Quelques clins d’œil d’Humanity au spatial réel. En haut à gauche, un de modules qu’on peut ajouter à sa base sur Titan dans le jeu est une serre. Les agences travaillent beaucoup sur la notion de «potager spatial» afin de donner la possibilité aux astronautes en mission de cultiver des légumes ou fruits frais (un apport nutritionnel important et un facteur d’autonomie).
En haut à droite, on remarque que certaines tuiles du jeu sont visuellement similaires aux véhicules Crawler de la NASA construits lors d’Apollo et chargés d’amener les fusées Saturn V vers leur pas de tir, puis les navettes spatiales et désormais le lanceur SLS du programme Artemis.
En bas, les figurines d’astronautes tiennent en main un outil inspiré par le Pistol Grip Tool, sorte de perceuse visseuse-dévisseuse Hi-Tech de la NASA. On voit en exemple Thomas Pesquet ainsi équipé au cours d’une sortie extravéhiculaire pendant sa deuxième mission Alpha.
© Cité de l’espace/Bombyx/ESA/NASA
Clins d’œil au spatial
Même si la date avancée dans le livret de règles (2073) paraîtra très optimiste pour l’établissement de bases habitées sur Titan, le jeu multiplie les clins d’œil au spatial actuel. On notera tout d’abord le fait que le livre contenant les règles (et présentant l’univers d’anticipation du jeu) est carrément préfacé par Jean-Pierre Lebreton, le responsable scientifique de la mission Huygens de l’Agence Spatiale Européenne (ESA). Il s’agissait d’un module largué par la sonde américaine Cassini et qui se posa sur Titan en janvier 2005. L’Europe signa ainsi l’atterrissage le plus lointain dans le Système solaire. Les couleurs employées pour Humanity, et bien sûr celles du sol de Titan, sont directement inspirées des images envoyées par l’atterrisseur Huygens. Dans l’illustration ci-contre, nous présentons quelques exemples de clins d’œil au spatial.
On notera aussi que la mécanique du jeu repose en grande partie sur l’ISRU, l’In-Situ Resource Utilization, à savoir l’utilisation des ressources locales, une logique sur laquelle travaillent les agences impliquées dans le programme lunaire Artemis. Par exemple, si on parvient à extraire de la glace d’eau sur la Lune, de futures installations habitées seront autonomes (ou partiellement autonomes) en eau de même qu’en oxygène et hydrogène (pour respirer ou pour obtenir du carburant). Dans Humanity, les ressources pour gérer sa base sont donc extraites de Titan (glace et méthane). Les modules additionnels ajoutés pendant une partie viennent thématiquement d’une usine automatique employant l’impression 3D. Or, la NASA et l’ESA travaillent déjà sur cette technologie pour l’avenir. L’exposition Lune – Episode II de la Cité de l’espace montre à ce titre un élément de construction imprimé en 3D à partir d’un analogue de poussière lunaire. Les habitats lunaires de demain seront probablement assemblés à partir des ressources de notre satellite naturel.