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Le Webb revisite la Lyre

Publié le 04 août 2023

Dans le cadre d’une étude menée par la Western University du Canada, le télescope spatial James Webb a détaillé en infrarouge la nébuleuse annulaire de la Lyre. Notre Soleil finira ainsi en éjectant ses couches externes sous forme de gaz.

Le Webb revisite la Lyre

La nébuleuse annulaire de la Lyre est l’un des grands classiques du ciel profond (objets situés au-delà du Système solaire) puisqu’elle est accessible avec des instruments amateurs même modestes qui révèlent sa forme caractéristique en «rond de fumée». Découverte par l’astronome français Charles Messier en 1779 (la première lettre du nom explique la dénomination courante M57 au sein du catalogue de cet observateur qui compte une centaine d’objets), cette nébuleuse s’est formée lorsqu’une étoile de taille comparable à notre Soleil est arrivée en fin de vie.

Le spectacle d’une étoile mourante

De fait, le spectacle offert par M57 est celui d’une étoile mourante. Après avoir brillé, celle-ci part dans un impressionnant final ! Tout commence lorsque l’astre a épuisé ses réserves d’hydrogène pour sa fusion et devient une géante rouge. L’étape suivante voit l’étoile expulser ses couches externes, ce qui forme une nébuleuse autour d’elle.
Même si M57, distante de 2 300 années-lumière, a déjà été abondamment observée, elle s’impose toujours comme un exemple des phénomènes complexes qui se dérouleront pour notre propre Soleil. Chaque étude apporte son lot d’enseignements et c’est pourquoi l’Institute for Earth & Space Exploration de la Western University du Canada est à la tête du JWST Ring Nebula Imaging Project, une équipe internationale d’astronomes qui comptent en savoir plus grâce aux capacités infrarouges inédites du télescope spatial James Webb. Rappelons que ce dernier qui associe la NASA, l’Agence Spatiale Européenne (ESA) et l’Agence Spatiale Canadienne (ASC) a été impeccablement lancé par Ariane 5 en décembre 2021.

Deux façons de voir la nébuleuse annulaire de la Lyre avec des télescopes spatiaux. En 2011 avec Hubble et avec le James Webb Space Telescope, plus simplement dit le Webb, en 2022 (années des observations, les publications se font plus tard). Le performances infrarouges du Webb révèlent des détails qui n’étaient pas accessibles avec Hubble qui travaille essentiellement dans le visible.
Dans les lunettes et télescopes d’autrefois, de tels objets évoquaient les planètes par leur forme et taille à l’oculaire et c’est pourquoi ils furent baptisés improprement «nébuleuses planétaires».
© Cité de l’espace d’après NASA, ESA, and the Hubble Heritage (STScI/AURA)-ESA/Hubble Collaboration – NASA, ESA, CSA, JWST Ring Nebula Team photo; image processing by Roger Wesson

En introduction, nous expliquions que la nébuleuse annulaire de la Lyre (car située dans la constellation de la Lyre) fait partie des classiques de l’astronomie amateur. D’ailleurs, l’astrophysicien Jan Cami de la Western University qui participe au  JWST Ring Nebula Imaging Project a déclaré : «J’ai vu la nébuleuse de l’Anneau pour la première fois quand j’étais enfant à travers un petit télescope». Désormais, il va, avec ses collègues, tenter d’en savoir plus sur cet objet emblématique.

Fort heureusement, les Terriens que nous sommes ont encore beaucoup de temps à attendre avant que le Soleil entame le processus aboutissant à une nébuleuse comparable, ce qui rendra notre planète inhabitable. Avec 4,5 milliards d’années au compteur, l’astre du jour en est en effet environ à la moitié de son existence.

La nébuleuse annulaire de la Lyre (M57 ou NGC 6720) en infrarouge par l’instrument NIRCam du James Webb Space Telescope. Les données ont été acquises le 4 août 2022.
© NASA, ESA, CSA, JWST Ring Nebula Team photo; image processing by Roger Wesson

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