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Pluton se dévoile encore plus

Publié le 15 janvier 2016

Après son survol de la planète naine le 14 juillet, la sonde New Horizons a envoyé de premières données. Il faudra plus d’un an pour tout recevoir ! De nouvelles images arrivées début septembre confirment la complexe géologie de Pluton.

Pluton se dévoile encore plus

«La surface de Pluton est en tout point aussi complexe que celle de Mars» a dit Jeff Moore, un des scientifiques qui travaille sur la mission New Horizons. Pas mal pour monde qu’on pensait plutôt gelé et mort… Mais c’était avant le survol historique de la lointaine planète naine (autrefois 9ème et plus lointaine planète à part entière du Système solaire) par la sonde New Horizons de la NASA le 14 juillet dernier.
Lors du survol, l’engin se consacra intégralement à la récolte des images et des données et seulement quelques clichés furent transmis le lendemain et les jours suivants. Des clichés qui révélèrent toutefois déjà une géologie complexe avec certains terrains vieux de seulement 100 millions d’années, donc géologiquement jeunes. Ils sont notamment constitués d’une vaste plaine de glace d’azote (avec par endroits des flots qui s’apparentent à des glaciers) et des montagnes de glace d’eau (glace d’eau aussi dure que de la roche aux températures de -220 °C qui règnent là-bas). Ces montagnes culminent par endroits à 3,5 km de hauteur par rapport à la surface environnante.
Cette activité géologique récente pose le problème de son «moteur». En théorie, il faut une source de chaleur comme un noyau qui serait encore chaud, mais un monde aussi petit que Pluton (2370 km de diamètre, soit plus petit que la Lune de la Terre !) aurait dû se refroidir depuis longtemps. Bref, la planète naine est surprenante. Patron scientifique de la mission New Horizons, Alan Stern indique ainsi que «Pluton nous montre une diversité de reliefs et une complexité des processus qui rivalisent avec tout ce que nous avons vu dans le Système solaire».
Ci-dessous, les nouvelles images.

La plaine glacée de Sputnik Planum dans la région dite du cœur de Pluton (ou Tombaugh Regio) domine cet assemblage de clichés qui couvre une zone de 1600 km de large. Sputnik Planum est entourée de terrains plus anciens (notamment en bas et à gauche) puisqu’on y voit des cratères d’impact. En effet, une surface dépourvue de cratères trahit des processus géologiques qui ont récemment effacé les traces d’impact. Les carrés blancs délimitent deux zones présentées en détail ci-dessous. Crédit : NASA/Johns Hopkins University Applied Physics Laboratory/Southwest Research Institute

La plaine glacée de Sputnik Planum dans la région dite du cœur de Pluton (ou Tombaugh Regio) domine cet assemblage de clichés qui couvre une zone de 1600 km de large. Sputnik Planum est entourée de terrains plus anciens (notamment en bas et à gauche) puisqu’on y voit des cratères d’impact. En effet, une surface dépourvue de cratères trahit des processus géologiques qui ont récemment effacé les traces d’impact. Les carrés blancs délimitent deux zones présentées en détail ci-dessous.
Crédit : NASA/Johns Hopkins University Applied Physics Laboratory/Southwest Research Institute

Ce premier «zoom» de 470 km de large détaille une zone de transition entre la plaine glacée de Sputnik Planum à droite avec des terrains plus anciens et cratérisés sur la gauche. Crédit : NASA/Johns Hopkins University Applied Physics Laboratory/Southwest Research Institute

Ce premier «zoom» de 470 km de large détaille une zone de transition entre la plaine glacée de Sputnik Planum à droite avec des terrains plus anciens et cratérisés sur la gauche.
Crédit : NASA/Johns Hopkins University Applied Physics Laboratory/Southwest Research Institute

Ce deuxième «zoom» de 350 km de large montre une petite partie de Sputnik Planum en haut et surtout de sombres terrains très accidentés, plus anciens et cratérisés. Par endroits, les scientifiques constatent des «rides» sombres qui pourraient être des dunes. Le conditionnel est de rigueur, car l’atmosphère très peu dense de Pluton (10 000 fois moins que celle de la Terre) peut difficilement expliquer la formation de dunes avec du vent. Crédit : NASA/Johns Hopkins University Applied Physics Laboratory/Southwest Research Institute

