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L’ESA désorbite le satellite ERS-2 pour nettoyer l’espace

Publié le 21 février 2024

Le satellite ERS-2, lancé en 1995, est rentré dans l’atmosphère le 21 février à 18 h 17 au-dessus de l'Océan Pacifique. Ce satellite européen d’observation a subi une manœuvre de désorbitation, qui n’était, pourtant, pas prévue lors de son lancement, pour lui éviter de devenir un débris spatial.

L’ESA désorbite le satellite ERS-2 pour nettoyer l’espace

Il a tourné autour de la Terre pendant près de 25 ans. Le satellite européen ERS-2 est rentré dans l’atmosphère ce mercredi 21 février. Cette procédure de désorbitation n’était pas prévue, lors de son lancement en 1995. Lors de sa désactivation en 2011, l’ESA a utilisé le carburant restant pour abaisser son orbite et sécuriser ses batteries, afin de raccourcir sa vie en tant que débris spatial. Cette désorbitation répond aux objectifs de réduction des débris de l’Agence spatiale européenne, pour limiter la pollution autour de la Terre.

ERS-2 a fini sa course au dessus de l’Océan Pacifique

Mise à jour 21/02/2024 22h00: L’ESA a confirmé la rentrée dans l’atmosphère du satellite inactif depuis 2011

Vers 18h17 heure de Paris, ce mercredi 21 février 2024, le satellite ERS-2 de l’ESA a achevé sa rentrée atmosphérique au-dessus de l’océan Pacifique Nord .  « Aucun dommage matériel n’a été signalé » précise le communiqué de l’ESA. Son entrée s’est déroulée au dessus de l’Océan Pacifique nord, entre l’Alaska et l’île d’Hawaï.

© Compte X (anciennement Twitter) d’ESA France 

La vie et la désorbitation d’ERS-2.

© ESA – Traduction Cité de l’espace

Un retour voulu mais imprévu

Lorsque ERS-2 a été conçu, la question de son retour n’avait pas été envisagée

 Cette manœuvre a commencé en 2011, lorsque ERS-2 a été désactivé. L’ESA a choisi d’utiliser les derniers ergols restants à bord du satellite pour abaisser son orbite de 785 km à 573 km. Par ailleurs, les batteries de cet engin de près de deux tonnes et demie ont été sécurisées pour éviter toute explosion, en cas de collision, avec un autre objet spatial actif ou passif. Sans cette procédure, ce satellite aurait pu continuer à tourner autour de la Terre pendant 100 à 200 ans.

Limiter la pollution orbitale

Cette manœuvre permet d’éviter qu’ERS-2 ne devienne un débris spatial inerte, qui pourrait entrer en collision avec d’autres satellites ou engins spatiaux, et ainsi augmenter le risque de fragmentation et de pollution orbitale. « La rentrée atmosphérique incontrôlée est depuis longtemps une méthode courante pour se débarrasser des objets spatiaux à la fin de leur mission », a expliqué Tim Flohrer, chef du Bureau des débris spatiaux de l’ESA. « Nous voyons des objets de taille similaire ou plus grande à ERS-2 rentrer dans l’atmosphère plusieurs fois par an. » Certains éléments étaient susceptibles de survivre à la rentrée dans l’atmosphère, notamment les quatre réservoirs de carburants et une antenne de plus de 50 kg. Mais, les risques que ces débris atteignent une zone habitée et fassent des blessés restent extrêmement faibles

ERS-2 témoin du changement climatique

Pendant 16 ans ce satellite a fourni des informations précieuses sur les changements environnementaux

ERS-2 fait partie du programme ERS (European Remote Sensing). « Les satellites ERS ont fourni un flux de données qui a changé notre vision du monde dans lequel nous vivons », a déclaré Simonetta Cheli, directrice des programmes d’observation de la Terre à l’ESA. Avec ERS-1, lancé en 1991 et retiré du service en 2000, ERS-2 a permis de fournir des données sur l’océanographie, la météorologie ou la chimie de l’atmosphère. Grâce à l’instrument GOME, prévu pour surveiller la couche d’ozone, ERS-2 a réussi détecter le trou au-dessus de l’Antarctique, ainsi que les variations saisonnières et annuelles de l’ozone. Le programme ERS a, aussi, contribué à la surveillance des catastrophes naturelles, comme les éruptions volcaniques, les inondations, les feux de forêt ou les séismes. Sa mission qui devait s’achever en 2003 a été prolongée jusqu’en 2011. 

Une image radar ERS-2 montrant l’étendue des inondations de l’Elbe dans la zone autour de Hitzacker en Basse-Saxe, en Allemagne en avril 2006. Cette image est composée de deux clichés acquis avant et pendant l’inondation.;

© ESA 

L’astronaute de réserve de l’ESA participera à cette nouvelle édition baptisée « Les Sentinelles de l’espace ». Une première, pour lui, dans l’univers du jeu de rôle.

© CNES

Un jeu de rôle sur les débris spatiaux

Le 22 février à 20h, le CNES organise une Live Twitch pour évoquer cette problématique des débris spatiaux

Autour de Fibre Tigre, maître du jeu et auteur de ce scénario original, les influenceurs et streamers Baghera Jones, Hugo Lisoir et Joueur du Grenier vont tenter d’éviter des collisions et un syndrome de Kessler. Ils seront accompagnés dans ce jeu de rôle par l’astronaute de réserve Arnaud Prost.

Ça se passe à la Cité de l’espace

Orbital Dance : évitez les débris spatiaux

Depuis le mois de février 2024, la Cité de l’espace propose au niveau du centre de lancement le jeu vidéo Orbital Dance. Vous incarnez un satellite, qui doit éviter les débris spatiaux pour progresser dans le jeu et remporter le maximum de points. Une caméra repère vos mouvements et vous pouvez manœuvrer votre satellite en vous penchant vers la gauche ou vers la droite.

Désorbitez pour gagner

Lorsque votre jauge de vie est presque épuisée d’avoir percuté trop de débris spatiaux, vous êtes invités à vous désorbiter, en levant les bras. Se désorbiter, c’est éviter d’ajouter des débris supplémentaires. Si vous parvenez à réaliser cette dernière manœuvre à temps, vous pourrez doubler vos points. Le jeu a été imaginé par le CNES et réalisé par World Game. Cette installation complète un nouvel espace d’exposition consacré à “l’Environnement spatial” qui explique cette problématique des débris spatiaux et les solutions envisagées pour y remédier.

Orbital dance

Avec Orbital Dance, évitez les débris spatiaux et désorbitez votre satellite en fin de vie pour gagner le maximum de points.
© Cité de l’espace

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