement conclue par un échec.

Virgin Orbit trébuche en Cornouailles

Bien que créée en 2017 par le Britannique Richard Branson, Virgin Orbit est une entreprise américaine avec son siège social à Long Beach en Californie. Désireuse de démontrer la flexibilité de son système d’accès à l’orbite basé sur un petit lanceur largué par un Boeing 747, et de viser de nouveaux clients, la société s’est aussi installée au Royaume-Uni. La mission du 9 janvier devait marquer son premier lancement depuis le pays natal de son fondateur.

Petit lanceur pour petits satellites

Virgin Orbit opère un Boeing 747-400 (acheté à la compagnie aérienne Virgin Atlantic) baptisé Cosmic Girl qui a été modifié afin de décoller avec sous son aile le petit lanceur LauncherOne. Ce dernier consiste en 2 étages, chacun doté d’un moteur qui consomme du kérosène et de l’oxygène liquide. Les performances sont modestes avec une capacité de 300 kg sur orbite à 500 km, mais Virgin Orbit vise le marché du lancement des petits et très petits satellites qui connaît une demande en augmentation.
L’idée maîtresse est que le 747 joue une sorte de rôle de «premier étage» récupérable en larguant LauncherOne vers 10 km d’altitude tout en procurant une grande flexibilité. En effet, l’avion s’éloignant préalablement de son aéroport de départ avant de laisser LauncherOne prendre le relais (au-dessus de la mer), il devient possible de transformer des installations aériennes en site d’accès à l’espace.

LauncherOne largué depuis le Boeing 747 Cosmic Girl (photo prise lors d’une précédente mission).
© Virgin Orbit

Le centre de contrôle de mission installé à Spaceport Cornwall pendant le vol Start Me Up du 9 janvier (capture d’écran du direct de Virgin Orbit).
© Virgin Orbit

2 échecs en 6 vols

Si une telle transformation exige toutefois des infrastructures de préparation au sol, le modèle économique qui consiste à se rapprocher de la clientèle a ainsi séduit l’UKSA (United Kingdom Space Agency, l’agence spatiale du Royaume-Uni). Cette dernière a participé pour que l’aéroport de Newquay Cornouailles devienne également un spatioport commercial baptisé Spaceport Cornwall.
Le 9 janvier au soir, le 747 Cosmic Girl de Virgin Orbit a donc décollé du comté britannique avec sous son aile un LauncherOne emportant 9 petits satellites de sociétés privées, mais aussi gouvernementaux (britanniques et américains). Le largage en altitude et le vol sous le premier étage se déroula comme attendu.

Cependant, Virgin Orbit créa une confusion, annonçant tout d’abord avoir atteint l’orbite avec succès, avant de reconnaître que la mission baptisée Start Me Up était un échec. Peu d’informations ont été pour le moment communiquées, Virgin Orbit signalant que le deuxième étage de son lanceur filait à la vitesse de 17 700 km/h avant la défaillance.
Ce premier vol depuis le Royaume-Uni est le sixième de LauncherOne qui préalablement ne partait que de Californie (le 747 Cosmic Girl décollant alors du Mojave Air and Space Port pour être exact). Avec la mission inaugurale de mai 2020 qui ne fut pas concluante, LauncherOne connaît donc son deuxième échec en 6 vols.
En dépit de cette déconvenue, l’UKSA a souligné la réussite de la mise en œuvre des installations au sol de Spaceport Cornwall et réitéré l’ambition du Royaume-Uni au regard des prestations commerciales d’accès à l’espace depuis l’Europe, citant le projet en cours en Écosse et consistant à accueillir plusieurs petits lanceurs.

Le Boeing 747 Cosmic Girl de retour après avoir largué Laucher One pour la mission Start Me Up (capture d’écran du direct de Virgin Orbit).
© Virgin Orbit

Articles sur le même thème

La Cité de l’espace en ligne

Nos ressources et actualités spatiales