Ce deuxième «zoom» de 350 km de large montre une petite partie de Sputnik Planum en haut et surtout de sombres terrains très accidentés, plus anciens et cratérisés. Par endroits, les scientifiques constatent des «rides» sombres qui pourraient être des dunes. Le conditionnel est de rigueur, car l’atmosphère très peu dense de Pluton (10 000 fois moins que celle de la Terre) peut difficilement expliquer la formation de dunes avec du vent.
Crédit : NASA/Johns Hopkins University Applied Physics Laboratory/Southwest Research Institute

À gauche, ce cliché montre une partie des montagnes de glace d’eau de 3,5 km de hauteur. À droite, la même image a été modifiée pour l’éclaircir grandement : la faible lumière réfléchie par l’atmosphère de Pluton éclaire des terrains situés dans la nuit. Crédit : NASA/Johns Hopkins University Applied Physics Laboratory/Southwest Research Institute

À gauche, ce cliché montre une partie des montagnes de glace d’eau de 3,5 km de hauteur. À droite, la même image a été modifiée pour l’éclaircir grandement : la faible lumière réfléchie par l’atmosphère de Pluton éclaire des terrains situés dans la nuit.
Crédit : NASA/Johns Hopkins University Applied Physics Laboratory/Southwest Research Institute

Cette mosaïque de clichés réunit des images présentées plus haut et prises de 50 000 à 80 000 km de distance par New Horizons. Les clichés ont ici été assemblés afin de simuler ce qu’on verrait depuis une altitude de 1800 km par rapport à l’équateur de Pluton. Crédit : NASA/Johns Hopkins University Applied Physics Laboratory/Southwest Research Institute

Cette mosaïque de clichés réunit des images présentées plus haut et prises de 50 000 à 80 000 km de distance par New Horizons. Les clichés ont ici été assemblés afin de simuler ce qu’on verrait depuis une altitude de 1800 km par rapport à l’équateur de Pluton.
Crédit : NASA/Johns Hopkins University Applied Physics Laboratory/Southwest Research Institute

Pluton à contre-jour après le survol et à 770 000 km de distance. La vue à droite, est la même qu’à gauche, mais traitée afin de révéler plus de détails. Les scientifiques constatent ainsi que plusieurs couches existent au sein de l’atmosphère de la planète naine. Une atmosphère d’ailleurs plus étendue en hauteur que ce qui était attendu. Crédit : NASA/Johns Hopkins University Applied Physics Laboratory/Southwest Research Institute

Pluton à contre-jour après le survol et à 770 000 km de distance. La vue à droite, est la même qu’à gauche, mais traitée afin de révéler plus de détails. Les scientifiques constatent ainsi que plusieurs couches existent au sein de l’atmosphère de la planète naine. Une atmosphère d’ailleurs plus étendue en hauteur que ce qui était attendu.
Crédit : NASA/Johns Hopkins University Applied Physics Laboratory/Southwest Research Institute

Charon, la lune principale (1170 km de diamètre) de Pluton, montre ici plus de détails que dans une précédente image qui avait été transmise avec une compression des données plus forte. Là aussi une géologie complexe est à l’œuvre et des terrains semblent avoir été récemment (en termes de temps géologiques) modifiés. Crédit : NASA/Johns Hopkins University Applied Physics Laboratory/Southwest Research Institute

Charon, la lune principale (1170 km de diamètre) de Pluton, montre ici plus de détails que dans une précédente image qui avait été transmise avec une compression des données plus forte. Là aussi une géologie complexe est à l’œuvre et des terrains semblent avoir été récemment (en termes de temps géologiques) modifiés.
Crédit : NASA/Johns Hopkins University Applied Physics Laboratory/Southwest Research Institute

New Horizons croise à plus de 5 milliards de kilomètres de la Terre. En raison de cette grande distance, la transmission des données demande du temps puisque le signal reçu est très faible. Une simple image compressée peut prendre 1 heure ! Il faudra plus d’un an pour que toutes les données récoltées lors du survol soient émises vers notre planète. D’autres clichés de la surface de Pluton sont attendus, mais aussi de Charon et d’autres petites lunes de quelques dizaines de km de largeur (4 en plus de Charon).

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