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Thalès décroche un contrat pour relancer le programme ExoMars

Publié le 11 avril 2024

L’ESA vient d’accorder un contrat de 522 millions d’euros à Thalès Alenia Space pour permettre la réalisation d’ExoMars 2028. Cette mission européenne, interrompue après le déclenchement de la guerre en Ukraine, doit explorer la surface de Mars à la recherche de traces de vie.

Thalès décroche un contrat pour relancer le programme ExoMars

Le programme ExoMars et son rover Rosalind Franklin vont-ils reprendre ? Thalès vient d’être désigné par l’Agence spatiale européenne pour diriger une équipe chargée de relancer ce programme. La mission qui devait partir en 2022 à l’aide d’une fusée russe Proton a été interrompue au moment de l’invasion de l’Ukraine par la Russie de Vladimir Poutine. Le nouveau calendrier prévoit un lancement en 2028 avec une fusée fournie par la NASA, pour une arrivée sur Mars en 2030.

Cette image prise par Mars Reconnaissance Orbiter montre l’impact de l’atterrisseur  Schiaparelli après son crash le 19 octobre 2016.
© NASA

ExoMars c’est quoi ?

Le programme ExoMars vise à explorer la planète Mars en quête de vie

Le projet, lancé au début des années 2000, prévoyait l’arrivée sur le sol de Mars d’un rover baptisé Rosalind Franklin, en l’honneur de cette scientifique qui a permis de comprendre la structure de l’ADN. La mission prévoyait aussi un orbiteur et un premier atterrisseur baptisé Schiaparelli qui devait permettre de tester les techniques de rentrée atmosphériques. Les deux premiers éléments lancés en mars 2016 ont permis la mise en orbite d’ExoMars Trace Gas Orbiter. En revanche, l’atterrisseur Schiaparelli a été victime d’une avarie dans son système de freinage et s’est écrasé sur le sol martien le 19 octobre 2016.

Le lancement du rover repoussé plusieurs fois

Malgré cet échec, l’ESA pouvait compter sur son orbiteur. Il restait donc à lancer le rover martien. C’était l’objectif de la mission ExoMars 2018, devenue ExoMars 2020 puis 2022 en raison de la pandémie de Covid-19. Le robot devant se poser au niveau de l’équateur dans une zone appelée Oxia Planum. L’astromobile de 300 kg est équipé d’une foreuse capable d’effectuer des prélèvements jusqu’à 2 m de profondeur. Il peut également les analyser, notamment pour identifier des marqueurs biochimiques. 

Un programme interrompu par la guerre en Ukraine

Les sanctions contre la Russie à la suite l’invasion de l’Ukraine ont suspendu le programme

Dans l’architecture initiale, l’Agence spatiale européenne prévoyait de travailler avec Roscomos. C’est la Russie, qui, ainsi, a lancé l’orbiteur ExoMars TGO en 2016 à bord d’une fusée Proton. Roscomos devait par ailleurs assurer le lancement d’ExoMars 2022 avec une seconde fusée Proton. Enfin, les Russes devaient fournir l’atterrisseur Kazatchok chargé de déposer le rover et d’agir comme une sonde spatiale fixe avec ses propres instruments.

Tout s’arrête à quelques mois du lancement

En février 2022, l’invasion de l’Ukraine par Vladimir Poutine va tout remettre en cause. Le lancement est alors prévu entre août et octobre de cette même année. Quelques semaines à la suite des sanctions prises contre la Russie, Moscou annonce la fin de sa coopération spatiale avec les Européens. En conséquence, plus de tirs de Soyouz lancés depuis Kourou, ni de lancement de satellites ou de sondes lancées depuis Baïkonour. Le projet est mis en sommeil.

ExoMars_rover

Le rover européen, Rosalind Franklin, sera capable de se déplacer à la surface et d’étudier Mars jusqu’à 2 m de profondeur.

© ESA

Cette image de Mars Reconnaissance Orbiter montre Oxia Planum le site d’atterrissage prévu pour ExoMars.

© NASA

Thalès et la NASA pour un lancement en 2028

Thalès va coordonner le développement de l’atterrisseur, la NASA fournira la fusée

Cette annonce du 9 avril 2024 de l’Agence spatiale européenne, devrait, donc, permettre de faire renaître la mission de ses cendres. Thalès Alenia Space a donc signé ce contrat de 522 millions d’euros avec l’ESA. Le nouveau contrat doit permettre de remplacer les contributions qui étaient initialement fournies par la Russie. Airbus Defence and Space, qui a déjà construit le rover, fournira les systèmes mécaniques, thermiques et de propulsion pour la plateforme d’atterrissage. ArianeGroup sera responsable du bouclier thermique du module d’atterrissage. 

La NASA associée

Après plusieurs mois de discussions, l’Agence spatiale américaine, est désormais, elle aussi, associée au programme. Dans le cadre d’un nouvel accord de partenariat, la NASA va fournir la fusée, même si on ne sait pas encore quel lanceur sera choisi. Le lancement est prévu pour le dernier trimestre 2028.

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