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Emmanuel Macron veut que la France développe le vaisseau-cargo européen

Publié le 11 décembre 2023

Le Président de la République a annoncé que les entreprises françaises devaient se lancer dans la compétition pour le développement d’un vaisseau-cargo européen. Ce marché est en plein essor avec le développement, des stations spatiales privées.

Emmanuel Macron veut que la France développe le vaisseau-cargo européen

Le président de la République était à Toulouse, sur le site d’Airbus, ce lundi 11 décembre. Il venait faire le bilan du plan de relance France 2030 qui fête ses deux ans. Il a notamment annoncé un soutien à « l’aventure spatiale ». Il souhaite que les entreprises françaises participent à la compétition pour développer un vaisseau-cargo européen. L’ESA souhaite pouvoir disposer d’un vaisseau-cargo d’ici 2028. Un premier pas vers le vol habité.

Emmanuel Macron était sur le site d’Airbus pour faire le bilan des deux premières années du plan de relance France 2030.

@Compte X (ex-Twitter) de l’Elysée

Un enjeu clé de souveraineté

un vaisseau pour ne plus dépendre des Américains ou des Russes

« L’exploration de nouvelles frontières spatiales est un enjeu clé de souveraineté« , a tenu à rappeler le chef de l’Etat dans son intervention. Avec l’émergence des sociétés privées, et la fin programmée de l’ISS (qui doit être démantelée d’ici 2031), le marché des vaisseaux cargos est potentiellement considérable, tant pour le domaine civil que militaire. 
Les vaisseaux-cargos, se sont ces engins qui viennent, notamment, ravitailler la Station spatiale internationale. Actuellement, se sont principalement les Dragon de SpaceX et les Progress russes qui peuvent assurer cette mission. Le Cygnus de Northrop Grumman est également utilisé, ainsi que le HTV japonais, mais aucun cargo européen n’est actuellement en service. La Chine de son côté, assure son propre ravitaillement de sa station Tiangong.

Faire confiance au privé

L’ESA ne sera plus propriétaire des vaisseaux

Le souhait du Président de la République est que les entreprises françaises se lancent dans ce secteur amené à se développer. L’arrivée de stations spatiales privées dans les prochaines décennies ou publiques comme celle qui doit remplacer la station spatiale internationale après 2031 ou comme celle que  l’Inde prévoit de mettre en orbite d’ici 2035, sont des débouchés possibles. Comme pour SpaceX, l’ESA ne sera plus propriétaire des vaisseaux, mais client d’une société privée qui sera désignée. D’où le souhait du chef de l’Etat qu’une entreprise française soit désignée. « Être capables d’envoyer un cargo sur une station et de revenir pourrait être la première étape si l’on souhaite proposer des vols habités vers l’espace« , a ajouté Emmanuel Macron. « La France doit donc se lancer dans cette compétition en ouvrant la voie aux initiatives privées et en autorisant les paris les plus risqués ». A ce jour aucun enveloppe précise n’a été annoncée, mais on sait que dans le cadre du plan de relance France 2030, seule la moitié des 1,5 milliards dédiés au spatial ont été attribués. 

Susie @ArianeGroup Orbital (3)

Il y a un peu plus d’un an, Arianegroup présentait son projet Susie, de vaisseau spatial cargo qui propose également une version habitée.

@Arianegroup

ATV-4_approaches_the_International_Space_Station_1

Le vaisseau cargo ATV 4 « Albert Einstein » juste avant de s’amarrer à l’ISS.

@NASA

Le Pari du réutilisable

Par le passé, l’Europe a déjà fait voler la cargo ATV

Entre 2008 et 2014, l’Europe a fait voler son véhicule automatique de transfert européen, l’ATV. 5 véhicules ont été lancés pendant cette période à destination de l’ISS. Comme pour le Progess de Roscosmos, le cargo ATV se désintégrait ensuite à son retour dans l’atmosphère. Le Dragon présente l’immense avantage d‘être réutilisable. Une caractéristique indispensable pour que le nouveau vaisseau cargo européen soit choisi par l’ESA. L’objectif est notamment de ramener des échantillons ou des résultats d’expérience sur Terre. Pour réussir son retour, il devra notamment comporter un bouclier thermique. Enfin, comme l’ESA entend faire appel au privé, le vaisseau cargo devra être suffisamment compétitif. 

Mini-lanceurs et  constellations

Le chef de l’Etat a également souhaité que la France soit présent sur les marchés des mini-lanceurs et des constellations

D’ici 2030, le Président de la République souhaite que la France devienne, par ailleurs, « un leader européen dans la course à l’espace« . C’est notamment le secteur des micro-lanceurs qu’il vise. Déjà, huit projets de micro lanceurs réutilisables ont été lancés. C’est notamment le cas de Maia, Callisto ou de Zéphyr. Deux premiers essais de moteurs ont déjà été réalisés. Par ailleurs dans le domaine des constellations, autre sujet de souveraineté, Emmanuel Macron a indiqué que 4 projets français sont en cours de développement

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