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L’alunissage d’Artemis III est « peu probable en 2025 » selon la Cour des comptes américaine

Publié le 01 décembre 2023

Dans un rapport, la GAO s'inquiète des retards pris par SpaceX et Axiom. Selon cette administration, qui est l'équivalent de la Cour des Comptes aux Etats-Unis, il est "peu probable" que la mission Artemis III puisse avoir lieu en 2025. Ils s'attendent à un report en 2027.

L’alunissage d’Artemis III est « peu probable en 2025 » selon la Cour des comptes américaine

L’être humain ne reposera “probablement pas” le pied sur la Lune en 2025. C’est la conclusion du rapport d’une cinquantaine de pages du Government Accountability Office (GAO), l’équivalent de la Cour des Comptes aux Etats-Unis. Selon cette administration américaine, « La NASA et ses sous-traitants ont fait des progrès, notamment en franchissant plusieurs étapes importantes, mais ils sont encore confrontés à de nombreux défis« . La GAO estime que le Starship de SpaceX ne sera jamais près à temps, pas plus que les combinaisons de la société Axiom. Le rapport indique qu’il est plus probable que la mission Artemis III se déroule en 2027.

Le 18 novembre, le Starship S25 et le booster Super Heavy B9 ont décollé de la base de Boca Chica au Texas. Malgré de gros progrès par rapport au test du mois d’avril 2023, les deux éléments ont explosé en vol.

@SpaceX

1er défi : Faire voler le Starship

La plus grosse fusée du monde n’est pas encore prête

Un calendrier très ambitieux

Le Starship, c’est ce vaisseau colossal conçu par la firme d’Elon Musk qui va permettre aux astronautes, partis de la Terre dans la capsule Orion, de rejoindre le sol lunaire. Dans son rapport, la GAO rappelle que du début du projet jusqu’au lancement de la mission Artemis III SpaceX ne s’était donné que 79 mois. C’est un an de moins que la plupart des grands projets menés par la NASA. Un « calendrier irréaliste » pour la Cour des comptes américaine qui pense que ce Human Landing System (HLS) ne sera pas prêt avant 2027.

Des retards accumulés

Par ailleurs, le développement de la version HLS a pris du retard. Plusieurs étapes clés de sa qualification ont été repoussés de 6 à 13 mois et le premier vol suborbital est arrivé beaucoup plus tard que prévu. Le vol du 18 novembre a permis de réaliser des progrès mais n’a pas atteint l’objectif d’un vol suborbital jusque dans l’océan Pacifique. Compte tenu du nombre élevé de vols qui seront nécessaires pour assurer la fiabilité du vaisseau, ces retards pourraient repousser d’autant la mission Artemis III.

2e défi : Ravitailler le Starship en orbite

Le Starship devra refaire le plein en orbite avant de partir vers la Lune

Une opération délicate

C’est peut-être l’aspect le plus difficile de la mission Artemis III.  Une fois fois placé sur orbite terrestre, le Starship en version HLS aura utilisé la majeure partie de sa charge initiale de propulseurs cryogéniques de méthane liquide et d’oxygène liquide. Pour rejoindre l’orbite lunaire, il doit être ravitaillé. SpaceX prévoit de lancer un dépôt de propulseurs pour vaisseaux spatiaux et plusieurs « pétroliers », pour faire le plein. Une sorte de station service de l’espace qui n’a jamais été réalisée à cette échelle. La GAO note que, dans ce domaine, « les progrès de SpaceX sont limités ».

La mission Artemis III prévoit plusieurs décollages de Starship dont une dizaine qui permettront de faire le plein de carburant en orbite terrestre ont le départ vers la Lune.
@Cité de l’espace d’après NASA

Axiom Space qui est en charge de la conception des scaphandres lunaires des missions Artemis a présenté une première version en mars 2023.

@Axiom Space

3e défi: Concevoir les scaphandres lunaires

Axiom Space est en charge des nouveaux scaphandres lunaires du programme Artemis

Du retard à la livraison des combinaisons

Dernier point crucial pour le retour sur la Lune: les scaphandres. La NASA a attribué, l’an dernier, à la société privée Axiom Space (déjà connue pour ses missions privées vers l’ISS), un contrat de 229 millions de dollars pour concevoir le nouveau scaphandre lunaire des astronautes. Sur ce point, même si le Government Accountability Office reconnait les progrès de l’entreprise, elle indique que les combinaisons présentées en mars dernier devront être améliorées. La NASA exige notamment que les scaphandres disposes d’un approvisionnement d’urgence d’une heure d’oxygène. Des éléments qui nécessitent qu’Axiom revoit sa copie et qui pourraient, une fois de plus, retarder l’ensemble de la mission Artemis III.

« Nous pourrions finir par faire voler une mission différente, si il y a de gros glissements [dans la qualification du Starship] » indiquait Jim Free le responsable des systèmes d’exploration de la NASA, au mois d’août, quelques semaines après le premier vol  test.  Il réaffirmait toutefois que la date du lancement d’Artemis III restait programmée pour décembre 2025. Les responsables de l’agence pourraient « réorienter » la mission Artemis III en un voyage vers la Gateway s’il s’avère qu’un alunissage n’est pas réalisable à court terme. Mais, à ce jour, la NASA n’a pas encore annoncé de tels changements.

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