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Perséides 2024 : conseils d’observation

Publié le 07 août 2024

Comme chaque année, le ciel nocturne du mois d’août accueille les Perséides. Observer ces «étoiles filantes» ne demande aucun instrument. Vos yeux suffisent. Nos conseils d’observation.

Perséides 2024 : conseils d’observation

Le «grand classique» du ciel d’été est de retour, les Perséides étant probablement la pluie d’étoiles filantes la plus connue du grand public. Bien évidemment, il ne s’agit absolument pas d’étoiles qui filent au sein de la voûte céleste, mais de poussières de comète, ce qui n’est pas moins poétique !
On vous explique tout sans oublier des conseils pour en profiter au mieux.

Des poussières de comète

Le cadeau de Swift-Tuttle

On sait que les Perséides résultent du passage au mois d’août de notre planète dans l’essaim de poussières laissé par la comète 109P/Swift-Tuttle (voir schéma ci-contre). Cette dernière met environ 133 ans à accomplir sa ronde autour du Soleil. Ainsi, ces «étoiles filantes» sont en fait les poussières de la comète Swift-Tuttle qui rentrent dans l’atmosphère terrestre. En raison de la vitesse, elles s’échauffent, se consument et émettent de la lumière créant une ligne brillante dans le ciel nocturne.

D’autres pluies d’étoiles filantes (voir plus bas) résultent de poussières laissées par des comètes ou même des astéroïdes.

Chaque année, au mois d’août, la Terre arrive sur son orbite au sein d’une zone où la comète Swift-Tuttle a semé des poussières.
© Cité de l’espace

Pourquoi parle-t-on de Perséides
pour les étoiles filantes du mois d’août ?

Les pluies d’étoiles filantes portent le nom de la constellation hébergeant le point (appelé radiant) dont elles semblent venir. Il s’agit d’un effet de perspective semblable à celui d’une voiture se déplaçant sous une averse de neige : on a l’impression que les flocons viennent vers le véhicule.

La pluie d’étoiles filantes des Géminides en décembre s’appelle ainsi pour la constellation des Gémeaux et, dans le cas qui nous intéresse, les Perséides en août pour la constellation de Persée. On notera qu’en fait la période des Perséides s’étend de la mi-juillet à la fin août.

La position de ce nuage de poussières sur l’orbite terrestre étant bien connue, on peut alors faire une estimation relativement fiable et, pour 2024, le pic d’activité (qui peut atteindre 100 étoiles filantes par heure) se produit le 12 août, mais hélas en plein jour pour la France métropolitaine. Ce n’est pas une raison pour bouder ce spectacle estival, car on peut s’attendre à plus de météores dans le ciel que d’habitude, surtout lors des nuits du 11 au 12 août et du 12 au 13 août.

Conseils d’observation

Pour admirer ces traînées lumineuses fugaces, il convient avant tout de s’éloigner des centres urbains dont les éclairages constituent une source de pollution lumineuse. Cette pollution dégrade en effet la qualité du ciel et on rate alors une partie des étoiles filantes. Veillez aussi à ne pas créer vous-même une pollution lumineuse ! Si vous êtes par exemple dehors sur une terrasse ou un balcon, éteignez toute lumière extérieure, mais également celle de l’intérieur qui gênera si les volets ne sont pas fermés. Évitez de consulter votre smartphone, car la lumière de son écran vous éblouira et vos pupilles se contracteront. N’oubliez pas qu’il faut environ 15 minutes pour que la vision s’adapte aux conditions nocturnes (ouverture maximale de la pupille).

La constellation de Persée à l’horizon Nord-Est vers minuit (carte calculée pour la région de Toulouse le 12 août, mais valable autour de cette date et pour la France métropolitaine, la hauteur de la constellation au-dessus de l’horizon peut varier selon que l’on est plus au nord ou plus au sud).

Crédit : Cité de l’espace/Stellarium

Le meilleur matériel d’observation ?
Vos yeux !

Côté matériel, ce sont justement vos yeux qui s’imposent comme l’instrument idéal. Pas besoin de jumelles ou de télescopes, leur champ est trop étroit. L’idée est d’embrasser du regard la voûte céleste… et d’attendre !
Pour ne pas se faire mal au cou en se tournant vers le zénith, le mieux est de s’installer confortablement en s’allongeant sur le sol (prévoir une couverture) ou sur une chaise longue.

En orientant son appareil vers la constellation de Persée, l’astrophotographe Preston Dyches a parfaitement illustré l’effet de perspective qui situe le radiant des Perséides dans la constellation de Persée. Une telle image peut cependant être trompeuse en ce sens que ce n’est pas ce que vous verrez. Cette photographie résulte d’une longue pause et a ainsi fixé plusieurs «étoiles filantes» qui se sont produites pendant plusieurs dizaines de minutes.
© NASA/Preston Dyches

Perséides 2024 :
un pic autour du 12 août

Il n’est pas utile de concentrer son regard vers le radiant au sein de la constellation de Persée (en photographie avec pause longue, en revanche, cela permet d’obtenir un effet particulièrement esthétique).
Pour le millésime 2024, le premier quartier de Lune pourrait gêner du fait de sa luminosité, mais fort heureusement, notre voisine céleste se couchera peu avant minuit le 11 août, peu après minuit (heure de votre montre en France métropolitaine) dans la nuit du 12 au 13 et peu avant 1h du matin pour la nuit du 13 au 14. Un élément important, car le pic d’activité est attendu cette année entre 15h et 18h le lundi 12 août. Certes, ce n’est guère favorable pour la France et l’Europe (il fera jour), mais les nuits avant et après le pic (donc du 11 au 12 et du 12 au 13) devraient offrir quelques belles étoiles filantes (poussières de Swift-Tuttle en fait). De plus, la deuxième partie de la nuit (après minuit et même au-delà) s’impose classiquement comme la plus propice à ce type d’observation. Surtout, ne négligez pas les autres nuits du mois d’août, même si celles au-delà du 14 seront de plus en plus «parasitées» par la lumière de la Lune.

Des étoiles filantes toute l’année

Chaque nuit, même en dehors du mois d’août, on a en fait de bonnes chances d’admirer quelques étoiles filantes puisque la Terre est constamment «bombardée» de poussières, mais une grande majorité s’avère de trop petite taille pour donner un phénomène visible à l’œil nu. En journée, le ciel bleu qui résulte du Soleil masque toute possibilité d’en voir, sauf dans le cas d’événements exceptionnels où la taille du météore rend visible sa brûlante rentrée dans l’atmosphère (on parle alors de bolide). Mais revenons aux «étoiles filantes» qu’on aperçoit la nuit, le ciel sombre favorisant le spectacle. Sur une année, il existe plusieurs périodes qui correspondent au moment où la Terre traverse un essaim de poussières, généralement laissées par une comète sur son passage. Nous avons évoqué précédemment les Géminides en décembre, mais il y a aussi les Orionides (pour Orion) en octobre, Léonides (Lion) en novembre ou encore les Ursides (Petite Ourse) fin décembre. Cette liste n’est pas exhaustive !

Cette photo longue pause a saisi plusieurs Géminides.
©NASA

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