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Et l’Homme posa le pied sur la Lune…

Publié le 21 juillet 2019

Et l’événement tant attendu, incroyable pour beaucoup, advint : il y a 50 ans, le 21 juillet 1969, l’astronaute Neil Armstrong posait le pied sur la Lune, imprimant une marque indélébile dans la mémoire de l’Humanité.

Et l’Homme posa le pied sur la Lune…

Après le lancement de leur mission le 16 juillet, et trois jours de voyage sans histoire, l’équipage d’Apollo 11 s’était placé en orbite autour de la Lune, à une altitude de 110 km. A la treizième révolution, l’émotion est à son comble au centre de contrôle de la NASA à Houston (Texas) : le module lunaire (LM – Lunar Module), où ont pris place Neil Armstrong et Edwin «Buzz» Aldrin, se sépare du module de commande «Columbia» dans lequel est resté Michael Collins. La mission va alors bientôt entrer alors dans l’inconnu, aucune répétition des manœuvres suivantes n’ayant eu lieu jusqu’ici en situation réelle (Apollo 10 ne s’approcha pas à moins de 15 km de la surface lunaire).

Une descente risquée, un atterrissage hasardeux
Le LM, surnommé «Eagle» (Aigle), entreprend sa descente vers l’astre, survolant plaines et cratères vers son but : la Mer de la Tranquillité. Le vaisseau a une forme étrange de grosse araignée dotée de quatre pattes. Il est composé de deux éléments : l’étage de descente, d’un poids de plus de 10 tonnes, sorte de boîte octogonale de 4,12 m de diamètre et de 1,65 m de haut, et l’étage de remontée qui permettra de rallier le module de commande en fin de mission lunaire. Pesant quelque 4,5 tonnes, d’un diamètre de 2,34 m et d’une profondeur de 1,07 m, il comporte l’habitacle où se trouvent les deux astronautes.

Vue du module lunaire après sa séparation du module de commande Columbia, prise par l'astronaute Michael Collins. A bord, Neil Armstrong et "Buzz" Aldrin. Crédit : NASA

Vue du module lunaire après sa séparation du module de commande Columbia, prise par l’astronaute Michael Collins. A bord, Neil Armstrong et « Buzz » Aldrin.
Crédit : NASA

Au travers de deux hublots triangulaires, Armstrong et Aldrin voient défiler le sol lunaire… hérissé de roches. Se rendant compte du danger pour l’atterrissage, Armstrong décide de prendre les commandes pour modifier la descente gérée par l’ordinateur de bord. S’ensuivent quelques secondes d’angoisse, la réserve de propergol réservée à l’atterrissage s’épuisant rapidement. Lorsque le LM se pose enfin, il ne reste que 45 secondes de carburant…
Arrive enfin au centre de contrôle de la mission le message d’Armstrong : «Houston, ici la base de la Tranquillité. L’Aigle a atterri…» Il s’est posé le 20 juillet à 20 h 17 min 40 s UTC, à 7 km de l’endroit prévu (21h17 en France métropolitaine à cette époque).

Ci-dessous, un documentaire NASA d’époque résumant toute la mission et notamment la délicate phase de l’alunissage.

Premier pas dans une «magnifique désolation»
Les deux astronautes se préparent alors à leur sortie extravéhiculaire, endossant notamment leur PLSS, sorte de sac à dos fournissant oxygène et contrôle thermique pour leur combinaison de façon autonome (pour la descente, les combinaisons étaient reliées au système de support-vie du LM). Puis ils ouvrent une écoutille et Armstrong s’engage sur l’échelle permettant de descendre à la surface de la Lune. Enfin, après un léger saut, il pose ses deux pieds sur la large semelle située au bout de la jambe d’atterrissage. Mais il n’est pas encore sur la Lune. Enfin, tout en tenant l’échelle de la main droite, il pose le pied gauche en dehors de la semelle sur la surface sélène. Et, devant des millions de téléspectateurs suivant l’événement en direct, il lance cette phrase devenue légendaire : «That’s one small step for (a) man, one giant leap for mankind» (C’est un petit pas pour (un) homme, (mais) un bond de géant pour l’Humanité». Il est 2H 56 min. 20 s. UTC, le 21 juillet 1969, soit une heure de plus en France.

Ci-dessous, vidéo intégrale de la sortie lunaire du 21 juillet.

Le sol de notre satellite, foulé pour la première fois par un être humain, lui apparaîtra «constitué de grains très fins, presque comme une poudre». Aldrin le rejoint ensuite, posant le pied sur la Lune 19 minutes après Armstrong, et décrit le paysage d’un laconique «magnifique désolation».

Empreinte de la botte de "Buzz" Aldrin sur le sol lunaire photograpié pendant le séjour d'Apollo 11 sur la Lune en juillet 1969. Crédit : NASA

Empreinte de la botte de « Buzz » Aldrin sur le sol lunaire photograpié pendant le séjour d’Apollo 11 sur la Lune en juillet 1969.
Crédit : NASA

Les deux hommes dévoilent une plaque sur laquelle est écrit : «Ici, des hommes de la planète Terre ont pris pied pour la première fois sur la Lune, juillet 1969 apr. J.-C. Nous sommes venus dans un esprit pacifique au nom de toute l’humanité» (le texte est lu par Armstrong). Vient ensuite l’installation de la première expérience scientifique : conçue en Suisse, elle ressemble à une sorte de drap très rectangulaire. Il s’agit de piéger des particules amenées par le vent solaire. Une fois le dispositif en place, Armstrong et Aldrin déploient le drapeau américain et ont un échange téléphonique avec le président des Etats-Unis Richard Nixon, en direct du Bureau ovale de la Maison Blanche.

