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Espace et sport avec le parastronaute John McFall

Publié le 09 septembre 2024

Le parastronaute de l’ESA John McFall, médaille de bronze aux jeux paralympiques de 2008, identifie la discipline et le mental comme des points communs entre le sport de haut niveau et le métier d’astronaute.

Espace et sport avec le parastronaute John McFall

Tweet de Thomas Pesquet montant John McFall (en bleu) portant le drapeau paralympique lors de la cérémonie d’ouverture.
© Capture d’écran

Né en 1981 au Royaume-Uni, John McFall fait partie des réservistes de la sélection 2022 de l’Agence Spatiale Européenne (ESA). Il est toutefois à temps plein sur le projet parastronaute qui étudie la faisabilité d’intégrer à des missions spatiales des personnes handicapées (voir plus bas).
À la suite d’un accident à l’âge de 19 ans, John McFall été amputé de sa jambe droite au-dessus du genou. Il a poursuivi ses activités sportives, au point de remporter la médaille de Bronze du 100 mètres aux Jeux paralympiques de Pékin en 2008. À l’occasion du congrès Health from Space de Cannes de 2024, nous l’avons rencontré et il nous a parlé d’espace et de sport, en écho à une exposition du même nom de la Cité de l’espace.

Mise à jour du 30 août

John McFall a porté le drapeau paralympique lors de la cérémonie d’ouverture des jeux paralympiques de Paris 2024.

Sport et handicap

John McFall évoque sans détour son handicap et explique comment le sport l’a aidé à surmonter son amputation.

«Le sport m’a beaucoup aidé en ce qui concerne mon handicap. Avant d’être un amputé, le sport occupait une grande partie de ma vie. M’accomplir par le sport m’apportait beaucoup. Lorsque j’ai eu mon accident, j’ai su que le sport et me lancer des défis par l’activité physique seraient enrichissants. J’ai donc appris à courir à nouveau, en tant qu’amputé. J’ai appris beaucoup de choses sur moi grâce à mon parcours de 2000 à 2008 au cours duquel je suis devenu un athlète olympique. Et cela m’a beaucoup aidé à reconstruire mon identité, ma confiance en moi et surmonter la frustration d’être amputé. Donc, oui, le sport a joué un grand rôle.»

« Le sport m’a beaucoup aidé en ce qui concerne mon handicap »

 

Sport et espace : les valeurs communes

Se consacrant au projet parastronaute de l’ESA, John McFall a rapidement identifié les points communs entre être un athlète et être astronaute.

«Étant un athlète, je viens d’un sport plutôt individuel, mais pour la médecine, le travail en équipe est très important, comme pour les astronautes. Ce que j’ai constaté, c’est que lorsqu’on est assigné à une mission en tant qu’astronaute, on va avoir beaucoup de travail à faire en amont. Or, ce que j’ai appris en tant qu’athlète est la discipline, ainsi que ce que je peux accomplir si j’y consacre mon esprit, que je m’y applique. Les autres astronautes avec qui j’ai passé du temps montrent également une telle motivation et sont aussi des gens exceptionnels.»

Et si pour préciser son propos, on lui demande si la discipline et le mental indispensables pour une préparation olympique sont des points communs avec la préparation d’une mission spatiale, il répond sans hésiter : «Oui, exactement».

John McFall lors du congrès Health from Space de Cannes.
© Cité de l’espace / Olivier Sanguy

Audio : écoutez la rubrique Toulouse Capitale des Etoiles sur le parastronaute John Mac Fall du 17 mars 2023 (3:36 mn)

John McFall était présent lors d’un séjour de formation des astronautes ESA au centre Johnson de la NASA à Houston fin 2023.
De gauche à droite : Alexander Gerst, Raphaël Liégeois, Sophie Adenot, Rosemary Coogan, Katherine Bennell-Pegg (de l’agence australienne), Marco Sieber, Pablo Álvarez Fernández, John McFall et Luca Parmitano.
© ESA/NASA

Le projet parastronaute

Des son nom complet Parastronaut Feasibility Project, cette initiative de l’ESA sur laquelle travaille John McFall, qui est aussi médecin diplômé, consiste à étudier s’il est possible qu’une personne handicapée participe activement à une mission spatiale (accomplisse des expérience scientifiques à bord de l’ISS par exemple). Pour cette première étape, l’agence a appliqué des contraintes et l’amputation d’un membre inférieur en faisait partie. Le projet examine en ce moment, notamment, les ajustements nécessaires sur la prothèse portée par John McFall afin qu’elle réponde aux critères de sécurité des vols habités.

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