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Première sortie d’une Européenne dans l’espace

Publié le 22 juillet 2022

L'astronaute italienne Samantha Cristoforetti, de l'Agence spatiale européenne (ESA) a effectué sa première sortie dans l'espace, qui se trouvait aussi être la toute première sortie pour une Européenne.

Première sortie d’une Européenne dans l’espace

Depuis 1988, douze astronautes européens, tous des hommes, ont effectué un total de 30 sorties extra-véhiculaires, pour une durée totale de plus d’une semaine, à partir de la station spatiale Mir, de la navette américaine ou de la Station spatiale internationale. Thomas Pesquet et Luca Parmitano en ont même totalisé six chacun. Ce 22 juillet, le tour est enfin venu pour une Européenne de s’aventurer en scaphandre hors de la Station : Samantha Cristoforetti, astronaute italienne de l’Agence spatiale européenne est entrée dans l’histoire en sortant du module russe Poïsk, pour une escapade de 7 heures et 5 minutes avec le vétéran Oleg Artemiev (cinq sorties au compteur et déjà 34 h 39 mn passées à crapahuter hors de l’ISS).

Samantha Cristoforetti

Samantha Cristoforetti lors d’une séance de yoga dans l’ISS.

Samantha Cristoforetti succède à la russe Svetlana Savitskaïa et l’américaine Kathryn Sullivan en 1984, puis à la chinoise Wang Yaping en 2021, et n’est que la 18e femme à « marcher » dans l’espace, précédée par 224 hommes depuis 1965.

Sortie côté russe

Cette sortie, la sixième sur l’ISS cette année est aussi exceptionnelle en ce qu’elle a lieu sur le segment russe de la station, avec les scaphandres russes Orlan, et non sur le segment occidental, avec les scaphandres EMU auxquels nous ont habitué les sorties de Thomas Pesquet et Luca Parmitano, ou, plus récemment, celle de Matthias Maurer.

En fait, aucun astronaute européen n’a participé à une sortie extravéhiculaire avec des scaphandres et des procédures russes depuis Jean-Pierre Haigneré, sur la station Mir, en 1999.

Orlan

Les scaphandres spatiaux russe Orlan, dans le modile Poïsk.

La raison en était que l’objectif principal de cette sortie dans l’espace était de travailler sur le bras robotique européen ERA (European Robotic Arm), de l’Agence spatiale européenne. Développé entre 1998 et 2004, il est resté cloué au sol pendant quatorze années le temps que la Russie achève la préparation du module laboratoire Nauka. Lorsque les Européens avaient signé l’accord pour son emport sur le module russe, celui-ci devait décoller en 2007. Il n’a finalement rejoint l’ISS qu’en juillet 2021.

Satellites par poignées

Avec un peu de retard sur le planning, les deux astronautes ont quitté le module Poïsk à 16 h 50 (14 h 50 TU). Oleg Artemiev portait le scaphandre avec des bandes rouges, et Samantha Cristoforetti celui avec des bandes bleues.

Leur première tâche a été de larguer, à la main, dix cubesats conçus par des étudiants et munis d’une poignée pour rendre leur déploiement plus facile.

Cubesat

Larguage de nanosatellite à la main.

Les deux astronautes ont ensuite retiré du sas une « rallonge » pour le bras ERA, qui a été stockée à l’extérieur du module. Puis ils se sont rendus sur le module Nauka pour y installer une plateforme de travail à proximité du bras. Celle-ci pourra recevoir ultérieurement des outils ou des expériences.

Ils ont aussi retiré la couverture protectrice d’une caméra à l’extrémité du bras pour des essais, avant d’utiliser le panneau de contrôle externe de celui-ci (conçu pour être compatible avec les gants des scaphandres) pour le placer en mode de « stockage », et enfin de replacer la couverture protectrice. L’ancienne zone de stockage du bras a également été dégagée pour que l’on puisse y installer une plateforme à outils pour ERA lors d’une future sortie.

Samantha ERA

Samantha Cristoforetti devant le panneau de contrôle externe du bras ERA.

Les astronautes auraient ensuite dû travailler sur le mât Strela 2 qui sert au transfert des astronautes sur le segment russe, mais les activités précédentes ayant pris plus de temps que prévu, les scaphandres Orlan ont prévenu leurs occupants qu’ils feraient mieux de regagner le sas du module Poïsk, dont ils ont pu fermer l’écoutille à 23 h 55 (21 h 55 TU).

Une autre sortie sur le segment russe est prévue pour la fin du mois, mais Oleg Artemiev l’effectuera avec son compatriote Denis Matveïev. Samantha Cristoforetti, quant à elle, doit revenir sur Terre en septembre, voire en octobre, selon la date à laquelle pourra être lancée la prochaine capsule de SpaceX.

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