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Les JO et l’espace

Avec notamment des astronautes pour porter la flamme, le spatial a répondu présent pour les Jeux olympiques de Paris 2024. Mais ce n’est pas la première fois que JO et espace font équipe.

Un parastronaute pour les Jeux paralympiques

L’image est forte et d’ailleurs l’astronaute français de l’Agence Spatiale Européenne (ESA) Thomas Pesquet l’a partagée sur son compte X (ex-Twitter) le jour même. Le drapeau paralympique a été porté par son collègue de l’ESA John McFall lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques de Paris 2024 le 28 août.

Le Britannique John McFall, issu de la sélection 2022 de l’ESA, est assigné au projet parastronaute de l’agence qui consiste à étudier la faisabilité d’envoyer une personne handicapée dans l’espace. Amputé de la jambe droite à l’âge de 19 ans, ce sportif accompli avait remporté la médaille de bronze du 100 m aux Jeux paralympiques de Pékin en 2008. On notera qu’auparavant, un autre astronaute de l’ESA, le Français Jean-François Clervoy avait porté un moment la flamme paralympique.

Publications sur les réseaux sociaux de Thomas Pesquet à propos de John McFall porteur du drapeau paralympique et de Jean-François Clervoy qui a participé au relais de la flamme paralympique à Paris.
© Captures d’écran X et Instagram

Thomas Pesquet, Claudie Haigneré, les stations et les sondes Voyager aux JO de Paris

Les Jeux olympiques de Paris 2024 qui se sont tenus peu avant les Jeux paralympiques ne manquaient pas de spatial non plus ! Thomas Pesquet, qui n’a jamais caché sa passion pour le sport, fut ainsi l’un des porteurs de la flamme olympique en France et plus exactement le 31 mai au Mont-Saint-Michel, clin d’œil au fait que l’astronaute est originaire de Normandie.

Vidéo du HuffPost sur le relais de la flamme olympique du 31 mai au Mont-Saint-Michel avec notamment Thomas Pesquet en porteur.

Claudie Haigneré porte la flamme olympique à La Sorbonne le 14 juillet 2024. Image issue d’un reportage de France3.
© France.tv Paris 2024 / France Télévisions (utilisé à titre d’illustration du propos)

La flamme olympique portée à Paris par Claudie Haigneré

Une fois à Paris, pour le premier relais dans la capitale le 14 juillet, la flamme olympique a retrouvé la main d’une personne ayant été sur orbite. Il s’agissait de Claudie Haigneré, première Française dans l’espace et marraine de la Cité de l’espace de Toulouse. Elle a porté ce symbole de l’olympisme au sein de l’université de la Sorbonne dont elle a été administratrice.

Le JO 2024 de l’ISS et de la station chinoise

Dans l’espace, à bord de l’ISS (Station Spatiale Internationale), les astronautes ont salué l’esprit des JO en enregistrant la vidéo ci-dessous. Le feu étant interdit dans la station (sauf dans des enceintes fermées pour des expériences), la flamme olympique a été évoquée grâce à une fausse flamme éclairée par une lampe torche.

La vidéo NASA Olympics on the International Space Station.

Hommage similaire à bord de la station spatiale chinoise Tiangong avec là aussi une fausse flamme olympique et du sport adapté à l’impesanteur.

L’équipage Shenzhou-18 (3 astronautes) de la station spatiale chinoise salue les JO de Paris.

Golden Voyager et sondes de la NASA

Le spatial était aussi présent, certes de façon très imagée, lors de la cérémonie de clôture. En effet, le personnage en costume doré au Stade de France et interprété par le danseur Arthur Cadre est le Golden Voyager. Il incarne le Golden Record, le célèbre disque de cuivre de 30 cm recouvert d’or qui héberge des sons et images de la civilisation terrienne et placé sur les sondes Voyager 1 et 2 de la NASA.

Enfin, n’oublions pas que lors de sa deuxième mission Alpha en 2021 à bord de la Station Spatiale Internationale (ISS), Thomas Pesquet avait retrouvé son saxophone, jouant La Marseillaise dans le poste d’observation Cupola.

