Lune

Peregrine finit sa course au-dessus de l’Océan Pacifique

Publié le 19 janvier 2024

Après, presque 11 jours de voyage entre la Terre et la Lune, l'atterrisseur lunaire Peregrine qui a échoué à rejoindre notre satellite a brûlé dans l'atmosphère de la Terre. Il a effectué sa rentrée au-dessus de l'Océan Pacifique au large de l'Australie.

C’est fini pour Peregrine. Le petit atterrisseur lunaire de la société privée Astrobotic a terminé son voyage en brûlant dans l’atmosphère au-dessus de l’Océan Pacifique, au large de l’Australie. Lors d’une conférence de presse, la NASA et Astrobotic ont annoncé qu’ils allaient analyser les données de vol pour comprendre l’origine de la perte de carburant à l’origine de l’échec de la mission. On peut, notamment, s’interroger sur le maintien de la date de lancement de VIPER, un rover lunaire, conçu par la NASA mais dont l’atterrisseur Griffin est lui aussi conçu par Astrobotic. Il est toujours prévu pour novembre prochain. Ce premier lancement dans le cadre du programme CLPS est venu rappeler que le chemin vers la Lune reste difficile.

Audio : écoutez la rubrique Toulouse Capitale des Etoiles sur la fin de la mission Peregrine (3:33 mn)

A près de 50000 km de la Terre, Peregrine a envoyé cette photo. On aperçoit notre planète, au loin, plongée dans le noir avec un fin croissant.

@Astrobotic

Dernier contact

Astrobotic a perdu tout contact avec Peregrine

Le 18 janvier, vers 22h, l’entreprise privée Astrobotic a perdu tout contact télémétrique avec Peregrine. «Cela indique que le vaisseau a terminé sa manœuvre contrôlée de rentrée dans le Pacifique Sud», précise Astrobotic sur son compte X (anciennement Twitter). Quelques heures auparavant, alors que l’engin se trouvait à près de 50000 km de la Terre, il a fait parvenir une photo de notre planète. On aperçoit au loin un fin croissant et le reste de la Terre plongé dans la nuit.

D’autres missions à venir cette année

Astrobotic et Intuitive machines prévoient d’autres lancements d’atterrisseurs lunaire et de rover en 2024

Le Commercial Lunar Payloads Services est un programme initié par la NASA. Il prévoit de confier à des entreprises privées, l’acheminement de matériel ou de sondes vers la Lune dans le cadre du programme Artemis. Peregrine devait être l’un des premiers éléments du CLPS. Mi-février, Intuitive Machine, une autre entreprise privée, prévoit de lancer Nova-C dans le cadre de la mission IM-1 avec une fusée Falcon 9. Si tout se passe bien, d’autres missions IM-2 voire IM-3 pourraient être programmées en fin d’année.

Incertitudes pour Astrobotic

En novembre 2024, Astrobotic prévoit de lancer une mission beaucoup plus ambitieuse. VIPER, un rover de la NASA, doit se poser sur le Pôle sud de la Lune et analyser le sol lunaire pour identifier la quantité d’eau présente dans le régolithe. C’est l’atterrisseur Griffin d’Astrobotic qui doit le conduire sur la Lune. Depuis quelques semaines, la NASA invite, d’ailleurs, le public a envoyer son nom sur la Lune. L’échec de Peregrine pourrait remettre en cause le calendrier de cette mission scientifique importante pour la poursuite du programme Artemis et l’identification des prochains sites d’alunissage des astronautes.

Le rover VIPER doit être lancé en novembre 2024 par la société Astrobotic.

@NASA

(2/2)Peregrine captured this video moments after successful separation from @ulalaunch Vulcan rocket. Counterclockwise from top left center is the DHL MoonBox, Astroscale's Pocari Sweat Lunar Dream Time Capsule, & Peregrine landing leg. Background: our big blue marble, Earth! pic.twitter.com/1y4OsosNDp
— Astrobotic (@astrobotic) January 19, 2024

Peregrine a capturé cette vidéo juste après sa séparation avec la fusée Vulcan Centaur d’ULA.

@Compte X (anciennement Twitter) d’Astrobotic

Pas facile d’atteindre la Lune

Ces dernières années beaucoup de missions lunaires ont échoué.

Dès la fin des années 50, les missions robotiques soviétiques Luna ont connu de nombreux échecs, parfois dans le plus grand secret. Mais plus récemment, peu de missions ont atteint leur but.

En 2019, la société israélienne SpaceIL lance la première mission lunaire, financée par des fonds privés Beresheet, avec pour ambition de se poser sur le sol lunaire. Elle s’écrase à l’ouest de la Mer de la Sérénité.
En 2019 également, l’atterrisseur Chandrayaan-2 de l’agence spatiale indienne ISRO rate son alunissage.
En décembre 2022, la société japonaise ISpace lance son premier atterrisseur lunaire privé Hakuto-R M1 et transporte notamment le rover Rashid des Emirats Arabes Unis. Le vaisseau va s’écraser sur la surface de la Lune.
En août 2023, Luna 25, la première mission lunaire russe depuis 1976 s’écrase sur la Lune à la suite d’un problème technique lors d’un changement d’orbite lunaire.

De beaux succès

A l’inverse, les programmes Chang’e chinois ont permis plusieurs alunissage, notamment sur la face cachée de la Lune et un retour d’échantillons. Et en août dernier, l’Inde est devenue la quatrième nation à se poser sur la Lune en faisant alunir Chandrayaan-3. Il est resté actif pendant une journée lunaire.

Après l’échec de Chandrayaan-2, l’agence spatiale indienne a réussi à poser un atterrisseur lunaire, Chandrayaan-3, en août 2023. L’Inde devient la 4e nation à se poser sur la Lune.

@ISRO

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