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George Lucas : de la NASA à la Palme d’or

Publié le 27 mai 2024

Le réalisateur américain a reçu une Palme d’or d’honneur lors de la clôture du 77ᵉ Festival de Cannes. L’œuvre la plus célèbre de George Lucas, la saga Star Wars, a plusieurs fois été utilisée par la NASA pour sa communication auprès du grand public.

George Lucas : de la NASA à la Palme d’or

Né en Californie en 1944, le créateur des aventures de Luke Skylwalker fait partie du mouvement appelé «Nouvel Hollywood» qui compte des réalisateurs acclamés tels que Steven Spielberg, Martin Scorsese ou Francis Ford Coppola. Les œuvres de George Lucas n’ont cependant pas toujours enthousiasmé les critiques, notamment La Guerre des Étoiles qualifié à sa sortie de «mauvais film» par l’influent magazine The New Yorker. Le réalisateur ne manqua pas d’ailleurs d’être souvent habillé d’un t-shirt reprenant cette appréciation assassine quand il tourna en 1997 La Menace Fantôme, le premier épisode de la séquelle d’une saga devenue entre-temps incontournable.

Si la contribution de George Lucas au cinéma (il a aussi été producteur et a fondé le célèbre studio d’effets spéciaux ILM) lui a valu le 25 mai dernier une Palme d’or d’honneur lors de la clôture du 77e Festival de Cannes, la NASA n’a pas attendu aussi longtemps pour s’appuyer sur la popularité de Star Wars afin de communiquer avec le grand public.

Quand la NASA s’inspire de Star Wars

L’agence américaine s’appuie fréquemment sur la pop-culture afin de toucher le plus grand nombre. En ce qui concerne les références à La Guerre des Étoiles, en voici quelques exemples. La liste n’est pas exhaustive !

L’astronaute NASA Jim Reilly présente le sabre laser qui est parti à bord de la navette Discovery lors de la mission STS-120 en 2007.
En médaillon : une page NASA qui s’appuie sur le fait que la lune de Saturne Mimas ressemble à l’étoile noire (Death Star).
© NASA/capture d’écran

Un sabre-laser dans une navette

En 2007, les fans de la saga célèbrent le trentième anniversaire de la sortie en salle de La Guerre des Étoiles. À cette occasion, un sabre-laser vole dans l’espace à bord de la navette Discovery (mission STS-120 à destination de la Station Spatiale Internationale). Il s’agit même du modèle employé par l’acteur Mark Hamill, interprète de Luke Skywalker, lors du tournage de ce qui est désormais connu comme étant l’Épisode IV.
Cette démarche de références à la pop-culture ne se limite bien évidemment pas à La Guerre des Étoiles. La NASA utilise également Star Tek (les séries et les films) ou des productions récentes à l’image de Seul sur Mars ou 65, la Terre d’Avant. Toutefois, Star Wars fournit de nombreuses possibilités, y compris en dehors des vols habités. La lune de Saturne Mimas, avec son énorme cratère 130 km au regard de ce petit monde de 413 km de diamètre, est fréquemment rapprochée de la sinistre étoile noire (ou étoile de la mort, Death Star en anglais) dans les communiqués de l’agence américaine.

Une exoplanète surnommée Tatooine

En 2011, le télescope spatial Kepler démontre qu’un monde suit une orbite stable dans la zone d’habitabilité d’un système doté de deux soleils. Cette exoplanète située à 245 années-lumière de nous et cataloguée Kepler-16b est aussitôt surnommée Tatooine par la NASA. La référence à la planète (fictive) de Luke Skywalker, caractérisée à l’écran par le saisissant coucher de deux soleils, permet à l’agence américaine d’attirer l’attention des médias et du public. La société de production Lucasfilm autorise même l’agence américaine à intégrer des extraits de La Guerre des Étoiles, dont la célèbre séquence du double coucher de soleils, dans une vidéo expliquant Kepler-16b (à partir de 00:36 dans la fenêtre ci-contre).
Une page du site web de la NASA liste carrément les exoplanètes qui ressemblent à des mondes de l’ensemble de la saga.

Des Jedis à bord de l’ISS
(et plutôt deux fois qu’une)

En 2015, la saga est relancée. George Lucas n’est plus aux commandes, mais l’Episode VII, Le Réveil de la Force, amène de nouveaux personnages tout en permettant de retrouver Han Solo, Chewbacca, Leia, Luke ainsi que les droïdes C3PO et R2D2. Les astronautes de l’Expédition 45 de la Station Spatiale Internationale décident alors de faire un énorme clin d’œil à ce retour sur les écrans en s’habillant en chevaliers Jedi pour le poster officiel de leur mission !
Ce n’est pas tout, le film sera téléchargé depuis Houston à bord de l’ISS afin que l’équipage puisse lui aussi profiter de ces nouvelles aventures galactiques. La NASA a même basé une de ses campagnes de sélection d’astronautes sur des références à la saga, par exemple en utilisant une photo de Chewbacca et Han Solo afin d’illustrer le fait que les personnes retenues devront savoir accorder leur confiance à leurs collègues une fois en mission.
Clairement, les références continueront et parfois on les retrouvent au sein d’appellations très officielles. Ainsi, pour gérer le fait de confier au secteur privé les vols cargo et habités vers l’ISS, l’agence américaine a eu un moment un Commercial Crew & Cargo Program Office, soit le C3PO… comme le droïde protocolaire de forme humanoïde.

Poster officiel de l’Expédition 45 de la Station Spatiale Internationale. Les astronautes sont tous déguisés en chevaliers Jedi en clin d’œil à la sortie au cinéma du Réveil de la Force en 2015. L’écusson de la mission a de plus la forme d’un croiseur de l’Empire.
© NASA

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