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Thomas Pesquet : mission Alpha en 2021

Publié le 28 juillet 2020

L’astronaute français de l’Agence Spatiale Européenne (ESA) repartira vers l’ISS au printemps 2021 pour sa deuxième mission baptisée Alpha. Il sera le premier Européen à voler sur la capsule Crew Dragon de SpaceX.

Thomas Pesquet : mission Alpha en 2021

En novembre 2016, l’astronaute de l’Agence Spatiale Européenne (ESA) Thomas Pesquet est devenu le dixième Français dans l’espace en décollant vers la Station Spatiale Internationale (ISS) à bord du Soyouz MS-03. Une mission baptisée Proxima qui s’est conclue par un retour le 2 juin 2017 et qui fit l’objet d’un suivi régulier par la Cité de l’espace.
Le 28 juillet 2020, il a été officiellement annoncé que Thomas Pesquet repartira vers la station en 2021 pour une mission cette fois-ci appelée Alpha. Le véhicule qui le transportera à l’aller comme au retour ne sera plus le vaisseau russe Soyouz, mais une capsule Crew Dragon de SpaceX.

Alpha au printemps 2021

L’astronaute européen accomplira donc, à l’image de la première fois, un séjour d’environ 6 mois à bord de l’ISS. L’ESA avait lancé un appel à idée pour donner un nom à cette mission et sur 27000 propositions, Alpha a été suggéré 47 fois. La première personne à avoir soumis Alpha à l’ESA est Christelle de Larrard de Mios en Gironde (France). À ce titre, elle se verra remettre un emblème du vol de Thomas Pesquet qui aura été dans l’espace avec lui. Les 46 autres recevront aussi un emblème, mais ils n’auront pas été sur orbite.
Dans la vidéo ESA ci-dessous, Thomas Pesquet explique en anglais les grandes lignes de sa future mission et ce que symbolisent le nom et l’emblème de celle-ci.

Sur son compte Twitter, Thomas Pesquet a remercié la graphiste Sarah Poletti pour le design de son «mission patch». Alpha continue ainsi la tradition de faire appel à des noms d’étoiles (Alpha du Centaure) pour les vols spatiaux habités de Français. Clin d’œil : Alpha du Centaure désigne un système stellaire triple dont l’étoile Proxima (ou Alpha Centauri C) fait partie. Alpha est aussi le nom qui fut donné à la Station Spatiale Internationale au tout début de ce projet côté américain et il reste l’indicatif radio de celle-ci pour les liaisons avec les radioamateurs. On remarque 10 étoiles puisque Thomas Pesquet est le dixième Français dans l’espace, 17 couleurs en cercle qui représentent les 17 buts des Nations Unies pour le développement durable, une ISS stylisée avec les couleurs du drapeau tricolore et une illustration du lanceur Falcon 9 de SpaceX.

En effet, Thomas Pesquet s’envolera vers l’ISS à bord d’une capsule Crew Dragon de la société privée SpaceX. La date prévue est le printemps 2021. Le créneau de fin mars à début avril a été évoqué mais non confirmé pour le moment. Le décollage se fera depuis le pas de tir LC-39A (celui d’Apollo 11 notamment) que SpaceX loue à la NASA au centre spatial Kennedy en Floride. Au terme du Commercial Crew Program, la firme fondée par Elon Musk est chargée par l’agence américaine de la desserte habitée de la station dans le cadre d’une prestation «clé en main».

Le premier Européen à bord d’une Crew Dragon

Rappelons que le vol Demo-2 qui doit se conclure le 2 août 2020 a pour but de certifier le vaisseau de SpaceX. Douglas Hurley et Robert Behnken doivent d’ailleurs revenir le 2 août pour amerrir après un séjour de 2 mois à bord de l’ISS (ils étaient partis le 30 mai). Ce retour permettra de déclarer les capsules de type Crew Dragon autorisées à accomplir des vols opérationnels, ce qui donnera le feu vert à USCV-1 (United States Crew Vehicle-1) fin septembre. Une capsule Crew Dragon emportera alors vers la station les Américains Michael Hopkins, Victor Glover et Shannon Walker avec le Japonais Soichi Noguchi.
Thomas Pesquet partira à l’occasion du vol suivant, USCV-2, et la NASA a précisé l’équipage. Le Français de l’ESA sera accompagné de l’Américaine Megan McArthur, de son compatriote Shane Kimbrough et du Japonais Akihiko Hoshide.

L’équipage de la capsule Crew Dragon pour le vol USCV-2 de printemps 2021 (de gauche à droite) : Megan McArthur, Shane Kimbrough, Akihiko Hoshide et Thomas Pesquet. Crédit : NASA

L’équipage de la capsule Crew Dragon pour le vol USCV-2 de printemps 2021 (de gauche à droite) : Megan McArthur, Shane Kimbrough, Akihiko Hoshide et Thomas Pesquet.
Crédit : NASA

On notera que Megan McArthur est l’épouse de Robert Behnken, un des 2 astronautes de Demo-2. Quant à Shane Kimbrough, il connaît bien Thomas Pesquet puisqu’ils ont passé plusieurs semaines ensemble dans l’ISS lors de la mission Proxima de ce dernier.

En entraînement aux États-Unis pour sa mission Alpha qui commencera au printemps 2021, Thomas Pesquet se familiarise avec l’interface à base d’écrans tactiles de la capsule Crew Dragon. Crédit : NASA

En entraînement aux États-Unis pour sa mission Alpha qui commencera au printemps 2021, Thomas Pesquet se familiarise avec l’interface à base d’écrans tactiles de la capsule Crew Dragon.
Crédit : NASA

Thomas Pesquet sera le premier Européen à voyager à bord d’une Crew Dragon et aussi le premier Européen à bord de l’un des nouveaux vaisseaux issus du Commercial Crew Program de la NASA (l’autre étant le Starliner de Boeing). Ce n’est bien évidemment pas le premier Européen à atteindre l’orbite dans un engin américain. Ce titre revient à l’Allemand de l’ESA Ulf Merbold en 1983 avec la navette spatiale Columbia (le premier Français dans une navette est Patrick Baudry en 1985). Le dernier Européen à bord d’une navette est l’Italien de l’ESA Roberto Vittori en 2011 (vol STS-134).

Thomas Pesquet (à droite) en entraînement à Houston pour sa deuxième mission. À ses côtés, l’Allemand de l’ESA Matthias Maurer occupe la fonction de doublure. Il devrait à son tour partir vers l’ISS courant 2021. Crédit : NASA

Thomas Pesquet (à droite) en entraînement à Houston pour sa deuxième mission. À ses côtés, l’Allemand de l’ESA Matthias Maurer occupe la fonction de doublure. Il devrait à son tour partir vers l’ISS courant 2021.
Crédit : NASA

Le vol USCV-2 qui amènera Thomas Pesquet vers l’ISS comprend ainsi 4 astronautes qui rejoindront 3 autres arrivés avec un Soyouz russe. La station sera alors exploitée avec un contingent de 7 résidents au lieu de 6 habituellement. La NASA souligne que cet apport offre la possibilité de doubler le nombre d’expériences scientifiques menées sur orbite.

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