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L’Inde réussit le retour de son orbiteur lunaire

Publié le 05 décembre 2023

Dans le plus grand secret, l'Inde a fait revenir le module de propulsion de sa mission lunaire Chandrayaan-3. Il a réussi à se placer en orbite terrestre à 154.000 km d'altitude. Cet retour inattendu permet à l'ISRO, l'Agence spatiale indienne, d'envisager sérieusement des missions de retour d'échantillons lunaires.

L’Inde réussit le retour de son orbiteur lunaire

Après le succès de Chandrayan-3, l’Agence spatiale indienne a tenté de faire revenir le vaisseau spatial qui a transporté l’atterrisseur lunaire. L’ISRO a confirmé, le 4 décembre, que le module de propulsion était en orbite haute de la Terre. Cet essai ouvre la voie à de futures missions de retour d’échantillons alors que l’Inde affiche de plus en plus ses ambitions spatiales.

Le 9 octobre, l’ISRO a tenté une première manoeuvre élever l’aphélie du vaisseau de 150 à plus de 5000 km.
@ISRO

Retour en orbite terrestre

Une mission bonus

100kg d’ergols pour le voyage retour

C’est un voyage qui n’était pas prévu mais qui a dépassé toutes les attentes. Après l’alunissage de Chandrayan-3 fin août, les ingénieurs de l’ISRO se sont aperçu qu’il restait plus de 100 kg de carburant dans le module de propulsion. Cet engin de plus de 2 tonnes avait permis de rejoindre l’orbite lunaire cet été. Or, la précision du lancement a permis d’économiser les ergols. Dès le 9 octobre, dans le plus grand secret, l’Agence spatiale indienne a donc effectué une première manœuvre pour élever l’aphélie du vaisseau de 150 à plus de 5000 km. Puis, le module de propulsion a effectué quatre survols de la Lune avant de réussir à quitter son attraction pour rejoindre l’orbite terrestre. 

En orbite à 154.000 km d’altitude

Depuis le 22 novembre, le vaisseau est en orbite haute autour de la Terre, à 154.000 km d’altitude. Cette orbite permet de continuer à faire fonctionner l’instrument Shape, qui, autour de la Lune, a servi à étudier le spectre et la polarimétrie du rayonnement lumineux émis par la Terre. Shape a notamment été mis en service le 28 octobre lors de l’éclipse partielle de Lune.

Vers un retour d’échantillons

L’Inde affiche ses ambitions

L’atterrisseur avait déjà testé décollage partiel depuis la Lune

Cette prouesse permet à l’Inde d’envisager des missions de retours d’échantillons. C’est déjà dans cette optique, que, dans les derniers jours de sa mission, Chandrayaan-3 avait testé une opération de remise en route de ses moteurs. L’atterrisseur s’était élevé de 40 cm d’altitude avant de se poser un peu plus loin.  A ce jour, aucune mission de retour d’échantillons n’est encore planifiée. Toutefois, d’après des responsables de l’ISRO, le gouvernement indien leur a laissé quatre ans pour recevoir des échantillons de la Lune.

Un vol lunaire habité d’ici 2040

Il y a quelques semaines, le Premier ministre indien, Narendra Modī affichait déjà les ambitions spatiales de son pays. Le plan prévoit notamment l’assemblage d’une station spatiale en orbite de la Terre d’ici 2035 et un vol habité vers la Lune d’ici 2040. Par ailleurs, des missions vers Vénus et vers Mars sont en préparation. D’ici là, une prochaine mission vers la Lune est prévue, au plus tôt en 2026. Cette mission d’exploration du pôle sud de la Lune doit embarquer un rover conçu par l’agence spatiale japonaise. 

Seul le module de propulsion, la partie basse sur l’infographie ci-dessus est revenu en orbite terrestre. La partie haute, l’atterrisseur Chandrayaan-3 est toujours sur le sol lunaire.
@Cité de l’espace d’après ISRO

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