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Le scaphandre d’Artemis se dévoile un peu plus

Publié le 12 janvier 2024

Alors que la NASA a indiqué un report d’un an des missions Artemis II et III, la firme privée Axiom Space a mis en avant les progrès qu’elle a accomplis dans la réalisation du scaphandre AxEMU qui servira à marcher sur la Lune.

Le scaphandre d’Artemis se dévoile un peu plus

Pour le programme Artemis de retour vers et sur la Lune, la NASA s’est associée à des agences partenaires, à savoir celles de l’Europe (ESA), du Japon (JAXA) et du Canada (ASC), avec récemment l’arrivée des Émirats Arabes Unis. Celles-ci apportent des éléments concrets nécessaires aux missions (modules, technologies, etc.) et, parallèlement, l’agence américaine a confié au secteur privé sur la base de contrats commerciaux la fourniture d’autres équipements comme les atterrisseurs lunaires (Starship et Blue Moon) ainsi que les scaphandres !

On passe du noir au blanc

Ainsi les sociétés Collins Aerospace et Axiom Space ont été sélectionnées afin de mettre au point les prochains scaphandres américains. Plus particulièrement, c’est Axiom Space basée à Houston qui travaille sur ce que les astronautes porteront pour marcher sur la Lune lors d’Artemis III.
Appelé AxEMU (pour Axiom exploration Extravehicular Mobility Unit), ce concept de scaphandre avait été tout d’abord présenté au public en mars 2023. La couleur noire du revêtement extérieur avait étonné. Toutefois, cette livrée sombre servait à ne pas trop révéler les solutions techniques propriétaires d’Axiom Space. Le blanc s’impose en effet comme la couleur la plus efficace pour gérer les contraintes thermiques en réfléchissant au mieux le flux solaire. Les photographies de l’AxEMU publiées le 9 janvier par la société privée montrent d’ailleurs désormais un scaphandre blanc.

L’AxEMU présenté en mars 2023 affichait une couleur noire (à gauche). Le prototype récemment montré est logiquement blanc (à droite).
© Cité de l’espace d’après Axiom Space 

Sur cette photo, une personne ayant revêtu une version d’essai de l’AxEMU accomplit une tâche classique des missions à venir, à savoir récolter des échantillons du sol lunaire. La flexibilité des articulations autorise une position que ne permettaient pas les scaphandres Apollo.
© Axiom Space 

Flexibilité et sécurité

L’AxEMU s’appuie sur le prototype xEMU que la NASA avait précédemment développé. On retrouve donc l’entrée via une ouverture arrière (similaire à la solution des scaphandres Orlan russes) et la volonté d’une plus grande flexibilité des articulations (bras et jambes) afin de donner plus de liberté d’action aux astronautes. Il ne s’agit pas là que de confort, mais bien d’un impératif de «productivité» : moins celles et ceux qui marcheront sur la Lune seront entravés, plus l’efficacité sera au rendez-vous pour mener des expériences scientifiques, manipuler du matériel, etc. Flexibilité supplémentaire à l’ordre du jour : la capacité d’adaptation de l’AxEMU à plusieurs tailles, pour des hommes ou des femmes.
L’autre facteur pris en compte adresse la longévité de cet équipement. Les missions Apollo ont montré que la poussière lunaire très abrasive détériorait rapidement les scaphandres, notamment les joints d’étanchéité. L’AxEMU se veut bien plus durable (au contraire des scaphandres Apollo qui ne pouvaient pas servir sur d’autres missions). Le pôle Sud lunaire étant la région de prédilection d’Artemis, Axiom Space doit aussi relever le défi de températures potentiellement très froides (-175°C) pour les zones à l’ombre.
La sécurité reste l’objectif n°1 et en 2024 et 2025 plusieurs tests décisifs seront conduits dans des chambres à vide qui reproduiront également les conditions thermiques qui seront subies. Axiom Space précise que ces essais «aideront les ingénieurs à garantir que le scaphandre est sûr et conforme aux exigences de la NASA».

Notons qu’avec ce principe de contrat commercial, les scaphandres qui seront portés sur la Lune lors des missions Artemis n’appartiendront pas à la NASA, mais à Axiom Space ou à Collins Aerospace.

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