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La Chine va surveiller le ciel avec un télescope spatial à rayons X

Publié le 11 janvier 2024

La Chine vient de lancer son nouveau télescope spatial à rayons X avec une optique en “oeil de homard” qui couvre un large champ. Il va permettre d’étudier les collisions d’étoiles à neutrons, les explosions de supernovas ou les étoiles avalées par des trous noirs.

La Chine va surveiller le ciel avec un télescope spatial à rayons X

Il orbite à 600km au-dessus de nos têtes. Le télescope spatial à rayons X, Einstein Probe a été lancé par une fusée Long March 2C, le 9 janvier 2024, depuis le centre de lancement de Xichang. Il va permettre d’étudier les phénomènes cosmiques violents qui émettent des rayons X. Il est équipé d’une optique inspiré d’un oeil de homard et qui permet de couvrir un large champ de la sphère céleste. L’ESA, qui est partenaire de l’Académie chinoise de sciences dans cette mission, aura accès à une partie des données issues des observations d’Einstein Probe.

Une fusée Long March 2C décolle depuis le centre de lancement de Xichang en Chine.

La fusée Long March 2C a décollé du centre de lancement de Xichang le 9 janvier 2024 à 07h03 GMT. Elle a placé le télescope Einstein Probe à 600km d’altitude.

@CGWIC

Observer les événements cosmiques violents  

Trous noirs, étoiles à neutrons, ou supernovas dans le viseur

C’est l’une des quatre missions du programme annoncé en juillet 2018 par l’Académie des sciences chinoise. Elle démontre l’ambition du pays dans la recherche scientifique spatiale. Einstein Probe qui pèse près d’une tonne et demie doit effectuer un relevé astronomique du ciel pour identifier des phénomènes qui émettent des rayons X. C’est notamment le cas des collisions d’étoiles à neutrons ou des trous noirs lorsqu’ils engloutissent des étoiles. Par ailleurs, des rayons X sont également émis lors d’explosion de supernovas.

3 ans de mission

Pendant, au moins, trois ans, Einstein Probe va effectuer plusieurs relevés pour les comparer et identifier de nouvelles sources de rayons X. Il pourra aussi constater leurs évolutions. L’objectif est de fournir de nouvelles informations sur la manière dont la matière stellaire tombe dans les trous noirs. Le télescope va aussi permettre d’en apprendre davantage sur ces phénomènes encore mal connus. Sa réactivité devrait permettre de mieux identifier les sources d’ondes gravitationnelles dont on ne connait pas toujours les origines. 

Un “œil  de homard”

Un instrument repère les phénomènes, un second permet de les analyser précisément

Ce qui rend Einstein Probe efficace, c’est notamment sa rapidité d’action. Son orbite lui permet d’effectuer un tour de Terre en 96 minutes. Et, en 5h, Einstein Probe est capable de scruter toute la sphère céleste. C’est notamment grâce au télescope à large champ WXT. Celui-ci est inspiré des yeux des homards. Des centaines de milliers de tubes de forme carrée sont disposés les uns à côté des autres et guident la lumière vers les détecteurs. La structure globale est sphérique ce qui permet de couvrir un dixième du ciel en un seul coup d’œil. Dès qu’un phénomène est détecté, le second instrument, FXT prend le relais. Plus sensible et doté d’une vue plus étroite, il sera, lui, capable d’obtenir davantage de détails. 

Un oeil de homard vu avec trois focales différentes. Il est composé de multiples tubes de forme carré disposés de manière sphérique.

L’oeil du homard est composé de milliers de petits tubes carrés qui guident la lumière vers un même point. Le télescope SMILE sera équipé de la même optique à large champ.

@ESA / J.CAMP

L’ESA partenaire

L’Agence spatiale européenne a notamment participé à l’étalonnage des détecteurs de rayons X du WXT.  L’ESA a également développé l’un des miroirs du FXT et donnera accès à ses stations au sol pour faciliter le téléchargement des données. Une collaboration qui lui assure l’accès à 10% des données recueillies par l’Einstein Probe. 

Ça se passe à la Cité de l’espace

Le télescope XMM-Newton 

Dans les jardins de la Cité de l’espace, est exposé une maquette à l’échelle 1 du télescope spatial européen XMM-Newton. Depuis 1999, ce télescope est le plus grand observatoire spatial européen. Placé en orbite, il permet de détecter les objets célestes invisibles à l’œil nu. Il est utilisé notamment pour étudier toutes les sources des rayons X: la formation des étoiles, les amas de galaxies, ou encore les trous noirs supermassifs.

Maquette du télescope à rayons X, XMM-Newton, exposé dans les jardins de la Cité de l'espace à Toulouse

Le télescope européen XMM-Newton, placé en orbite en 1999 permet d’étudier les phénomènes violents de l’Univers.
@Cité de l’espace

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