"Buzz" Aldrin, pilote du premier module lunaire ayant aluni, pose près du drapeau américain déployé pendant la sortie extra véhiculaire des astronautes de la mission Apollo 11 en juillet 1969 Crédit : NASA

« Buzz » Aldrin, pilote du premier module lunaire ayant aluni, pose près du drapeau américain déployé pendant la sortie extra véhiculaire des astronautes de la mission Apollo 11 en juillet 1969. Crédit : NASA

Ils passent ensuite à la suite de la partie partie scientifique de leur mission, installant un sismomètre, un détecteur de rayons cosmiques et un réflecteur laser permettant de mesurer avec une extrême précision la distance Terre-Lune. Ils récoltent également avec une petite pelle des échantillons de sol et des roches. Pendant leur sortie extravéhiculaire de 2H31, ils ont recueilli 21,55 kg d’échantillons de sol et parcouru 1000 m.

Photo de "Buzz" Aldrin près du pied du module lunaire (LEM), dans la Mer de la Tranquillité, prise par Neil Armstrong pendant la mission Apollo 11 en juillet 1969. Crédit : NASA

Photo de « Buzz » Aldrin près du pied du module lunaire (LEM), dans la Mer de la Tranquillité, prise par Neil Armstrong pendant la mission Apollo 11 en juillet 1969.
Crédit : NASA

Le retour des pionniers

De retour dans le LEM, Armstrong  et Aldrin pressurisent à nouveau leur cabine, prennent un repas et font un somme. Puis, une fois réglé un problème de coupe circuit endommagé, l’étage de remontée décolle et rallie le module de commande en orbite lunaire. Les deux astronautes rejoignent alors Aldrin, et leur vaisseau lunaire va s’écraser sur la Lune.
Après un vol sans incident de deux jours et demi, la capsule pénètre dans l’atmosphère terrestre et amerrit dans l’océan Pacifique où elle est récupéré par le croiseur USS Hornet. Les trois hommes resteront en quarantaine pendant 21 jours et goûteront ensuite à la célébrité, avec notamment une descente triomphale de Broadway à New York, et une tournée mondiale dans 23 pays.

Le président Richard Nixon accueillant à bord du vaisseau Hornet les trois astronautes Neil Armstrong, "Buzz" Aldrin et Michel Collins à leur retour de la mission lunaire Apollo 11. Crédit : NASA

Le président Richard Nixon accueillant à bord du vaisseau Hornet les trois astronautes Neil Armstrong, « Buzz » Aldrin et Michel Collins à leur retour de la mission lunaire Apollo 11.
Crédit : NASA

Leur aventure de marcheurs lunaires, que l’on peut revoir dès à présent de manière extraordinaire sur le site web  https://apolloinrealtime.org/11/, sera vécue ensuite par dix autres astronautes. Les missions Apollo permettront le retour sur Terre de quelque 385 kilos de sol et roches lunaires. Aujourd’hui, plusieurs pays se relancent dans la conquête de la Lune, avec notamment l’alunissage ces derniers mois d’une sonde chinoise, et le lancement attendu le 22 juillet 2019 d’une sonde indienne, Chandrayaan-2, qui devrait se poser près du pôle Sud de l’astre.

Un cinquantenaire célébré par la Cité de l’espace
Le cinquantenaire de la mission Apollo 11 donnera lieu à de nombreuses manifestations autour du monde, dont plusieurs à la Cité de l’espace de Toulouse où l’on peut admirer un échantillon de pierre de Lune ramené par les astronautes de la mission Apollo 15.

Le dimanche 21 juillet, entrée gratuite à la Cité de l’espace de 14H à 22H30 à l’occasion de l’Apollo Day, pour revivre le premier pas de l’Homme sur la Lune avec des animations exceptionnelles.


Un module lunaire (LM) des missions Apollo grandeur nature (7m de haut et 10 m d’envergure) sera présent dans les jardins. De nombreux experts spatiaux et témoins directs des missions Apollo seront présents, tels Claudie Haigneré (astronaute ESA), Philippe Perrin (astronaute), Ron Paulus (ingénieur NASA pendant les missions Apollo), Sylvestre Maurice (astrophysicien à l’IRAP), etc.

Dans la salle IMAX, sera projeté un nouveau film, «Apollo 11 / First steps», documentaire basé exclusivement sur des documents d’époque, y compris de fabuleuses archives tournée en 70mm, une pellicule grand format offrant des images de qualité équivalentes au format IMAX ou la 4K d’aujourd’hui.

Maquette taille réelle du Module Lunaire Eagle d'Apollo 11 dans les jardins de la Cité. Crédit : Cité de l'espace / Arnaud Caron

Maquette taille réelle du Module Lunaire Eagle d’Apollo 11 dans les jardins de la Cité.
Crédit : Cité de l’espace / Arnaud Caron

A côté de l’exposition sur la Lune, toujours présente à la Cité, de nombreuses animations se tiendront sur le site, avec entre autres un stand « Timbre 1er jour » pour un timbre APOLLO 50 ANS.
Enfin, du 2 au 9 août, la Lune sera la vedette du 29 ème Festival d’Astronomie de Fleurance (Gers), dont la Cité de l’espace est partenaire, avec de nombreuses conférences sur le satellite de la Terre et la présentation de plusieurs films («Apollo 13» de Ron Howard, le documentaire «Opération Lune», «Le Voyage dans la Lune » de Georges Méliès, etc.).

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