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SLIM toujours vivant après trois nuits sur la Lune

Publié le 24 avril 2024

Le 23 avril, la JAXA a publié une nouvelle photo de SLIM. L’atterrisseur japonais n'était pas prévu pour survivre aux froides nuits lunaires. Malgré certains éléments qui dysfonctionnent, SLIM s'est réveillé de sa troisième hibernation et prouve, une fois de plus, son incroyable résistance.

SLIM toujours vivant après trois nuits sur la Lune

Le 19 janvier 2024, le Japon devenait la cinquième nation à se poser sur la Lune (après l’URSS, les États-Unis, la Chine et l’Inde). Son atterrisseur SLIM (Smart Lander for Investigating Moon) réussissait cet exploit malgré la panne d’un propulseur lors de la phase finale de la descente. Le 31 janvier, pour préserver ses batteries, il a été mis en sommeil. Mais le 25 février, une première tentative de communication a obtenu une réponse et une nouvelle photo de la surface de la Lune a pu être prise par une caméra de navigation. Depuis, le petit engin japonais enchaîne les records. Le 23 avril, la JAXA annonçait qu’il avait survécu à sa troisième nuit lunaire.

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Cette image prise le 23 avril par la caméra de SLIM montre que l’alunisseur japonais est toujours vivant. 

© JAXA

Encore un réveil de SLIM

(MàJ 24/04) L’alunisseur japonais a survécu à sa troisième nuit sur la Lune

Le vaisseau de la JAXA n’en finit pas de nous surprendre et prouve son incroyable résistance

Le paysage est toujours le même. On pourrait presque s’y habituer, mais ce serait oublier l’incroyable exploit du vaisseau de la JAXA. Après sa troisième hibernation, SLIM s’est, en effet, réveillé. La caméra embarquée a pu prendre cette photo de son environnement. Malgré un alunissage un peu chaotique, l’engin démontre chaque mois sa résistance. Il a réussi, à trois reprises, à survivre aux températures extrêmes de la Lune. Le mercure peut grimper à 120° le jour et tomber jusqu’à -180° la nuit. La poursuite de cette mission va aussi permettre de recueillir des données pour les prochains engins qui doivent se poser sur la Lune dans le cadre du programme CLPS. Ces retours d’expérience pourront aussi servir pour de futures installations qui pourraient accueillir les astronautes dans les prochaines années dans le cadre du programme Artemis.

Un deuxième réveil sur la Lune

(MàJ 28/03) SLIM a envoyé une nouvelle photo de la Lune

Le 26 février, quelques heures après avoir tenté, avec succès, sa première communication avec SLIM, la JAXA a publié sur les réseaux sociaux un nouveau cliché de la surface de la Lune.  « Lors de l’opération de nuit SLIM, nous avons pris des images avec une caméra de navigation ! », précise la JAXA sur son compte X (anciennement Twitter).

Toujours opérationnel en mars

Le 28 mars, quelques jours après l’annonce de la disparition d‘Odysseus, l’atterrisseur privé américain, la JAXA annonçait qu’elle allait à tenter de reprendre contact avec SLIM. Après une seconde nuit lunaire, le vaisseau japonais a redonné signe de vie et a permis de prendre un nouveau cliché. Un exploit alors que la température est proche des -180°, la nuit. « Selon les données acquises, certains capteurs de température et cellules de batterie inutilisées commencent à mal fonctionner, mais la majorité des fonctions qui ont survécu à la première nuit lunaire ont été conservées même après la deuxième nuit lunaire ! » indique cette fois la JAXA sur son compte X.

© Compte X (anciennement Twitter) de la mission SLIM de la JAXA

Le 25 février, SLIM a répondu à une commande envoyée par le centre de contrôle de la JAXA.

© Compte X (anciennement Twitter) de la mission SLIM de la JAXA

Le réveil de SLIM

Le 25 février, SLIM a répondu à une commande de la JAXA

Le 31 janvier, l’équipe au sol a envoyé des instructions afin que SLIM se mette en sommeil. L’idée était d’éviter que les batteries ne se déchargent complètement, ce qui laisse une possibilité de «réveil» de l’atterrisseur japonais lorsque le Soleil illuminera à nouveau les panneaux solaires.

La JAXA insistait sur le fait que SLIM n’a pas été conçu pour résister au froid intense (-170°C et plus bas) d’une nuit lunaire. Un retour à l’opérationnel de l’engin n’était, donc, aucunement garanti et ne faisait pas partie des objectifs de la mission.

Une première réponse de SLIM

Toutefois, le 25 février, l’équipe au sol a renvoyé une commande à SLIM pour savoir si l’engin était en capacité de se réveiller. « Hier soir, j’ai envoyé une commande et j’ai reçu une réponse de SLIM. SLIM a survécu avec succès à la nuit sur la surface lunaire tout en conservant ses capacités de communication !», peut-on lire sur le compte X officiel de la mission. La JAXA indique qu’au moment de la prise de contact, en plein jour lunaire, la température des équipements de communication était extrêmement élevée. La communication a, donc, été interrompue après seulement un court laps de temps. «Des préparatifs seront faits pour que les observations puissent reprendre une fois que la température aura suffisamment baissé», ajoute la JAXA. 

Dernière image de la pente du cratère Shioli par SLIM avant sa mise en sommeil le 31 janvier 2023.
© JAXA/ISAS

SLIM fait aussi de la science

L’objectif mis en avant par l’agence spatiale japonaise JAXA était celui d’une arrivée avec une précision de 100 m. Les premières constatations indiquent un succès (SLIM se serait posé à une cinquantaine de mètres du point visé), même si l’engin n’est pas «à plat» (sur ses pieds d’atterrissage) : il a basculé sur sa face avant. Cette orientation inattendue a empêché les panneaux solaires de recharger les batteries. La JAXA a alors volontairement mis en veille SLIM très rapidement après l’atterrissage. Une dizaine de jours plus tard, la position du Soleil ayant suffisamment changé (le jour lunaire dure 14 jours terrestres), les cellules photovoltaïques ont retrouvé leur utilité et SLIM a été «réveillé». Sa caméra scientifique MBC (Multi-Band Camera) a de nouveau photographié le site d’arrivée.

La pente du cratère Shioli où est arrivé SLIM vue par sa caméra MBC (Multi-Band Camera) le jour de l’atterrissage le 19 janvier (à gauche), puis lors du retour à l’opérationnel le 29 janvier (à droite). On remarque la différence d’éclairage (notamment en ce qui concerne les ombres) qui vient du changement de position du Soleil.
© Cité de l’espace d’après JAXA/ISAS

Observation de la surface et de certains rochers (identifiés) par SLIM. Une fonction téléobjectif de la caméra MBC permet de zoomer sur des cibles précises.
© Cité de l’espace d’après JAXA/ISAS

MBC : une caméra pour déterminer la composition chimique

MBC est une caméra dite multispectrale, obtenant des images dans différentes longueurs d’onde (10 bandes au total). Les données ainsi récoltées permettent de déterminer la composition chimique des roches et du sol. Le travail d’analyse scientifique demande toutefois du temps et la JAXA a précisé que les résultats feront l’objet de communiqués plus tard.

Photo de groupe de l’équipe de la mission SLIM.
© ISAS

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