Cette interprétation, filmée, concluait le clip La Marseillaise s’empare de Paris diffusé en 2021 afin d’annoncer les Jeux olympiques dans la capitale française en 2024.

Les olympiades spatiales de 2021

Ne quittons pas Thomas Pesquet à bord de l’ISS en 2021. Cette Marseillaise marquait le passage des JO de Tokyo 2020 (décalés à 2021 en raison du Covid) à ceux de Paris. Dans ce contexte des JO du Japon, l’équipage de l’ISS d’alors qui comprenait l’astronaute français avait enregistré une vidéo intitulée les premières olympiades de l’espace. Avec humour, des activités sportives terrestres ont été mises en scène en version impesanteur. Le but étant bien sûr de rendre hommage à l’esprit olympique (les astronautes représentent plusieurs nations) et de promouvoir le sport.

Les olympiades de l’espace : une vidéo réalisée à bord de l’ISS en 2021.

D’autres flammes olympiques dans l’espace

Le Canadien Bob Thirsk et le Français Jean-Jacques Favier tiennent la torche des JO d’Atlanta 1996 qui sera à bord de leur navette Columbia pour la mission STS-76.

En médaillon :

La torche (éteinte, forcément) des JO de Sydney tenue dans la navette Atlantis par James Voss lors de la mission STS-101 en l’an 2000.

© NASA

Atlanta et Sydney

Ce n’est pas la première fois que des «évocations» de flammes olympiques voyagent dans l’espace. À nouveau, les consignes de sécurité empêchent que la torche olympique soit allumée, mais le fait que celle liée à des JO précis parte dans l’espace permet de créer un événement autour des Jeux.

On citera à titre d’exemple ceux d’Atlanta en 1996. Cette année-là, en juin, la mission STS-78 de la navette Columbia décolla avec une réplique de la torche. L’équipage comprenait notamment le Français Jean-Jacques Favier qui nous a quittés en 2023.

Plus tard, en 2000, la torche des JO de Sydney s’envola à bord de la navette Atlantis pour la mission STS-101.

Sotchi 2014
Soyouz et ISS

Pour les JO d’hiver de Sotchi 2014 en Russie, le pays fit appel à son vaisseau Soyouz. Le 7 novembre 2013, le Russe Mikhaïl Tiourine, l’Américain Richard Mastracchio et le Japonais Koichi Wkata décollèrent de Baïkonour avec le Soyouz TMA-11M, amenant à bord de l’ISS la torche des Jeux de Sotchi. Elle fut même portée à l’extérieur de la station lors d’une sortie en scaphandre côté russe, une première.

Début novembre 2013, Mikhaïl Tiourine entre dans l’ISS avec la torche des JO d’hiver de Sotchi 2014.
© NASA

Soulever des poids et haltères pour faire du sport n’aurait pas de sens en impesanteur. L’ISS est donc doté d’un dispositif reproduisant ce type d’effort comme l’aRED (advanced Resistive Exercise Device). Ici, il est utilisé par l’astronaute italienne de l’ESA Samantha Cristoforetti.
© NASA

Espace et sport

Il n’est guère étonnant de voir les astronautes relayer les valeurs de l’olympisme. L’aspect international de l’événement fait écho aux missions spatiales qui font souvent appel à la collaboration entre les agences de plusieurs pays (la Station Spatiale Internationale constituant un exemple assez évident).

De plus, il existe de nombreux points communs entre le sport, y compris la compétition à un haut niveau, et le métier d’astronaute. On citera, l’entraînement, la discipline ou encore l’esprit d’équipe pour les sports collectifs. Cette convergence est d’ailleurs expliquée dans l’exposition Espace et Sport de la Cité de l’espace.

Enfin, pour lutter contre les effets de l’impesanteur qui réduisent leur masse musculaire et osseuse, les astronautes doivent accomplir là-haut 2 heures de sport chaque jour ! A leur disposition pour cela : vélo ergomètre, tapis roulant pour courir ou l’aRED qui oppose une résistance afin de faire travailler leur musculature.

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