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Du CO2 dans l’océan d’Europe

Publié le 27 septembre 2023

Le télescope spatial James Webb vient d’identifier la source du CO2 détecté à la surface du satellite de Jupiter Europe. Il n’aurait pas été déposé par des météorites ou des comètes mais proviendrait bien de son océan situé sous sa croûte de glace. Une source qui pourrait être relativement récente.

Du CO2 dans l’océan d’Europe

Le télescope spatial James Webb vient d’identifier la source du CO2 détecté à la surface du satellite de Jupiter Europe. Il n’aurait pas été déposé par des météorites ou des comètes mais serait proviendrait bien de son océan situé sous sa croûte de glace. Une source qui pourrait être relativement récente.

Du CO2
dans l’océan ?

On savait déjà qu’il y avait du CO2 à la surface d’Europe. Mais ce qu’on ignorait, c’était d’où il provenait. De sources extérieures, comme des météorites ou des comètes… ou de la lune de Jupiter elle-même. Deux équipes d’astronomes américains ont donc décidé de pointer le télescope spatial James Webb (JWST) et d’utiliser son spectrographe NIRSpec et sa caméra infra-rouge NIRCam pour comprendre d’où provenait ce dioxyde de carbone. 

Ce qui ressort de leur étude parue dans la revue Science, c’est que ce CO2 serait principalement concentré dans une zone nommée Tara Régio. Une région de 1800 km de diamètre plutôt jeune et récemment renouvelée. La source ne serait donc pas externe mais bien interne dans l’océan d’eau liquide salée situé sous la croûte glacée. Le CO2 est ensuite relâché dans la mince atmosphère d’Europe avant d’être éliminé. Pour observer de telles concentrations de gaz il faut donc un apport continu de CO2 et que la source soit relativement récente. 

Du CO2 a déjà été identifié sur Mars, Venus ou Encelade, un satellite de Saturne. Sur Terre, le dioxyde de carbone est un élément chimique essentiel à la vie et permet notamment aux plantes de réaliser le processus de photosynthèse. Cette découverte renforce l’hypothèse que l’océan d’Europe pourrait être habitable et abriter des formes de vie.

Structure interne de la lune glacée de Jupiter, Europe. Elle comporte une croûte de glace, puis un océan d’eau liquide salée. Le fond de l’océan est rocheux et le noyau est metallique. 
@NASA/JPL

 

Ce graphique montre une carte de la surface d’Europe avec NIRCam  et des cartes de composition dérivées des données NIRSpec. Les pixels blancs correspondent au dioxyde de carbone dans la région à grande échelle de terrain chaotique perturbé connue sous le nom de Tara Regio. 
@Geronimo Villanueva (NASA/GSFC), Samantha Trumbo (Cornell Univ.), NASA, ESA, CSA, Alyssa Pagan (STScI)

Deux sondes
vers Europe

Dans les prochaines années deux missions vont permettre d’en savoir davantage sur Europe. La sonde européenne Juice (Jupiter Icy Moon Explorer) lancée le 14 avril dernier doit la survoler à deux reprises avant de se placer en orbite autour de Ganymède, un autre lune glacée à fort potentiel d’habitabilité. L’instrument embarqué MAJIS doit permettre d’observer les mêmes longueur d’onde mais avec une résolution bien meilleure.
En octobre 2024, la NASA prévoit, elle, de lancer la sonde Europa Clipper autour de la lune glacée de Jupiter.

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