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Artemis I : retour vers la Terre

Publié le 07 décembre 2022

Depuis le 5 décembre, après un passage à 130 km de la Lune, la capsule Orion de la NASA et son module de service européen ont entamé le voyage de retour vers notre planète. L’amerrissage est prévu pour le dimanche 11 décembre.

Artemis I : retour vers la Terre

La mission Artemis I suit son cours comme attendu. Le personnel au sol a bien noté quelques légers dysfonctionnements, mais ils ne présentent rien d’exceptionnel pour un vol aussi complexe. C’est même le but principal, à savoir tester en automatique la capsule Orion de la NASA fabriquée par Lockheed Martin et son module de service fourni par l’Agence Spatiale Européenne (ESA) et dont la construction a été confiée à Airbus Defence and Space. Car en 2024 ou 2025, un duo Orion et ESM accomplira un trajet Terre-Lune et retour similaire avec cette fois-ci 4 astronautes à bord.

Sur la route du retour

Après un premier survol rapproché de la Lune le 21 novembre, Orion et son ESM se sont dirigés vers une orbite dite distante et rétrograde. Le vaisseau s’est alors éloigné de plusieurs dizaines de kilomètres de notre satellite naturel. Ses caméras situées au bout des panneaux solaires ont même saisi le 28 novembre la Lune et notre planète à plus de 400 000 km de distance de nous.
Le schéma ci-contre de l’Agence Spatiale Européenne montre la trajectoire suivie par Orion et l’ESM pour Artemis I.
Le 5 décembre (étape 9 sur le schéma), un deuxième survol de la Lune à 130 km s’est déroulé comme prévu avec l’allumage de la propulsion de l’ESM qui a inscrit le vaisseau sur sa trajectoire de retour vers la Terre. 

Les principales étapes d’Artemis I. (1) Décollage de Floride. (2) Sur orbite terrestre. (3) Injection translunaire (allumage de l’étage supérieur du SLS pour envoyer Orion/ESM vers la Lune). (4) Trajet vers la Lune. (5) Survol de la Lune le 21 novembre. (6) Arrivée sur orbite distante rétrograde. (7) Au plus loin de la Terre le 28 novembre. (8) Sortie de l’orbite distante rétrograde le 1er décembre. (9) Survol de la Lune et phase propulsée pour amorcer le retour. (10) trajet vers la Terre. Les 3 phases suivantes se déroulent le 11 décembre. (11) Largage de l’ESM. (12) Rentrée dans l’atmosphère. (13) Amerrissage.
© ESA

Dimanche 11 décembre, après avoir l’argué l’ESM, la capsule Orion touchera l’atmosphère terrestre à 39 429 km/h. Cette vitesse plus élevée que pour un retour de l’ISS (27 000 km/h) est imposée par la trajectoire de retour depuis la Lune et constitue un test majeur pour Orion et son bouclier thermique. La capsule de la NASA effectuera d’ailleurs une procédure dite de Skip Entry, touchant l’atmosphère une première fois pour y «rebondir», et ainsi perdre de la vitesse avant de plonger à nouveau vers l’océan Pacifique. Cette manœuvre réduit la décélération que subirait un équipage. Il n’y a pas d’astronautes à bord d’Orion pour Artemis I, mais il s’agit ici de répéter le profil de rentrée des futures missions habitées lunaires.

L’amerrissage au large de San Diego est prévu aux alentours de 09h40 heure locale de Californie, soit 18h40 en France métropolitaine.

Exceptionnellement, la Cité de l’espace de Toulouse restera ouverte plus longtemps le 11 décembre pour cette arrivée. Lors de la retransmission du direct de la NASA, le retour et l’amerrissage seront commentés par l’équipe de médiation de la Cité de l’espace et des experts spatiaux dont l’astronaute ESA Philippe Perrin et Didier Radola d’Airbus Defence and Space. Les visiteurs payants de la journée auront bien sûr accès à cet événement. Un accès gratuit pour le public souhaitant suivre l’amerrissage commencera à 17h.

On voit à gauche une moitié du module de service de l’ESA (la capsule Orion est hors champ en bas) et la Lune à droite. L’image a été acquise le 5 décembre, lors de la manœuvre de retour vers la Terre.
© NASA

Un superbe croissant de Terre

Le survol rapproché de la Lune du 5 décembre a de nouveau offert de belles images. Elles proviennent de caméras du commerce GoPro Hero4 Black modifiées afin de supporter les rigueurs du vide spatial. Elles sont placées au bout des 4 panneaux solaires du module de service de l’ESA, permettant des clichés souvent spectaculaires où le vaisseau est en avant-plan de notre satellite naturel.
Le 5 décembre, ces caméras ont aussi saisi un «lever de Terre» (voir image ci-dessous), notre planète ayant la forme d’un croissant. Précisons ici que ce «lever de Terre» résulte du mouvement du vaisseau Orion autour de la Lune. Pour sa phase propulsée de retour, il est passé derrière notre satellite naturel. Puis continuant sa trajectoire il est arrivé à un point où la Terre n’était plus cachée par la Lune, donnant l’illusion d’un lever.

Le 5 décembre, après être passés derrière la Lune, Orion et l’ESM retrouvent en visuel la Terre sous forme de croissant, tout comme la Lune en avant-plan.
© NASA

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