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Mars était habitable, on le sait grâce au rover Curiosity

Publié le 02 novembre 2023

Curiosity arpente le cratère de Gale et les pentes du Mont Sharp depuis 11 ans. Le 26 octobre, toute l'équipe du Mars Science Laboratory qui participe au projet Curiosity était réunie pour la première fois à Toulouse et à la Cité de l'Espace.

Mars était habitable, on le sait grâce au rover Curiosity

C’est une première pour les équipes du Mars Science Laboratory. 200 chercheurs et ingénieurs qui travaillent tous sur le robot Curiosity se sont retrouvés à Toulouse et à la Cité de l’espace. « J’ai parlé avec tout le monde, ici à Toulouse, tellement de fois » explique avec beaucoup d’enthousiasme Abigael Freaman, la cheffe adjointe du projet scientifique Curiosity au Jet Propulsion Laboratory. « C’est ici que l’instrument ChemCam a été construit, et nous utlisons la Chem Cam chaque jour« .

ChemCam un instrument imaginé à Toulouse

Un laser pour analyser la roche

Ce qui fait l’originalité du rover Curiosity par rapport à ses prédécesseurs, c’est justement la ChemCam. Il s’agit en fait d’un télescope capable de faire des images à distance avec la précision d’un microscope. Mais en plus, ce télescope va permettre de focaliser la lumière d’un laser. « Ce laser envoie tellement d’énergie sur la roche qu’elle touche, qu’elle crée un plasma, une petite étincelle, dont la lumière produite renseigne la composition » détaille William Rapin qui est planétologue au CNRS détaché au laboratoire IRAP. Le procédé est tellement efficace que le partenariat a été renouvelé pour le robot Perseverance dont la SuperCam est très similaire à la ChemCam de Curiosity.

Une ampoule
dans une boîte à chaussure

Muriel Saccoccio a fait partie des concepteurs de la ChemCam. Elle se souvient de la gageure de réaliser cet instrument qui devait tenir dans une boîte à chaussure et ne pas dépenser plus d’énergie qu’une ampoule électrique. « On y est arrivé ! » raconte-t-elle. « Un jour des Américains m’ont dit qu’ils étaient contents qu’on y arrive, nous les Français, parce que, eux, pensaient que ça ne marcherait pas.« 

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La Chem Cam peut analyser les roches martiennes grâce à son laser. L’énergie crée un plasma qui renseigne sur la composition du sol (illustration).

@NASA / JPL

Un planète qui a été habitable

Mars a, dans son histoire, réunit les conditions qui auraient pu permettre l’apparition de la vie

Si il n’a pas découvert de trace de vie, Curiosity a permis de remonter le temps, de découvrir le passé de Mars. « On explore la mémoire des environnements anciens de Mars » explique William Rapin. « C’est une mémoire profonde qui va plus loin que ce que la Terre a mémorisé« . Il faut dire que sur Terre, la tectonique des plaques a effacé beaucoup de traces de cette histoire. « On va chercher sur Mars une mémoire qui a disparu sur Terre« .
L’analyse de cette histoire martienne a permis d’en conclure que Mars a été planète où, à un moment donné, les conditions étaient réunies pour l’apparition de la vie. « Le plus incroyable c’est que c’est arrivé à un moment où il y avait déjà de la vie sur Terre«  remarque Nina Lanza, la Principal Investigator de la ChemCam. « Il est possible qu’il y ait eu de la vie dans le cratère de Gale, dans ce lac, à cette époque. On n’en n’a pas encore la certitude mais c’est une question à laquelle on essaie de répondre« .

Lors de son 3572e sol (un jour martien), le 23 août 2022, Curiosity a pris 23 clichés qui permettent de créer ce panorama de la colline baptisée Bolivar. 

@Nasa / JPL

Des environnements changeants

Les couches sédimentaires du Mont Sharp

Le Mont Sharp qu’a réussi – non sans mal – à gravir Curiosity est une succession de strates qui permettent de comprendre que les environnements à la surface de Mars ont évolué. « Dans le cratère de Gale on on a eu des lacs, des rivières, peut-être un delta« , détaille Gwenaël Caravaca, géologue planétaire à l’Irap. « Ces environnements se sont succédés et on lit ces pages de l’histoire martienne au fur et à mesure qu’on remonte la stratigraphie, c’est à dire chaque couche de roche« .

Comment était
l’eau liquide martienne ?

« On sait depuis longtemps qu’il y a eu de l’eau liquide sur Mars« , résume Erwin Dehouck qui est maître de conférence à l’Université Lyon 1. « Mais on cherche plus à savoir si cette eau était chaude ou froide, quels étaient les éléments dissous dans cette eau…« 

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Les roues de Curiosity présentent des signes de fragilité qui sont suivis de près et analysés pour éviter de rendre le rover inutilisable.

@NASA / JPL

Dix ans de plus ?

Curiosity a de l’énergie pour encore 8 à 10 ans

Les roues  sont un peu abîmées. Le rover est recouvert d’une coche de poussière, mais pas de quoi le ralentir. Pour Katia Garcia, la responsable de la mission Curiosity, le rover dispose toujours d’une bonne source d’énergie. Quant aux roues, on les ménage pour éviter d’aggraver les dégâts. « On surveille les trous sur les roues parce que le sol martien est vraiment difficile« , explique Katia Garcia. « On prend des photos. On s’assure de bien comprendre où ils se trouvent afin qu’avec le nouveau logiciel embarqué, nous puissions relâcher certaines contraintes sur certaines roues pendant que nous conduisons« . A ce rythme, elle est persuadé que le robot peut encore explorer le Mont Sharp pendant encore dix ans. Le mont fait 6 km de haut, il n’en est qu’à 700m d’altitude, il lui reste donc encore beaucoup à découvrir. « Sauf anomalie que nous ne connaissons pas encore, c’est possible » assure-t-elle.

Chaque jour, c’est du bonus

Au départ la mission n’était prévue que pour deux ans et pour les scientifiques qui travaillent sur les données de Curiosity, chaque jour, c’est du bonus. « On sait qu’on est très au-delà de la durée de vie garantie du rover » s’étonne Erwin Dehouck. « On se dit que demain matin ça peut s’arrêter, donc on essaie d’en profiter et on continue à découvrir de nouvelle choses. On est dans des terrains qui continuent à nous surprendre. »

ça se passe à la Cité de l’espace

« Les Rovers entrent en scène » sur le Terrain Martien

Les équipes du Mars Science Laboratory ont pu découvrir Zhurong et Perseverance à la Cité de l’espace

Les équipes du Mars Science Laboratory qui travaillent sur Curiosity se sont rendus sur le Terrain martien à la Cité de l’espace pour découvrir les rovers Zhurong et Perseverance qui sont présentés chaque jour au public. L’animation, « les Rovers entrent en scène », permet de voir évoluer les robots, taille réelle et de comprendre,  sur un écran géant, comment sont prises les photos et comment sont réalisés les prélèvements sur Mars,

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Toute l’équipe du Mars Science Laboratory s’est réunie sur le Terrain Martien pour découvrir les robots présentés au public et pour une petite photo de famille.

@Cité de l’espace

Le 26 octobre, toute l’équipe du Mars Science Laboratory qui participe au projet Curiosity était réunis pour la première fois à Toulouse et à la Cité de l’Espace. L’occasion de revenir sur ce que nous appris le rover. 

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