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On comprend enfin ce que transmet Voyager 1

Publié le 23 avril 2024

Depuis cinq mois, les informations de Voyager 1 étaient incompréhensibles. Après de longues investigations, les équipes du JPL ont déplacé les données du logiciel de bord de la sonde qui vogue à plus de 24 milliards de km de la Terre. Le 20 avril, ils ont reçu une réponse exploitable sur son état de santé.

On comprend enfin ce que transmet Voyager 1

Il s’agit probablement de l’une des sondes les plus emblématiques de la NASA. Voyager 1 a quitté notre planète le 5 septembre 1977, quelques jours après son double Voyager 2 (qui décolla le 20 août). Conçus par le Jet Propulsion Laboratory de l’agence américaine, les deux engins ont récolté des données inédites à l’époque concernant Jupiter (1979) puis Saturne (1980 et 1981) avant de prendre des routes différentes.

Depuis novembre 2023, Voyager 1 souffre d’un dysfonctionnement de l’un de ses ordinateurs de bord. Mais le 20 avril, la sonde a renvoyé des données exploitables sur son état. Les équipes du JPL espèrent maintenant pouvoir récupérer des données scientifiques.

Après cinq mois de travail, les équipes du JPL ont laissé éclater leur joie au moment où ils ont reçu une réponse de Voyager 1.

© NASA / JPL-Caltech

Voyager 1 va bien

Le 20 avril, la sonde Voyager 1 a envoyé des informations sur son état de santé

MàJ 23/04/2024

C’est une première victoire. Après des mois de travail, les équipes du JPL sont parvenues à recevoir une communication de la part de Voyager 1. Jusqu’ici, la sonde n’envoyait que des données incompréhensibles. Début avril, les équipes se sont rendu compte qu’une simple puce, qui permettait de stocker la mémoire du Flight Data Subsystem (FDS) était endommagée.

Déplacer le code de Voyager vers une puce opérationnelle

Ils ont entrepris de stocker cette portion de code, ailleurs, dans la mémoire du FDS. Compte tenu de la distance du vaisseau (24 milliards de km), du temps nécessaire pour communiquer avec lui (22h pour lui envoyer une information) et de la date de conception de Voyager, ce travail a nécessité de nombreuses heures de travail. Le 20 avril, ils ont finalement reçu une réponse exploitable qui indique Voyager 1 fonctionne correctement. Maintenant, on espère obtenir rapidement de nouvelles données scientifiques de Voyager 1. Pour cela, les équipes vont devoir déplacer d’autres parties du logiciel de bord dans des parties saines de la mémoire du vaisseau. Ils espèrent que Voyager sera à nouveau opérationnel dans quelques semaines.

Ambassadeur de l’humanité

Lorsque Voyager 1 croise Saturne en 1980, le choix a été fait de lui faire survoler de près Titan, la plus grande lune de la géante aux anneaux. Avec cette trajectoire, la sonde ne pourra pas visiter comme Voyager 2 Uranus puis Neptune. En revanche, Voyager 1 prend de  l’avance sur sa consœur et la NASA déclarera qu’elle a quitté le Système solaire le 25 août 2012 (la sonde est alors au moins autant soumise à l’influence des autres étoiles que celle de la nôtre).
Aujourd’hui, cet ambassadeur robotique de l’humanité (elle embarque un disque doré contenant une présentation de notre planète et de notre civilisation) continue de récolter de précieuses données scientifiques et de les transmettre vers la Terre. À 24 milliards de kilomètres de distance, le signal radio émis avec 24 Watts de puissance n’est plus qu’un faible milliardième de milliardième de Watts chez nous et nécessite les antennes les plus imposantes du Deep Space Network.

Voyager 1 (comme Voyager 2) héberge le Golden Record, un disque qui contient des sons et des images représentatifs de notre planète et de notre civilisation.
© NASA

Pour écouter les sondes comme Voyager, le Deep Space Network de la NASA doit utiliser ses plus grandes antennes réparties sur la planète. ici celle de 70 m de diamètre à Canberra en Australie.
© NASA/Canberra Deep Space Communication Complex

Une «solution potentielle»

Cependant, depuis novembre 2023, le flot de données reçu n’a plus aucun sens. Les équipes chargées d’écouter Voyager 1 et de décoder les 0 et 1 qu’elle émet ont trouvé le coupable : le FDS (Flight Data Subsystem). Il s’agit de l’un des ordinateurs de la sonde qui prépare les données des instruments afin de les formater correctement pour la transmission radio. Son dysfonctionnement cause donc un train de données dans le désordre qui ne peut être interprété. Alors que la situation semblait être bloquée, une commande spécifique à été envoyée le 1er mars. Elle a mis 22 heures et 30 minutes pour atteindre Voyager 1 et la réponse est arrivée le 3 mars. Le 7 mars le travail de décodage commençait et le 10 mars les techniciens remarquaient que les 0 et 1 reçus contenaient du code de la mémoire du FDS. En le comparant à celui reçu avant la panne, la NASA affiche l’espoir d’une «solution potentielle», tout en prévenant que «sa mise en action demandera du temps».

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