Histoire

Il y a 60 et 40 ans : Valentina Terechkova et Sally Ride

Publié le 16 juin 2023

Voici 60 ans, le 16 juin 1963, la Soviétique Valentina Terechkova devenait la première femme dans l’espace. Le 18 juin 1983, 20 ans après, une navette décollait avec Sally Ride, faisant d’elle la première Américaine autour de la Terre.

L’ère spatiale a commencé avec le premier satellite artificiel, Spoutnik, lancé depuis l’Union Soviétique le 4 octobre 1957. Il ne fallut pas attendre longtemps avant de voir le premier homme dans l’espace, Youri Gagarine, le 12 avril 1961 avec le vol orbital Vostok 1. Un nouveau succès soviétique. Deux ans plus tard, une femme allait tourner autour de la Terre.

Valentina Terechkova le 16 juin 1963

En cette période de course à l’espace dans un contexte de Guerre Froide opposant l’Union Soviétique aux États-Unis, accomplir des premières s’imposait comme un moyen de démontrer sa supériorité sur le camp adverse.
Dans ce contexte, le programme spatial soviétique marqua à nouveau un grand coup en envoyant sur orbite pendant 2 jours et 22 heures Valentina Terechkova qui devenait ainsi à 26 ans la première femme dans l’espace. Aujourd’hui, 60 ans plus tard, elle est une élue de la Douma, chambre basse de la Fédération de Russie.

Malgré la voie ouverte par celle-ci, la place des femmes au sein des vols habités resta longtemps une exception. D’ailleurs, Valentina Terechkova ne repartit jamais dans l’espace et ce n’est qu’en juillet 1982 qu’une deuxième Soviétique, Svetlana Savitskaya, accomplit une mission (une semaine à bord de la station Saliout-5).Cette dernière vola une deuxième fois en 1985.

Valentina Terechkova, première femme dans l’espace en 1963 lors de la mission Vostok 6.

Sally Ride, troisième femme première Américaine dans l’espace en 1983 lors de la mission STS-7 de la navette Challenger.

Sally Ride le 18 juin 1983

En ne retenant quasi exclusivement que des pilotes d’essai militaires, la NASA écarta de fait les femmes puisque celles-ci n’exerçaient pas une telle profession à l’époque. L’agence américaine changea toutefois sa politique et, le 16 janvier 1978, annonça sa première sélection comprenant des femmes (au nombre de 6). Parmi elles, la scientifique Sally Ride née en 1951 fut la première assignée à une mission de navette, STS-7 à bord de la navette Challenger. Lors du décollage de cette dernière, le 18 juin 1983, Sally Ride devint la troisième femme sur orbite et la première Américaine. Son vol dura 6 jours. Elle accomplit une seconde et dernière mission en 1984, à nouveau avec la navette Challenger pendant 8 jours. Elle est décédée le 23 juillet 2012.

60 et 40 ans après les missions de Valentina Terechkova et Sally Ride, en juin 2023, on compte un total de 72 femmes qui sont allées sur orbite* sur presque 600 astronautes. Après un évident retard en terme de chronologie, les États-Unis sont devenus le pays comptant le plus de femmes astronautes avec un total de 55 (dont les premières pilotes et commandantes). L’union Soviétique et la Russie sont en deuxième position avec 6. Le Canada, la Chine et le Japon suivent avec 2. La France (avec Claudie Haigneré, marraine de la Cité de l’espace), l’Italie, la Corée du Sud et l’Arabie Saoudite ont chacun 1 femme astronaute.
Le programme Artemis de la NASA auquel sont associées les agences spatiales de l’Europe, du Japon et du Canada, affiche officiellement comme objectif d’amener la première femme sur la Lune. Le vol Artemis II, prévu pour un survol habité de notre satellite naturel fin 2024 comprend de plus un équipage de 4 personnes dont une femme, Christina Koch.

(*) Et 77 femmes dans l’espace si on inclut les vols touristiques suborbitaux, même ceux de Virgin Galactic ne dépassant que le critère de frontière de l’espace à 80 km propre aux USA (au lieu de 100 km reconnu à l’international).

Le 31 mai 2013, à la Cité de l’espace, la première Française dans l’espace Claudie Haigneré évoquait la place des femmes dans les vols habités à l’occasion du Congrès Scientifique des Enfants.